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Alfons Mucha
Description
- Alfons Mucha
- Le Chevalier Malheur m'a percé de sa lance, 1896
- Pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite Mucha 96 ; titré sur le cadre - Dim. du sujet : 186 x 87,5 cm ; Dim. totales : 198 x 98,5 cm ; (Subject : 73 x 34 1/4 in. ; The whole sheet : 76 x 38 1/4 in.)
Provenance
Condition
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Catalogue Note
Considéré comme l’un des maîtres de l’Art Nouveau, Mucha n’en n’a pas moins créé pendant son séjour parisien des œuvres très personnelles, inspirées par le Symbolisme. Proche de Huysmans, de Maeterlinck et d’Albert de Rochas, spécialiste de l’hypnotisme et des phénomènes parapsychologiques, il rejoint en 1896 le Salon des Cent, groupe symboliste incluant entre autres les peintres Rops, Osbert, Bonnard, Toulouse-Lautrec et les poètes Mallarmé et Paul Verlaine. Il collabore à la revue La Plume qui, en 1897, publie un numéro exceptionnel consacré à Mucha. C’est dans ces années que Mucha crée un certain nombre de pastels d’inspiration symboliste, montrant sa compassion pour la souffrance humaine et sa quête d’une spiritualité apaisante et salvatrice. Les pastels Vision et Couple tenant une lumière, tous deux exécutés vers 1900, incarnent cette aspiration à trouver le salut dans le Divin. Notre pastel appartient à cette veine ; certainement inspiré par le second vers d’un poème de Paul Verlaine publié en 1874 dans le recueil Sagesse et commençant ainsi :
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance,
Il montre un vieil homme à terre, dominé par le « chevalier Malheur » qui lui transperce le cœur de sa lance. Cette imposante figure entourée d’oiseaux de nuit évoque les représentations romantiques de la mort. Le pastel est exécuté en clair-obscur, dans des tons de bleus et de gris sombres. En contraste, la figure auréolée de lumière qui semble flotter au-dessus du vieil homme éclaire le tout d'une étrange lumière vert d'eau. Est-ce l’ange gardien du vieil homme, ou bien son âme, dessillée après des années d’épreuves et d’errances ? Elle semble supplier le chevalier qui, dans le poème, accorde au vieil homme la rédemption.
Verlaine étant mort en 1896, il est possible que Mucha ait pensé à lui en réalisant ce pastel.
En 1910, Mucha retourne en Bohème où il se consacre à un projet qui le hantait depuis des années, peindre de monumentales toiles illustrant l’histoire et l’essor des Slaves. Il réalisera en dix ans cette série qu’il considérait comme son œuvre majeure, l’Epopée slave.
Nous remercions la Fondation Mucha d'avoir aimablement authentifié l'oeuvre.
Our pastel, like a number of works that Mucha executed at the end of the 19th century, is inspired by Symbolism. The subject is most probably taken from a poem by Paul Verlaine titled "Bon chevalier masqué qui chevauche en silence", published in "Sagesse" in 1874. The poet died in 1896. Therefore, it is possible that the artist thought of him when he executed our pastel the same year.
We thank the Mucha Foundation for authenticating this work.