Absolument Moderne, Collection Rambaud

Absolument Moderne, Collection Rambaud

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Serge Poliakoff

Composition abstraite

Auction Closed

June 3, 03:52 PM GMT

Estimate

150,000 - 200,000 EUR

Lot Details

Description

Serge Poliakoff

1906 - 1969

Composition abstraite


signed

oil on canvas

81 x 65 cm ; 31⅞x 25 9/16 in.

Executed circa 1958.


This work is accompanied by a certificate of authenticity issued by Alexis Poliakoff.

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Serge Poliakoff

1906 - 1969

Composition abstraite


signé

huile sur toile

81 x 65 cm ; 31⅞x 25 9/16 in.

Exécuté circa 1958.


tte oeuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité établi par Alexis Poliakoff.

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謝爾蓋・波利雅科

1906 – 1969 年

《抽象構圖》


款識:藝術家簽名

油彩畫布

81 x 65 公分;31⅞x 25 9/16 英寸

約1968年作


此作附阿歷克西斯・波利雅科簽名認證書。

Collection Alex Grall, Paris

Collection Françoise Giroud, Paris

Galerie de France, Paris

Galerie Marbach, Berne

Rambaud Collection, Paris

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Collection Alex Grall, Paris

Collection Françoise Giroud, Paris

Galerie de France, Paris

Galerie Marbach, Berne

Collection Rambaud, Paris

Madame Express, Arts ménagers et cuisine, 1st December 1972, no. 3, illustrated on the front cover

Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff Catalogue Raisonné, Vol. II, 1955-1958, Munich, 2010, p. 222, no. 58-03, illustrated in color

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Madame Express, Arts ménagers et cuisine, 1er décembre 1972, no. 3, illustré sur la page de couverture

Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff Catalogue Raisonné, Vol. II, 1955-1958, Munich, 2010, p. 222, no. 58-03, illustré en couleurs


"For the future, I bet on Poliakoff.” Kandinsky made this prophetic bet in 1939. Poliakoff arrived in Paris in 1923 and met Kandinsky in 1938. In the early 1940s, he took his first steps in Abstraction. A decade later, he has his place at the forefront of European non-figurative art, between Abstraction-Creation and the Seconde École de Paris. Fifty years later, Poliakoff is the most sought-after artist of his generation.


In Poliakoff's works in general, and in the 1958 work in particular, organic forms self-construct and self-balance. "In art, space, proportion and rhythm, are most important" (Poliakoff). The painter does not project the painting in its global and definitive form. He creates from a golden number, generated from the impenetrable ways of creation. In Poliakoff's work, the inspiration, elaborate and cultivated, is marked by a religiosity found in the Slavic identity of the Russian painter who emigrated to France. If the constructed and yet indefinable forms, balanced without being calibrated, are abstracted from the referent to visual reality, the structure of a painting, like that of the one of 1958, still evokes Orthodox icons. Similar to them, the composition of Poliakoff's works is based on the simultaneous radiance and interweaving of forms. They reach solemnity as well as plenitude. With Poliakoff, the soul finds a new grandeur in Abstraction.


Juxtaposed without boundaries, forms take their general and definitive shape in Poliakoff's work only with color. Contrary to first impressions, color is not singular within the non-existent contours of the form. Referring to the image of an egg where the yolk is contained in the white, Poliakoff considers that a form has (at least) two colors. He makes a principle out of this observation. Thus, the different shades of red, orange and green in the 1958 canvas are not monochromatic, but rather contain nuances that vibrate under the pictorial layer that is left matt. Poliakoff's technique goes hand in hand with his vision. Renouncing colors sold in tubes, the painter crushed his own pigments and experimented with solvents and binding agents to achieve the original texture effects. On an abstract canvas where the reference to local tone is abolished, the zones of overlying and underlying colors enter in communion. There is in the painting, like the one of 1958, a reasoned mysticism of color.


At the crossroads of forms and colors, Composition Abstraite magnificently reaches that zone of eloquent silence, dear to Poliakoff. “To be a painter, one must find the exact point where art, science and chemistry meet... If one succeeds in doing so, there reigns in the paintings a complete silence: not only the absence of noise, but a positive silence that opens the eyes of humans on another world.”

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« Pour l’avenir je mise sur Poliakoff ». En 1939, Kandinsky fait ce pari prophétique. Arrivé à Paris en 1923, Poliakoff rencontre Kandinsky en 1938. Au début des années 1940, il fait ses premiers pas dans l’Abstraction. Une décennie plus tard, il confirme sa place au premier rang de l’art non figuratif européen, entre Abstraction-Création et Seconde Ecole de Paris. Cinquante ans plus tard, Poliakoff est l’artiste le plus recherché de sa génération.


Dans les œuvres de Poliakoff en général, dans l’œuvre de 1958 en particulier, les formes organiques s’auto-construisent et s’auto-équilibrent. "Dans l'art, espace, proportion et rythme, sont le principal" (Poliakoff). Le peintre ne projette pas le tableau dans sa forme globale et définitive. Il crée à partir d’un nombre d’or dont l’ordonnance procède des voies impénétrables de la création. Dans l’œuvre de Poliakoff, l’inspiration, élaborée et cultivée, est empreinte d’une religiosité dont la source est à rechercher dans l’identité slave du peintre russe émigré en France. Si les formes construites et pourtant indéfinissables, équilibrées sans être calibrées, sont abstraites du référent à la réalité visuelle, la structure d’une toile comme celle de 1958 n’est pas sans évoquer les icônes orthodoxes. Comme elles, la composition des œuvres de Poliakoff repose sur le rayonnement et l’imbrication simultanés des formes. Elles atteignent solennité autant que plénitude. Avec Poliakoff, l’âme trouve pour ainsi dire une nouvelle grandeur dans l’Abstraction.


Juxtaposées sans cernes, les formes ne prennent chez Poliakoff leur forme générale et définitive que dans la couleur. Contrairement aux premières impressions, la couleur n’est pas une à l’intérieur des contours inexistants de la forme. Reprenant l’image de l’œuf où le jaune est contenu dans le blanc, Poliakoff considère qu’une forme a (au moins) deux couleurs. Il fait de ce constat un principe. Ainsi les différentes tonalités de rouge, orange et vert de la toile ne sont pas monochromes mais recèlent de nuances vibrant sous la couche picturale laissée mate. La technique de Poliakoff va de pair avec sa vision. Renonçant aux couleurs vendues en tubes, le peintre broie lui-même ses pigments et expérimente solvants et liants pour atteindre des effets de texture originaux. Sur une trame abstraite où la référence au ton local est abolie, les zones de couleurs surjacentes et sous-jacentes entrent en communion. Il y a dans une toile comme une mystique raisonnée de la couleur.


A la croisée des formes et des couleurs, Composition abstraite atteint magnifiquement cette zone de silence éloquent cher à Poliakoff : « Pour être peintre, il faut trouver le point exact où se rencontrent l’art, la science et la chimie… Si l’on y arrive, il règne alors dans les tableaux un silence complet : non seulement l’absence de bruit, mais un silence positif qui ouvre les yeux des humains sur un autre monde ».