Livres et Manuscrits

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View full screen - View 1 of Lot 20. Lettre autographe signée à M. d'Avaray. Pampelune 5 mars 1708..

Livres et manuscrits anciens

Orléans, Philippe duc d'

Lettre autographe signée à M. d'Avaray. Pampelune 5 mars 1708.

Lot Closed

December 8, 01:20 PM GMT

Estimate

1,000 - 1,500 EUR

Lot Details

Description

Livres et manuscrits anciens


Orléans, Philippe duc d'


Lettre autographe signée à M. d’Avaray.

Pampelune ce 5 [mars 1708].


Une page sur un bifeuillet (299 x 204 mm). Signée "Philippe Dorléans" avec suscription autographe : "A Monsieur d Avaray / lieutenant general des armees / du Roy / a Sarragoce" ; cachet de cire rouge aux armes du duc d’Orléans.

Traces de pliures.


LETTRE APPAREMMENT INÉDITE DU FUTUR RÉGENT, PENDANT LA GUERRE DE SUCCESSION D’ESPAGNE.


"Mr le Mareschal de Berwick est party hier pour s’en aller et moy Monsieur je pars demain pour madrid comme je vous ay mandé ou je seray le moins que je pouray mais comme les affaires ne s’y font pas en ce moment je vous prie pendant mon absence de tenir la main a empescher aux abitans port des armes sans permission de mr de Berwik ou de moy de cette année 1708 et aux troupes les exactions quils pourront faire dans leurs quartiers outre mon ordonance car ce seroit un grand coup si nous pouvions faire ensorte que nos soldats entrassent en campagne avec un mois de prest payé par le païs".


Le duc d’Orléans donne ici des instructions concernant la surveillance des troupes à Claude Théophile de Bésiade (1655-1745), marquis d’Avaray, lieutenant général des armées du roi.

Après la guerre de Succession d’Espagne, Bésiade servira à Naples puis de nouveau en Espagne, avant d’être nommé ambassadeur en Suisse sous la Régence.


Petit-fils de Louis XIII et neveu de Louis XIV, Philippe d’Orléans (1674-1723) suivit une formation à la fois diplomatique et militaire. Malgré sa méfiance pour ce trop brillant neveu qui éclipsait sa propre descendance, le roi l’envoya, en pleine guerre de Succession d’Espagne, combattre les adversaires de Philippe V, son petit-fils.


Philippe d’Orléans rejoignit donc le duc de Berwick, commandant les armées du roi et déjà maintes fois victorieux face au Portugal et aux Anglais. Arrivé après la bataille d’Almansa (25 avril 1707), le duc poursuivit, de concert avec Berwick, la quête des royaumes d’Aragon et de Valence. Valence fut soumise le 8 mai, Saragosse le 25 du même mois, et cette campagne s’acheva le 11 novembre par la prise du château de Lérida. En février 1708, Louis XIV souhaitant l’employer en Dauphiné, ordonna au duc de Berwick de quitter l’Espagne mais sans en avertir Philippe V, de peur que ce dernier ne le retienne, tandis que le duc d’Orléans, à la tête des armées franco-espagnoles, restait en Espagne pour soutenir les troupes de Philippe V.


Charles de Montesquieu consacra un éloge au maréchal de Berwick, publié dans l'édition de 1778 des Mémoires de Berwick, dans lequel il évoque l'estime que les deux hommes se portèrent, notamment après la prise de Lérida en novembre 1707 : "Il faut que je parle de M. le Duc d'Orléans, & je le ferai avec d'autant plus de plaisir, que ce que je dirai ne peut servir qu'à combler de gloire l'un & l'autre [...] Mr le Duc d'Orléans finit la campagne avec gloire ; & ce qui aurait infailliblement brouillé deux hommes communs, ne fit qu'unir ces deux-ci ; je me souviens d'avoir entendu dire au maréchal que l'origine de la faveur qu'il avait eue auprès de Mr le Duc d'Orléans, était la campagne de 1707".


Référence : Mémoires du Maréchal de Berwick, écrits par lui-même... Paris, 1778.