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Proust, Marcel--Ruskin, John Sésame et les Lys. Paris, Mercure de France, 1906.
Description
- Proust, Marcel--Ruskin, John
- Sésame et les Lys.Paris, Mercure de France, 1906.
Reliure de Maylander. Maroquin tête-de-nègre, plats ornés de filets à froid, dos orné de même, titre et date dorés, gardes de moire verte, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos de papier jaune imprimés en noir, conservés.
Édition originale.
Un des 12 exemplaires sur Hollande (n° 2) de la traduction française par Marcel Proust de cet essai de l’anglais John Ruskin (1819-1900).
Provenance
Charles Hayoit (ex-libris, Vente Sotheby’s Paris, 1er décembre 2001, n° 1156).
Catalogue Note
Non datée et ne figurant pas dans la Correspondance de Marcel Proust (éd. Kolb), cette lettre se situe entre le 18 et le 20 avril 1906, puisque Proust y fait mention d’une menace d’extension de grève des typographes. En effet, le 18 avril la section des typographes de Poitiers, où exercent les imprimeurs Blais et Roy, se mit en grève jusqu’au 20 avril suivant pour obtenir la journée de 9 heures. L’achevé d’imprimer de Sésame et les Lys est daté du 12 mai.
Dans cette seconde traduction d’un texte de John Ruskin après La Bible d’Amiens, Proust dédia la première partie, consacrée à la lecture, à Reynaldo Hahn, et la seconde traitant de l’éducation des jeunes filles, à Suzette Lemaire.
Le deuil porté alors par l’écrivain est celui de sa mère, morte le 26 septembre 1905. Madame Proust avait collaboré d’une manière capitale à la traduction de La Bible d’Amiens en établissant une première version sur laquelle son fils, angliciste imparfait, avait pu s’appuyer. Malade, elle fut remplacée par Marie Nordlinger, cousine de Reynaldo Hahn, dans ce rôle de défricheuse lorsque Proust aborda Sésame et les Lys. Après la mort de sa mère, Proust reprit les épreuves arrivées durant ce deuil tout en écrivant à Marie Nordlinger : « J’ai clos à jamais l’ère des traductions que Maman favorisait ». Il désirait de son propre aveu se consacrer à son œuvre personnelle.