Tableaux, Dessins, Sculptures 1300-1900

Tableaux, Dessins, Sculptures 1300-1900

View full screen - View 1 of Lot 154. The departure to Bukavu | Le Départ à Bukavu.

From a French Private Collection | Provenant d'une collection particulière française

Fernand Allard l'Olivier

The departure to Bukavu | Le Départ à Bukavu

Lot Closed

November 10, 04:32 PM GMT

Estimate

40,000 - 60,000 EUR

Lot Details

Description

Fernand Allard l'Olivier

Tournai 1883 - 1933 Yanonge

The departure to Bukavu


Signed lower left Allard l'olivier

Oil on canvas

121,3 x 160,5 cm ; 47¾ by 63¼ in.

___________________________________________


Fernand Allard l'Olivier

Tournai 1883 - 1933 Yanonge

Le Départ à Bukavu


Signé en bas à gauche Allard l'olivier

Huile sur toile

121,3 x 160,5 cm ; 47¾ by 63¼ in.

Gérard Wahl Collection, Paris;

Private collection, Paris.

___________________________________________


Collection Gérard Wahl, Paris ;

Collection particulière, Paris.

L. Thornton, Les Africanistes Peintres voyageurs, Paris, 1990, p. 145 repr.

Homage to a majestic Africa that was very much of its time, these two magnificent works by Fernand Allard l’Olivier are among the most accomplished examples of his painting, inspired by the time he spent in sub-Saharan Africa.


Allard l’Olivier is one of the most appealing, powerful and inspired Africanist painter-travellers of his generation, as these two ambitious paintings demonstrate. In Le Safari du blanc and Le Départ à Bukavu, the painter foregrounds the noble qualities of a people who fascinated him and the grandeur of their landscapes.


Born in Tournai in 1883 into a family of illustrators and lithographers – his father taught at the Tournai academy – Fernand Allard l’Olivier seemed destined for a career in the arts. Naturally gifted, he received his first training in Brussels before entering the Académie Jullian in Paris in 1901. Here he attended the studios of Bouguereau (1825-1905), Gérôme (1824-1904) and Jules Adler (1865-1952), whose taste for realistic and uncompromising portrayals of ordinary working people had a significant impact on his profoundly human artistic vision.


He embarked on his career in Paris (in Montparnasse and then Montmartre, as was customary at the time), but it was interrupted by the First World War and as a result it took a long time for him to become established.


In the 1920s, alongside commissioned portraits, he mainly painted figurative works that were classical in their technique and subject matter, but his career took a completely new direction in 1928, when he accepted an invitation from the film-maker and poet Ernest Genval (1884-1945) to join him in Dar es Salaam. This finally gave Allard l’Olivier an opportunity to develop the full scope of his art and made him one of the most important painter-travellers of his time. 


From May 1928, when he arrived, until the end of that year, Allard l’Olivier travelled throughout what was then the Belgian Congo, from the Great Lakes Region to Kinshasa. His art was radically transformed by the experience. As his letters to his wife testify, he was entranced by the light and by the beauty of the people and the landscape, which found an extraordinary echo in his painting, revolutionizing his approach and opening up a new dimension in his art. He was certainly interested in scenery and sites, but it was above all the human element that absorbed him: he became fully engaged in trying to capture the people’s habits and customs, their daily life as well as their formal rituals. 


The artist had brought with him small plywood panels which he used to paint sketches for larger works that he planned to paint on his return.


Success came quickly and as early as July 1929 the Ministry for Colonies commissioned him to paint fourteen works – mostly themed around life on the shores of lake Kivu – to decorate the hall of the Palais du Congo at the artistic and colonial Antwerp Exhibition in 1930.


In 1929, he also exhibited 126 of his paintings in the Galerie des Artistes Français owned by the Brussels dealer Isy Brachot. Most of these had been painted while he was in the Congo. They received much attention in the press, and in 1930 the present composition was used as the basis for a tapestry made by the Manufacture Chaudoir in Brussels (now in the Musée Royal de l'Afrique Centrale in Tervuren, Belgium).


Le départ à Bukavu, one of Allard l’Olivier’s most celebrated compositions, a masterpiece of observation and balance, returns to (or may even precede) one of the compositions painted by the artist for the 1930 Antwerp Exhibition (Antwerp, Institute of Tropical Medicine), with some variations. On the right is a group of Tutsi, preparing to embark on a boat that can be seen in the lower part of the painting, in the centre. On the left others are carrying goods that will also be taken across Lake Kivu. Across the lake, shrouded in mist, is Rwanda.


As usual, Fernand Allard l’Olivier emphasizes the dignity and beauty of the men and women he portrays, while retaining an objective, meticulous and perhaps one could even say ethnographic eye in his depiction of their individual features and the detail of the qualities that captivated him. His uncondescending admiration for these people makes this work and its companion both powerful and moving.


Deliberately executed with a technique that recalls fresco, these paintings are characterized by their mineral quality, their deep, muted tones, their serene and balanced compositions and their tendency to suggest the breadth of a wall painting. Allard l’Olivier brings the stately quality of classical antiquity to these two majestic works, in a hitherto unseen vision of the Africa that he held in such high regard.

