Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

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View full screen - View 1 of Lot 126.  L'Enchanteur pourrissant. 1909. Exemplaire sur vélin de Paul Bonet, relié par et pour lui-même.

De la bibliothèque d'un éminent bibliophile

Derain, André -- Guillaume Apollinaire

L'Enchanteur pourrissant. 1909. Exemplaire sur vélin de Paul Bonet, relié par et pour lui-même

Lot Closed

June 25, 02:08 PM GMT

Estimate

25,000 - 35,000 EUR

Lot Details

Description

De la bibliothèque d'un éminent bibliophile


Derain, André -- Guillaume Apollinaire


L'Enchanteur pourrissant.

Paris, Henry Kahnweiler, 1909.


In-4 (260 x 200 mm). Box gris orné sur chaque plat d'une grande composition mosaïquée en box bordeaux, vieux rose, beige et vert ; dos lisse portant le titre et le nom de l'auteur poussés à l'or ; doublure de daim beige, gardes de daim havane serties de listels de box bordeaux, tranches dorées, couverture muette en parchemin, chemise et étui (Paul Bonet, 1962).


EXEMPLAIRE DE PAUL BONET, RELIÉ PAR ET POUR LUI-MÊME.

PREMIER LIVRE D’APOLLINAIRE, LE PREMIER ÉDITÉ PAR KAHNWEILER ET LE PREMIER ILLUSTRÉ PAR DERAIN.


Édition originale.


32 bois gravés originaux d’André Derain, dont 12 à pleine page et 19 in texte. Une vignette gravée représentant deux coquilles entourant les initiales de l’éditeur "HK". Cet emblème, qui ornera l’ensemble des ouvrages de Kahnweiler, symbolise le soin apporté à leur fabrication : "Un livre ne peut être parfait que s'il ne contient pas plus de deux fautes", avait coutume de dire Kahnweiler à propos des coquilles.


Un des 77 exemplaires sur vergé fort (n° 88), d'un tirage, à 106 exemplaires, signés par l’auteur et l’illustrateur à la justification, à l’encre noire.


Quand, fin de 1908, Kahnweiler demanda à Apollinaire un texte qu'un jeune artiste pourrait illustrer, le poète remania et augmenta L’Enchanteur pourrissant, publié en revue en 1904. Kahnweiler pensait à l'un des plus jeunes peintres qu'il exposait alors : Derain, qu'Apollinaire connaissait depuis 1904 et qu'il voyait comme l'aîné de la génération des nouveaux peintres, père de Matisse et de Picasso. Pour illustrer ce livre inspiré du Roman de Merlin et de Lancelot du Lac, Derain conçut ces bois gravés dans une veine primitive qu'il voulait proche des premiers temps de l'imprimerie. S'il s'inscrivait ainsi dans la tradition de la gravure sur bois, il s'en détachait cependant en s'inspirant de la statuaire africaine. Apollinaire, qui avait présenté L'Enchanteur comme "un des livres les plus mystérieux et les plus lyriques de la nouvelle génération", lui conservera toujours une prédilection, et le mentionnera souvent dans sa correspondance comme une de ses œuvres majeures.


Très bel exemplaire.


Provenance : Paul Bonet (ex-libris ; 22-23 avril 1970, n° 4). – Alexandre Loewy (30 mars 1996, n° 5).


Référence Paul Bonet, Carnets, n° 1390 ("onzième reliure sur cet ouvrage"). – Y. Peyré, Peinture et poésie, p. 107-108. – R. Johnson & D. Stein, Artists' Books in the Modern Era 1870-2000, p. 14. – E. Pernoud, L'Estampe des Fauves, p. 79-84. – André Derain, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, p. 380.