Livres et Manuscrits des XIX & XXe siècles (lots 99 à 171)
La Nouvelle espérance. 1903. Demi-chagrin vert aux initiales MP. Envoi et lettre à Proust
Lot Closed
June 22, 02:29 PM GMT
Estimate
3,000 - 5,000 EUR
Lot Details
Description
Livres et Manuscrits des XIX & XXe siècles (lot 99 à 171)
[PROUST, MARCEL] – ANNA DE NOAILLES
La Nouvelle Espérance.
Paris, Calmann Lévy [1903].
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE MARCEL PROUST, AVEC ENVOI.
In-8 (184 x 110 mm). Demi-chagrin vert, initiales "M.P." en pied du dos, tête dorée, non rogné
(Reliure attribuable à R. Teulières).
Dos passé, un mors inférieur frotté.
Édition originale.
Envoi autographe signé, sur le faux-titre à l'encre noire :
"À mon cher
ami Marcel
Proust, en
admiration
affectueusement
vive [LA
NOUVELLE ESPÉRANCE]
Anna
de Noailles".
Cousine des deux frères Emmanuel et Antoine Bibesco, amis intimes de Proust, Anna de Noailles (1876-1933) rencontre Proust à Amphion, près d'Evian, en 1893 chez sa mère, la princesse de Brancovan. Elle épouse en 1897 le comte Mathieu de Noailles, cousin lui-même de Robert de Montesquiou. Le 24 avril 1899, Proust donne un grand dîner pour elle, invitant notamment Montesquiou et Anatole France.
À la parution du recueil Éblouissements en 1907, Proust fait publier une critique enthousiaste dans le supplément littéraire du Figaro. Lui et la comtesse ne cessèrent jamais de se fréquenter et de correspondre.
Pour les livres ayant appartenu à son oncle Marcel, Suzy Mante-Proust fit appel à Teulières qui les relia en demi-chagrin vert, avec les initiales M.P. en pied des dos.
[On joint :]
NOAILLES, Anna de. Lettre autographe signée à Marcel Proust. Dimanche [1903] (2 pages sur un feuillet in-4, reliée en tête, petite déchirure de 2 cm à la pliure).
À propos de son roman : "J'ai eu hier avec ma belle-mère une 'explication de caractère' c'était incroyable. Elle m'a dit ceci exactement : après La Nouvelle Espérance, dont tout le monde se moque tu n'as plus qu'à te faire oublier ; après, dans 5 ou 6 ans, tu pourras écrire des vers, s'ils ne sont ni sensuels, ni païens. […] Cher ami, si vous répétez quelque chose que je vous dis en secret, cela me ferait beaucoup de peine et beaucoup d'ennuis, aussi suis-je sûre que vous en garderez la confidence. [...] C'est très mal à Antoine [Bibesco] de vous avoir traîné dans ce temple sauvage hier soir. Ce vieux pope […] lie et délie pourtant les péchés de quelques âmes passionnées, il empêche autour de lui un peu de paix et de bonheur humains, et verse en compensation un vin modique, ce qui me le fait voir royal, néfaste et usurier. Je suis très triste Marcel à cause de ce que m'a dit ma belle-mère, et pourquoi est-ce elle qui est heureuse. Bien affectueusement à vous cher ami."
Pour un autre ouvrage d'Anna de Noailles, voir lot 155.
PROVENANCE:
Marcel Proust (envoi).
Hubert Heilbronn (ex-libris).