Bibliothèque littéraire Hubert Heilbronn

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View full screen - View 1 of Lot 175. 3 lettres a.s. à Stendhal. Avec : 1 lettre à Mme Gay + un Billet a.s. de Stendhal..

[Stendhal, Henri Beyle dit] -- Astolphe de Custine

3 lettres a.s. à Stendhal. Avec : 1 lettre à Mme Gay + un Billet a.s. de Stendhal.

Auction Closed

May 11, 05:00 PM GMT

Estimate

5,000 - 7,000 EUR

Lot Details

Description

[Stendhal, Henri Beyle dit] -- Astolphe de Custine


3 lettres autographes dont deux signées à Stendhal, et une lettre à Delphine Gay. Paris, 7 janvier [1830]-[11 août 1838], et sans date.


7 pages in-4 (252 x 212 et 200 x 163 mm) et une page in-8 (202 x 127 mm), deux avec adresses, un cachet de cire rouge, montées en un volume in-4 demi-veau bleu nuit, dos avec titre et filet dorés (Reliure postérieure). Marge inférieure de la seconde lettre effrangée, signature manquante.


À PROPOS DES OUVRAGES DE STENDHAL, avec un billet de ce dernier à une dame.


"Il n’y a pas un de vos écrits qui m’ait laissé comme je l’ai pris".


Paris 7 janvier [1830] (3 p., avec adresse et cachet ; datée en tête par Stendhal). Il dit tout l’intérêt qu’il a trouvé dans les Promenades dans Rome : "Je n’avois trouvé nulle part une si profonde connaissance de notre siècle unie à tant de facultés qui manquent à ce siècle et surtout à ce pays". Désireux de connaître l’avis de Stendhal sur son propre travail, il lui a fait parvenir sa tragédie sur Béatrice Cenci [publiée et créée en 1833, et c'est en 1839 que paraîtra la nouvelle de Stendhal intitulée "Les Cenci" dans L'Abbesse de Castro] : "Ce petit ouvrage étoit un essai et il se ressent de l’agitation d’une vie pleine de traverses". Après de longues et approfondies considérations sur la forme élégiaque et sur la forme dramatique, leurs particularités respectives, il se permet d’envoyer à Stendhal deux volumes qu’il vient de publier [Mémoires et voyages, Paris, Vézard et Le Normant, 1830].

[6 novembre 1830] (2 p., datée en tête par Stendhal). Sur la religion et les opinions de Lamartine, de Lamennais et des saint-simoniens. Custine le remercie pour l’ouvrage qu’il met à sa disposition [Le Rouge et le Noir] : "Il n’y a pas un de vos écrits qui m’ait laissé comme je l’ai pris ; et c’est beaucoup dans ce siècle où les débauches de l’esprit lui ont fait tout perdre de sensibilité". Il est question de Lamartine, et de leurs opinions parfois divergentes, de Lamennais qui souhaite "unir la durée à la force en appuyant le catholicisme sur la liberté" et des saints-simoniens que Custine respecterait "s’ils ne voulaient pas se donner pour apôtres".

[11 août 1838] (2 p., datée et annotée d’une autre main). À propos des Mémoires d'un touriste : "rien ne ressemble tant à ce que vous êtes : cette indépendance d’esprit, ce besoin de vérité qui domine tout et en même temps ce bonheur d’expression qui feroit qu’on prendroit intérêt même au mensonge font de ce livre une lecture qu’on ne finit jamais parce qu’on recommence aussitôt qu’on est au bout". Il espère que Stendhal acceptera son invitation à venir dîner à Saint-Gratien.

À Sophie Gay (une p. in-8, adresse). Il envoie un livre de l’auteur des Promenades dans Rome [peut-être le second exemplaire des Mémoires d’un touriste dont il est question dans la lettre précédente]. "Mr Beyle a une foule d’opinions que je n’adopte pas ; mais il a une des grandes qualités de l’écrivain : c’est qu’il surprend sans avoir l’air de chercher l’effet qu’il produit. Il se moque du lecteur, ce qui fait croire qu’il en a le droit".


Les relations entre le marquis de Custine et Stendhal s’étendirent sur une dizaine d’années, de leurs premiers échanges épistolaires jusqu’aux visites que Stendhal rendit à Custine, soit à Paris, soit dans son domaine de Saint-Gratien. En 1839, Custine entreprenait son grand voyage en Russie et Stendhal rejoignait Civitavecchia.


[On joint :]

STENDHAL. Billet autographe signé "H. Beyle" à une dame [Delphine Gay ?] (une p. in-8, pliures). Il est contraint de décliner son invitation : "J’aurais été mille fois plus heureux auprès des beaux yeux de la plus aimable française de ma connaissance".