Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

View full screen - View 1 of Lot 93. Petite bibliothèque des théâtres. 43 volumes aux armes de la comtesse de Provence..

De la bibliothèque de la comtesse de Provence

[Théâtre]

Petite bibliothèque des théâtres. 43 volumes aux armes de la comtesse de Provence.

Lot Closed

June 25, 01:33 PM GMT

Estimate

4,000 - 6,000 EUR

Lot Details

Description

De la bibliothèque de la comtesse de Provence


[Théâtre]


Petite bibliothèque des théâtres, Contenant un recueil des meilleures Pieces du Théatre François, Tragique, Comique, Myrique & Bouffon, depuis l’origine des Spectacles en France, jusqu’à nos jours.

Paris, Bellin et Brunet, 1783-1788.


43 volumes in-18 (127 x 80 mm). Demi-maroquin rouge, plats de veau marbré, armes poussées au centre des plats, triple filet doré, dos lisse, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Quelques rares feuillets légèrement brunis. Infimes frottements.


RAVISSANT ENSEMBLE DE LA PETITE BIBLIOTHÈQUE DES THÉÂTRES RELIÉ AUX ARMES DE LA COMTESSE DE PROVENCE.


Divisée par genre, La Petite bibliothèque des théâtres, compilée par Nicolas-Thomas Le Prince, secrétaire de la Bibliothèque du roi de 1789 à 1792, et Jean-Baptiste Baudrais, parut de 1783 à 1788 et compte 60 volumes. "Destinée à rassembler les ‘richesses dramatiques’ de la France ‘dans tous les genres’ à l'intention notamment des provinciaux et de ceux qui passent une partie de l'année à la campagne et lisent ou jouent des ouvrages de théâtre. Chaque tome comprendra au moins deux pièces en cinq actes ou trois pièces en trois actes […]" (Dictionnaire des journaux).


Cette collection, reliée pour la comtesse de Provence, comprend : Tragédies (17 tomes), Comédies (16 tomes sur 24), Opéra (4 tomes), Petits Théâtres (4 tomes sur 5), Opéras comiques (2 tomes sur 4). Elle contient des œuvres de Quinault, Poisson, Corneille, Racine, Pierre et Thomas Corneille, Scarron, Brueys, Montfleury, Molière, Mairet, Palaprat, etc.


21 portraits (dont La Fontaine, Scarron, Gresset, Montfleury, Pierre et Thomas Corneille, Racine) et de nombreuses pages ou feuillets de musique notée (la plupart dans les 4 volumes consacrés aux opéras).


Provenance : Marie Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence (armoiries ; OHR 2549, fer n° 2).


Référence : Brunet, IV, 532 (indique à tort 80 volumes). – Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991, n° 1117. ─ Quentin Bauchart II, p. 314-330 (non cité).


La bibliothèque de la comtesse de Provence (lots 65 à 97).

Marie Joséphine Louise de Savoie (1753-1810), fille du duc Victor Amédée III, épousa le 14 mai 1771 Louis Stanislas Xavier comte de Provence (futur Louis XVIII), frère cadet de Louis XVI.


"Animée d’un esprit libéral, Louise de Savoie eut son heure de faveur populaire, en défendant au début de la Révolution, ce qu’elle-même appelait, alors, les droits de la nation, et le bruit des explications assez vives qu’elle eut, à ce sujet, avec la reine Marie-Antoinette, lui valut plus d’une fois les applaudissements de la foule" (Quentin Bauchart, II, p. 313-314).


La comtesse de Provence termina sa vie en exil, parcourant l’Allemagne et l’Europe de l’est. Elle mourut en Angleterre en 1810, quelques années avant que son mari ne retrouve le trône.


Cette princesse, qui possédait une bibliothèque à Versailles mais également dans sa résidence de campagne à Montreuil, partageait, avec son époux, le goût des lettres et des arts. Sa bibliothèque comptait plus de 1600 volumes, dispersés pendant la Révolution. Versailles et Fontainebleau se partagèrent les plus importants, d’autres furent vendus ou volés.


Soigneusement reliés en maroquin rouge à ses armes, en pleine ou demi-peau, ses livres témoignent de l’éclectisme de ses goûts : belles-lettres, histoire, géographie, sciences, théologie, musique, etc.


En 1780, la comtesse de Provence avait acheté à Versailles, dans le quartier de Montreuil, un pavillon appartenant au prince de Montbarey. D’autres acquisitions lui permirent ensuite de constituer un vaste domaine de plus de vingt hectares, le Grand Montreuil, où elle aimait se retirer loin des tumultes de la cour. Elle y fit dessiner un parc à l’anglaise ponctué de nombreuses fabriques dont le pavillon de musique, érigé en 1784 par l’architecte Chalgrin.


Les propriétaires de ce pavillon se sont attachés, dès les années 1970, à faire revivre cet élégant bâtiment, unique vestige du Grand Montreuil. Au fil des années, ils ont acquis de nombreux livres provenant de la bibliothèque de la princesse, tentant de reconstituer son environnement familier. Les ouvrages présentés dans cette vente y ont été précieusement conservés jusqu’à aujourd’hui.