Art Impressionniste et Moderne
Art Impressionniste et Moderne
PROPERTY FROM AN IMPORTANT PRIVATE PARISIAN COLLECTION | PROVENANT D'UNE IMPORTANTE COLLECTION PARTICULIÈRE PARISIENNE
Auction Closed
June 18, 05:38 PM GMT
Estimate
1,000,000 - 1,500,000 EUR
Lot Details
Description
PROPERTY FROM AN IMPORTANT PRIVATE PARISIAN COLLECTION
REMBRANDT BUGATTI
1884 - 1916
TIGRE DE SIBÉRIE
signed RBugatti, numbered 7/8 and stamped with the foundry mark Pangolin Editions. Cire Perdue
bronze
127 x 275 x 66 cm; 50 x 108¼ x 26 in.
After the original plaster conceived by the artist circa 1914, this full-size reproduction in bronze, lost wax casting with nuanced brown patina, executed by the foundry Pangolin Editions between 1997 and 2005 in an edition of 8. The Tigre de Sibérie is one of the very few models that was never edited by A. A. Hébrard.
This work is recorded in the archives of the Rembrandt Bugatti Répertoire.
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PROVENANT D'UNE IMPORTANTE COLLECTION PARTICULIÈRE PARISIENNE
REMBRANDT BUGATTI
1884 - 1916
TIGRE DE SIBÉRIE
signé RBugatti, numéroté 7/8 et porte le cachet du fondeur Pangolin Editions. Cire Perdue
bronze
127 x 275 x 66 cm; 50 x 108¼ x 26 in.
D'après le plâtre original conçu par l'artiste vers 1914, cette reproduction grandeur nature en bronze, fonte à la cire perdue patine bruns nuancés, exécutée par la fonderie Pangolin Editions entre 1997 et 2005 dans une édition de 8 exemplaires. Le Tigre de Sibérie est l'un des très rares modèles n'ayant fait l'objet d'aucune édition par A. A. Hébrard.
Cette œuvre est enregistrée dans les archives du Rembrandt Bugatti Répertoire.
Private collection, Switzerland
Acquired from the above by the present owner
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Collection particulière, Suisse
Acquis auprès du précédent par le propriétaire actuel
L'Arche de Noé (exhibition catalogue), Ottawa, 2004, no. 15, another version illustrated p. 33 (titled Le grand tigre de Sibérie)
Crucible 2 (exhibition catalogue), Gloucester, 2014, another version illustrated
Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Répertoire monographique, Une trajectoire foudroyante, Paris, 2016, no. 317, another version illustrated p. 371
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L'Arche de Noé (catalogue d'exposition), Ottawa, 2004, no. 15, autre version reproduite p. 33 (sous le titre Le grand tigre de Sibérie)
Crucible 2 (catalogue d'exposition), Gloucester, 2014, autre version reproduite
Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Répertoire monographique, Une trajectoire foudroyante, Paris, 2016, no. 317, autre version reproduite p. 371
The gait of this great wild predator could be described as combining power with agility. The Siberian tiger [Tigre de Sibérie] now lives in the Russian Far East and in northern China. In the mid-20th century, the species was on the verge of extinction. Thanks to a dynamic conservation policy which was implemented by the Russian government and strengthened by the creation of a foundation, the Siberian tiger is still able to live in the wild. Imposing in size and weight, and with its thick fur coat, this big cat has long been a source of fascination for mankind.
In the early 20th century, the young Italian sculptor Rembrandt Bugatti encountered the Siberian tiger at Antwerp Zoo. After having sculpted wild animals at the Ménagerie du Jardin des Plantes in Paris, Bugatti decided to move to Antwerp in Belgium in 1906, where he was welcomed with open arms by the Director of the Royal Zoological Society, Michel L'Hoest.
At Antwerp Zoo, which was considered the world's largest zoo in the early 20th century, Bugatti focused on exotic animals and large predators. He took the time to observe them every day and worked in situ in front of the animals. As Véronique Fromanger states in her book, Bugatti captures the moment through 'analysis and synthesis, in an ongoing face-to-face encounter, by observing his model with all of his mental and sensory capacities, with all his senses, and with all the sounds and smells; he fixes it in his mind and imprints it on his visual, sensory and manual memory, in order to recreate it in sculptural form.' (Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Répertoire monographique, Une trajectoire foudroyante, Paris, 2016, p.33).
Rembrandt Bugatti sculpted Tigre de Sibérie circa 1914; he captured the walking, breathing creature in all its power and agility. Its gait is supple and smooth, and its mouth is open; it is certainly warmer than in its natural environment. The extraordinary musculature and the weight of the moving, breathing feline can certainly be felt. By choosing to sculpt it free hand, Bugatti synthesized the animal in motion in a way that is both precise and complex. He sculpted 'his subject on the spot, in one go, until it was complete, without preparatory sketches or photographs, without reworking it in the studio or during the casting process' (op. cit, p. 60). The rendering of the animal's coat perfectly reproduces its thick fur.
