Nodier, Charles

XIXe siècle (lots 28 à 50)

Nodier, Charles

Journal de l’expédition des Portes de Fer.

Paris, Imprimerie Royale, 1844.

Grand in-8 (277 x 158 mm). Maroquin bleu nuit janséniste, dos à nerfs, doublure de maroquin orange avec caissons dorés et mosaïqués, dans leur centre, roses ou violettes également mosaïquées en vert, grenat ou rouge, gardes de soie moirée bleue, doubles gardes marbrées, tranches dorées, chemise doublée, étui (M. Lortic, 1909).

Étiquette de titre originale sur papier chamois remontée sur une des dernières gardes.

Superbe exemplaire enrichi de 5 dessins originaux de Raffet et d’une rarissime suite de fumés.

Édition originale, imprimée sur vélin.

40 figures hors texte tirées sur Chine, sous serpentes légendées, et quelque 200 bandeaux et vignettes dans le texte, grande carte dépliante in fine, l’ensemble gravé sur bois.

L’illustration due à Auguste Raffet, Alexandre Decamps et Adrien Dauzats (le seul de ces trois artistes à avoir participé en personne à l’expédition de 1839) a été gravée par Montigneul, Lavoignat, Hébert, Lainé, Verdeil, Piaud, etc.

Exemplaire truffé de :

RAFFET, Auguste. 5 dessins originaux, reliés dans le volume, en frontispice puis en tête des chapitres (Oran, Alger, Constantine et Portes de Fer).

Le premier, rehaussé à l’aquarelle, représente l’officier Legrand, chef de Spahis vu de face et de dos (avec petit cachet "vente Raffet"), les quatre autres, au crayon ou à la sanguine, des silhouettes de soldats. Au verso de celui ouvrant le chapitre intitulé Alger, une esquisse au crayon, figurant également un soldat.

Une suite de 162 planches de fumés sur Chine (reliées ici après le bois gravé correspondant, 3 en double état).

Trois d'entre elles portent un envoi du graveur Hébert et un autre est signé par Raffet, au crayon. Ce sont ces épreuves, encrées au noir de fumée et tirées à la main par l'artiste-graveur lui-même, qui ont servi de modèles pour l’impression.

C’est à la demande de Ferdinand-Louis-Philippe duc d’Orléans que Charles Nodier rédige ce journal d’après les notes prises par ce prince lors de l'expédition de l’été 1839, dans une Algérie récemment conquise. "C'est de ce journal sans épisodes et sans ornements que M. le duc d’Orléans résolut […] de faire un livre, non pas un livre historique […] mais un livre privé, familier, écrit pour quelques-uns, pour ceux-là seulement […]" (Avertissement, VI-VII).

Imprimé aux frais du roi et non mis dans le commerce, l'ouvrage fut publié en manière d'hommage au prince, après sa mort accidentelle, en juillet 1842, pour être offert aux membres de la famille royale, aux dignitaires de la cour et de l'État, ainsi qu’aux compagnons d'armes du prince. Carteret indique un tirage de 1514 exemplaires sur vélin et 6 sur Chine.

"Il a été tiré deux ou trois rarissimes collections de fumés de ces admirables bois. On connaît celle du peintre Dauzats, incomplète de 10 fumés, qui figura à la vente Bordes de Fortage ; la Bibliothèque Nationale en possède une autre au cabinet des Estampes" (Carteret).