___________________________________________


Hommage à une Afrique sublime et aujourd’hui disparue, ces deux magnifiques œuvres de Fernand Allard l’Olivier sont des exemples parmi les plus accomplis de sa peinture inspirée de ses séjours en Afrique subsaharienne.


Allard l’Olivier reste l’un des peintres-voyageurs africanistes les plus séduisants, les plus puissants et les plus inspirés de sa génération, comme le démontrent ces deux ambitieuses toiles, Le Safari du blanc et Le Départ à Bukavu, où le peintre met en avant la noblesse des hommes et des paysages et la grandeur d’un peuple qui le fascine.


Né à Tournai en 1883, issu d’une famille d’illustrateurs et lithographes – son propre père était professeur à l’académie de Tournai – Fernand Allard l’Olivier semblait destiné à embrasser la carrière des arts. Doué de naissance, il connaîtra une première formation à Bruxelles avant d’intégrer l’Académie Jullian en 1901, où il fréquentera les ateliers de Bouguereau (1825-1905), Gérôme (1824-1904) et Jules Adler (1865-1952), dont le goût pour les représentations réalistes et sans concession de gens du peuple et d’ouvriers marquera notablement sa vision artistique, profondément humaine.


Débutant sa carrière parisienne (à Montparnasse puis à Montmartre, selon l’usage du temps…), il met longtemps à s’imposer, sa carrière étant interrompue par la Première guerre mondiale.


Dans les années 1920, aux côtés de portraits qu’il exécute sur commande, il peint principalement des œuvres figuratives de facture et de sujets classiques, mais c’est véritablement en 1928, lorsqu’il cède à l’invitation du cinéaste et poète Ernest Genval (1884-1945) qui lui propose de le rejoindre à Dar es Salaam, que sa carrière prend un nouveau tournant, qui donnera enfin à Allard l’Olivier l’occasion de développer son art dans toute son ampleur et fera de lui l’un des peintres-voyageurs les plus importants de son temps.


De mai 1928, date de son arrivée sur place, à la fin de cette année, Allard l’Olivier sillonne le Congo belge, depuis la région des grands lacs, jusqu’à Kinshasa. C’est l’occasion pour lui d’un renouvellement exceptionnel de son art. La lumière, la beauté des sites et des hommes l’émerveillent, comme ses lettres à son épouse en témoignent, et trouvent dans sa peinture un écho extraordinaire, qui transforme totalement son art et lui ouvre une nouvelle dimension. Il s’intéresse certes aux sites et aux lieux, mais c’est surtout l’humain qui le retient et qu’il ne cesse de représenter et dont il cherche à capter les us et coutumes, la vie quotidienne aussi bien que les rites.


Avec lui, le peintre a emporté des planches de contreplaqué de petit format qu’il utilise pour peindre des ébauches pour les œuvres plus grandes qu’il exécutera à son retour.


Le succès de ses toiles est rapidement au rendez-vous, le Ministère des Colonies lui passant même commande, dès juillet 1929, de quatorze œuvres destinées à décorer le hall du Palais du Congo à l’exposition artistique et coloniale d’Anvers de 1930. La plupart ont pour thème la vie au bord du lac Kivu…


Il expose également en 1929, dans la Galerie des Artistes Français du marchand bruxellois Isy Brachot, cent-vingt-six de ses œuvres, la grande majorité issues de son séjour récent au Congo. La presse y consacre de nombreux articles et cette composition est reprise pour une tapisserie exécutée par la Manufacture Chaudoir à Bruxelles en 1930 (conservée au Musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren en Belgique).


Le départ à Bukavu, l’une des compositions les plus célèbres d’Allard l’Olivier, chef-d’œuvre d’observation et d’équilibre, reprend (à moins qu’il ne précède) l’une des compositions exécutées par l’artiste pour l’exposition d’Anvers de 1930 (Anvers, Institut de médecine tropicale), avec des variantes. L’on y voit un groupe de Tutsi, sur la droite, se préparant à embarquer sur un navire que l’on distingue en contre-bas au centre, alors que sur la gauche d’autres transportent les biens destinés eux aussi à traverser le lac Kivu. De l’autre côté de ce dernier, perdu dans les brumes, le Rwanda.


Fernand Allard l’Olivier, à son habitude, insiste sur la noblesse et la beauté des hommes et femmes qu’il représente, tout en gardant un regard objectif et méticuleux, ethnographique pourrait-on dire, sur leurs particularités et les détails de leurs attraits.


Son attitude à leur égard, admirative, sans condescendance, rend cette œuvre et la suivante à la fois puissantes et émouvantes.


Volontairement exécutées dans une technique qui rappelle celle de la fresque, avec cet aspect minéral, ces tons sourds et profonds, cette composition posée et équilibrée et cette tendance à la muralité, Allard l’Olivier confère la dignité de l’Antiquité classique à ces deux toiles majestueuses et offre une vision inédite jusqu’alors de l’Afrique, placée sur un piédestal.