Rembrandt Bugatti created the model of Tigre de Sibérie before leaving Belgium for Italy due to the declaration of the First World War in 1914. Adrien Aurélien Hébrard (A.A. Hébrard), the foundry owner and sole producer of Rembrandt Bugatti casts, joined the French army and did not buy this model or make any casts of it. The original plaster model of Tigre de Sibérie was kept in collections belonging to the Bugatti family, first in his brother Ettore Bugatti's collection, and then in his niece Ebé's collection, until 1984.
At the end of the 20th century, the decision was made in agreement with the Director of the Antwerp Zoo to create an edition of eight life-size bronzes in order to honor the memory of the sculptor Rembrandt Bugatti, who always had the wish to realize a life size cast for the Antwerp Zoo, without ever having succeeded to do it. The English foundry Pangolin Editions produced these casts between 1997 and 2005.
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"Il fut sculpteur animalier non par obligation mais par vocation, sans avoir suivi aucun enseignement conventionnel ; il s’était dédié à l’étude des animaux avec une conviction profonde, une subtile tendresse, une passion émouvante […]. Les œuvres qu’il nous laisse, surtout les dernières grâce à sa technique inégalable et à la fraîcheur du langage qu’elles expriment, représenteront le profond labeur d’un être qui ne ment pas."
Témoignage de l’architecte Giulio Ulisse Arata, son ami milanais, lors de son décès en 1916.
La puissance alliée à la souplesse, voilà comment l’on pourrait décrire la démarche de ce grand prédateur sauvage. Le Tigre de Sibérie, ou Tigre de l’Amour, vit aujourd'hui en Extrême-Orient russe et en Chine du nord. L’espèce était au bord de l'extinction au milieu du XXème siècle. Grâce à une politique énergique de protection prise par le gouvernement russe et intensifiée par la création d’une fondation, le tigre de Sibérie peut encore vivre à l’état sauvage. Imposant par sa taille comme par son poids et son épaisse fourrure, ce félin a de tout temps fasciné l’homme.
Au début du XXème siècle, le jeune sculpteur italien Rembrandt Bugatti rencontre le tigre de Sibérie au zoo d’Anvers. Après avoir modelé les animaux sauvages à la Ménagerie du Jardin des Plantes, à Paris, Bugatti décide en 1906 de s’installer à Anvers, en Belgique, où il est accueilli à bras ouverts par le directeur de la Société Royale de Zoologie, Michel L’Hoest.
Au zoo d’Anvers, considéré comme le plus important au monde au début du XXème siècle, Bugatti se concentre sur les animaux exotiques et les grands prédateurs. Il prend le temps de les contempler chaque jour et œuvre sur place devant l’animal. Comme le relève Véronique Fromanger dans son ouvrage, Bugatti saisit l’instant dans "l’analyse et la synthèse, dans un face à face permanent, à force d’observer son modèle avec tout son mental et tout son système nerveux, avec tous ses sens, avec les sons, avec les odeurs; il le fixe mentalement et l’imprime dans sa mémoire visuelle, sensorielle, manuelle pour le restituer en modelage."(Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Répertoire monographique, Une trajectoire foudroyante, Paris, 2016, p. 33)
Rembrandt Bugatti modèle Le Tigre de Sibérie vers 1914; il le saisit dans le souffle de la marche dans toute sa puissance et son agilité. Son pas est souple et feutré, sa gueule est ouverte car il fait certainement plus chaud que dans son milieu naturel. L’on ressent bien la musculature extraordinaire et tout le poids du félin qui avance et qui respire.
En choisissant le modelage spontané à main libre, Bugatti synthétise l’animal en action d’une manière à la fois précise et complexe. Il modèle "son sujet sur le vif, d’un seul jet jusqu’à son achèvement, sans croquis préparatoire ni photographie, sans reprise ni à l’atelier ni au moulage." (op. cit, p. 60). L’analyse du pelage retranscrit parfaitement son épaisse fourrure.
Rembrandt Bugatti va créer le modèle du Tigre de Sibérie avant de quitter la Belgique pour l’Italie, départ provoqué par la déclaration de la première guerre mondiale en juillet 1914. Adrien Aurélien Hébrard (A.A.Hébrard), éditeur et fondeur exclusif de Rembrandt Bugatti, engagé dans l’armée française, n’achètera pas ce modèle et n’en fera jamais aucune édition. Le plâtre original du Tigre de Sibérie sera conservé dans les collections de la famille Bugatti, de son frère Ettore Bugatti, puis de sa nièce Ebé, jusqu’en 1984.
A la fin du XXème siècle, pour honorer la mémoire du sculpteur Rembrandt Bugatti qui de son vivant a toujours eu le désir de réaliser un modèle grandeur nature pour le Jardin zoologique d’Anvers, sans jamais y parvenir, en accord avec le Directeur du zoo la décision fut prise de créer cette édition en bronze, limitée à huit exemplaires. La fonderie anglaise Pangolin Editions en fut le maître d’œuvre entre 1997 et 2005.