Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

View full screen - View 1 of Lot 94. Théâtre espagnol et Oeuvres de Moncrif. Des bibliothèques de la comtesse de Provence et de Jules Janin.

De la bibliothèque de la comtesse de Provence

[Théâtre]

Théâtre espagnol et Oeuvres de Moncrif. Des bibliothèques de la comtesse de Provence et de Jules Janin

Lot Closed

June 25, 01:35 PM GMT

Estimate

4,000 - 6,000 EUR

Lot Details

Description

De la bibliothèque de la comtesse de Provence


[Théâtre]


Deux ouvrages provenant des bibliothèques de la comtesse de Provence et de Jules Janin.


LOPE DE VEGA – CALDERÓN – MORETO – FRAGOSO. Théatre espagnol. Paris, De Hansy, 1770.

4 volumes in-12 (162 x 95 mm). Maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, triple filet doré en encadrement avec fleurons d’angle, dos lisse orné de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Rousseurs éparses. Petites taches sans gravité sur les plats.


PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE INTÉGRALE PAR LINGUET de grands auteurs espagnols auxquels le traducteur rend un vibrant hommage. "C’est chez vous, Messieurs, c’est dans les bons Auteurs Castillans, que les nôtres ont puisé la première idée des beautés qu’ils ont prodiguées sur le théatre" (p. iii).


Cette édition collective présente 15 comédies du théâtre espagnol du Siècle d’or dont 3 comédies de Lope de Vega (La Constance à l’épreuve, Le Précepteur supposé et Les Vapeurs ou la fille délicate) ; 6 de Calderón (Il y a du mieux, Le Viol puni, La Cloison, Se défier des apparences, La Journée difficile et On ne badine point avec l’amour) ; 3 de Moreto (La Chose impossible, La Ressemblance et L’Occasion fait le larron) et une de Fragoso (Le Sage dans sa retraite). On trouve, à la fin du tome IV, divers intermèdes (Intermède des melons, Intermède des Beignets, Intermède du malade imaginaire, etc.). Exemplaire bien complet du catalogue de 5 pages à la fin du dernier volume.


MONCRIF, F.-A. Paradis de. Œuvres. Paris, Regnard, 1768. 4 tomes en 2 volumes in-12 (165 x 95 mm). Maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, triple filet doré en encadrement, dos lisse orné de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Rousseurs éparses. Le titre gravé du tome I et les 4 figures ont été coupés à la cuvette et remontés. Coins un peu émoussés.

Titre gravé par Baquoy d’après Sève répété en tête de chaque tome, deux portraits (l’auteur, gravé par Duflos et Stanislas, roi de Pologne, gravé par Cathelin), 4 figures hors texte gravées par Baquoy, Chenu, Sornique et Tardieu d’après Sève et 40 planches de musique gravée, dont une coupée à la cuvette et contrecollée.


Provenance : Marie Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence (armoiries ; OHR 2549, fer n° 1). – Jules Janin (ex-libris ; Paris, 16 février 1877, n° 622 et n° 952, les armes sont attribuées par erreur à la comtesse d’Artois).


Référence : Quentin Bauchart II, p. 314-330 (non cités). – Cohen, 722 (Moncrif).

 

La bibliothèque de la comtesse de Provence (lots 65 à 97).

Marie Joséphine Louise de Savoie (1753-1810), fille du duc Victor Amédée III, épousa le 14 mai 1771 Louis Stanislas Xavier comte de Provence (futur Louis XVIII), frère cadet de Louis XVI.


"Animée d’un esprit libéral, Louise de Savoie eut son heure de faveur populaire, en défendant au début de la Révolution, ce qu’elle-même appelait, alors, les droits de la nation, et le bruit des explications assez vives qu’elle eut, à ce sujet, avec la reine Marie-Antoinette, lui valut plus d’une fois les applaudissements de la foule" (Quentin Bauchart, II, p. 313-314).


La comtesse de Provence termina sa vie en exil, parcourant l’Allemagne et l’Europe de l’est. Elle mourut en Angleterre en 1810, quelques années avant que son mari ne retrouve le trône.


Cette princesse, qui possédait une bibliothèque à Versailles mais également dans sa résidence de campagne à Montreuil, partageait, avec son époux, le goût des lettres et des arts. Sa bibliothèque comptait plus de 1600 volumes, dispersés pendant la Révolution. Versailles et Fontainebleau se partagèrent les plus importants, d’autres furent vendus ou volés.


Soigneusement reliés en maroquin rouge à ses armes, en pleine ou demi-peau, ses livres témoignent de l’éclectisme de ses goûts : belles-lettres, histoire, géographie, sciences, théologie, musique, etc.


En 1780, la comtesse de Provence avait acheté à Versailles, dans le quartier de Montreuil, un pavillon appartenant au prince de Montbarey. D’autres acquisitions lui permirent ensuite de constituer un vaste domaine de plus de vingt hectares, le Grand Montreuil, où elle aimait se retirer loin des tumultes de la cour. Elle y fit dessiner un parc à l’anglaise ponctué de nombreuses fabriques dont le pavillon de musique, érigé en 1784 par l’architecte Chalgrin.


Les propriétaires de ce pavillon se sont attachés, dès les années 1970, à faire revivre cet élégant bâtiment, unique vestige du Grand Montreuil. Au fil des années, ils ont acquis de nombreux livres provenant de la bibliothèque de la princesse, tentant de reconstituer son environnement familier. Les ouvrages présentés dans cette vente y ont été précieusement conservés jusqu’à aujourd’hui.