Lot 8
  • 8

Baudelaire, Charles (sous le nom de Baudelaire-Dufaÿs) Salon de 1845. Paris, Jules Labitte, 1845.

Estimate
30,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Baudelaire, Charles (sous le nom de Baudelaire-Dufaÿs)
  • Salon de 1845.Paris, Jules Labitte, 1845.
In-12, 184 x 115 mm. 

Reliure moderne signée de Loutrel. Bradel demi-maroquin rouge à petits coins, plats de papier escargot, nom d’auteur doré en long sur le dos lisse, encadré par deux fleurons dorés, date en queue ; non rogné, tête dorée ; gardes au peigne, couverture jaune imprimée en noir conservée.
Superbe état de conservation intérieure, sans rousseurs ni piqûres.



Édition originale, rare.

Literature

Clouzot, 43.

Catalogue Note

Champfleury rendit compte, en effet, du Salon de 1845, de manière anonyme, dans le numéro du Corsaire-Satan du 27 mai. Baudelaire dut être satisfait d’y lire : « M. Baudelaire Dufaÿs est hardi comme Diderot, moins le paradoxe. »
Jules Husson, dit d’abord Fleury, puis Champfleury (1821-1889), romancier et conteur, s’est surtout révélé comme le théoricien et principal illustrateur du mouvement réaliste, qu’il contribua à fonder avec Edmond Duranty, dans leur revue le Réalisme (1856-1857). Ce courant littéraire, né au contact des peintres tels que Courbet et Daumier, s’étendit rapidement et gagna de nombreux auteurs et artistes. Parmi les premiers à fréquenter le cénacle réaliste, autour de Courbet, il y eut Corot, Proudhon, et, bien sûr, Baudelaire, qui avait rencontré Champfleury à l’époque de leurs collaborations à la revue du Corsaire-Satan, dans laquelle Baudelaire avait fait une recension des Contes de son ami (le 18 janvier 1848). Lorsque Champfleury évoqua pour l’éditeur Crépet ses souvenirs sur Baudelaire, il déclara que leurs relations quotidiennes de 1848 à 1852 étaient de douze à quinze heures par jour. Mais quand Champfleury devint le champion du réalisme, Baudelaire s’éloigna idéologiquement de son ami, lui préférant Poe ou Joseph de Maistre.
Très rare lettre de Baudelaire signée des initiales de son premier patronyme d’écrivain, Baudelaire Dufaÿs. On n’en connaît guère plus qu’une trentaine. Baudelaire se place d'emblée sous le patronage de Diderot. Le Salon de 1759 de ce dernier venait juste d'être publié quand s'ouvrit le Salon de 1845. Il semble que la lecture de l'oeuvre de Diderot ait exercé une influence déterminante sur l'esprit de Baudelaire qui décida alors d'écrire son propre salon.

Précieux exemplaire bien complet de ses couvertures qui manquent à la plupart des exemplaires. 
Les comptes-rendus du Salon de 1845 concernent notamment Delacroix, Vernet, Devéria ou encore Corot. L'ouvrage est rare : Baudelaire racheta tous les exemplaires qui restaient à l’éditeur pour les détruire.