Livres et Manuscrits

Livres et Manuscrits

View full screen - View 1 of Lot 85. Bourlinguer. Paris, 1948. In-12. Demi-maroquin vert à coins. Epreuves corrigées de l'édition originale..

XXe siècle

Cendrars, Blaise

Bourlinguer. Paris, 1948. In-12. Demi-maroquin vert à coins. Epreuves corrigées de l'édition originale.

Lot Closed

December 8, 02:25 PM GMT

Estimate

6,000 - 8,000 EUR

Lot Details

Description

XXe siècle


Cendrars, Blaise


Bourlinguer.

Paris, Denoël, 1948.


In-12 (180 x 115 mm). Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs (Reliure postérieure).

Papier parfois sali. Dos légèrement passé.


ÉPREUVES CORRIGÉES DE L’ÉDITION ORIGINALE DE BOURLINGUER AVEC BONS À TIRER SIGNÉS DE CENDRARS AU FIL DE SA RELECTURE.


Envoi autographe signé à son éditeur, sur le faux-titre :


"à Guy Tosi,

en lui souhaitant

de bonnes vacances 1950 

avec ma main amie

Blaise Cendrars. 3 août".


Les bons à tirer sont datés de "Villefranche-sur-Mer le 31 mars 1948" (sur le premier feuillet blanc), du "2/IV/48" (en pied de la page 161), du "2/IV/48" (en pied de la page 241) et du "4/IV/48" (en pied de la page 355).


Le manuscrit de Bourlinguer n’a pas été retrouvé à ce jour et seuls quelques documents conservés aux Archives littéraires suisses à Berne (feuillets autographes dont trois plans, dactylogramme et un jeu de placards d’épreuves avec corrections), ainsi que ces épreuves corrigées, témoignent de la rédaction et de l’aventure éditoriale de l’ouvrage.


Ce jeu d’épreuves, que l'éditeur Guy Tosi fit soigneusement relier, porte de nombreuses corrections et ajouts à l’encre violette par Cendrars. Le poète met essentiellement au net les corrections portées sur les placards conservés aux archives littéraires suisses. S’y ajoutent plusieurs corrections d’une autre main, au crayon et à l’encre rouge, la plupart d’ordre typographique.


En août 1940, Blaise Cendrars s’est exilé à Aix-en-Provence. À l’écart du monde, le poète bourlingueur, se réfugie dans la lecture et n’écrit plus guère. En 1943, il reprend son activité littéraire et s’attèle à ses "mémoires".

Fin décembre 1947, il annonce triomphalement à Henry Miller qu’il vient "de terminer un livre du tonnerre". Bourlinguer paraît le 17 mai 1948. L’ouvrage constitue, après L'Homme foudroyé et La Main coupée, publiés respectivement en 1945 et 1946, le troisième des quatre volets des "mémoires" annoncées. En 1952, lors d’interviews radiophoniques avec Michel Manoll, Cendrars précise toutefois que ce "sont des Mémoires sans être des Mémoires". Le Lotissement du ciel, publié en 1949 chez Denoël, clôturera cette tétralogie "autobiographique".

L’ouvrage connaît un grand succès. "De ce fait, avec L’Or, Bourlinguer est le titre qui atteint les meilleures ventes parmi tous ceux qui figurent au catalogue de l’auteur. Le titre, précisément, avec sa fougue et son évidence, n’est sans doute pas étranger au succès de l’ouvrage" (Jean-Carlo Flückiger, Blaise Cendrars. Œuvres autobiographiques complètes).


Bourlinguer est né d’un projet que René Kieffer soumet à Cendrars en 1946. L’éditeur d’art lui propose en effet de rédiger les légendes d’un album qui serait composé de dix-huit gravures de Valdo-Barbey représentant divers ports. Mais Cendrars se laisse vite emporté par la marée des souvenirs, "les associations d’images flamboient : Cendrars tape à la machine jusqu’à dix-huit heures par jour" (Jean-Carlo Flückiger, op. cit., p. 962). Les onze récits réunis dans Bourlinguer portent chacun le nom d'un port, réel ou fictif : Venise, Naples, La Corogne, Bordeaux, Brest, Toulon, Anvers, Gênes, Rotterdam, Hambourg, Paris Port-de-mer.


Bourlinguer sonne la fin de l’exil du poète et, en janvier 1948, Cendras quitte Aix pour Villefranche-sur-mer


"L’autre jour, j’ai eu 60 ans, et ce n’est qu’aujourd’hui seulement, comme j’arrive au bout du présent récit, que je commence à croire à ma vocation d’écrivain…", confie-t-il dans la dernière note de Gênes.


Lecteur puis directeur littéraire aux éditions Denoël, où il entre en 1943, Guy Tosi (1910-2000) sera l’éditeur de Bourlinguer (1948) et du Lotissement du ciel (1949). L'écrivain et l’éditeur se rencontrent vers 1947 et leur amitié ne s’éteindra qu’en 1961, à la mort de Cendrars. Les deux hommes entretinrent une abondante correspondance.


Provenance : Guy Tosi (envoi).


Référence : Jean-Carlo Flückiger, Blaise Cendrars. Œuvres autobiographiques complètes, Pléiade, 2013, éd. sous la direction de Claude Leroy, tome II, p. 959.