Jamais perdu en mer, Collection Jean-Paul Morin

Jamais perdu en mer, Collection Jean-Paul Morin

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[NOUVELLE-CALEDONIE]. Manuscrit autographe "Une évasion du bagne", 1927. Cahier in-8 (étui moderne), 75 p.

Auction Closed

October 14, 03:50 PM GMT

Estimate

3,000 - 5,000 EUR

Lot Details

Description

[NOUVELLE-CALÉDONIE]


MANUSCRIT. UNE ÉVASION DU BAGNE. RÉCIT D’UN FORÇAT. NOUMÉA, MAI 1927.


Cahier d’écolier petit in-4 (222 x 180 mm), chemise demi-chagrin noir et étui (Atelier Laurenchet).

75 pages à l’encre noire, sur papier ligné. Signature "P. Mercier" au verso du premier plat, et aux derniers feuillets, d’une autre main des adresses, deux dessins et essais de signatures.

Couverture frottée, petit onglet contrecollé à la première page. Dos de la chemise passé.


Passionnant récit d’une évasion réussie, émaillé de traits d’humour et d’une gouaille toute parisienne.


C'est à la demande d'un destinataire non identifié que cet ancien déporté au Camp-Est, dans l’île de Nou, entreprend la relation de son évasion, plus de vingt ans après des faits survenus en 1903.


Condamné à 6 ans de travaux forcés et à 6 autres années de résidence dans la colonie, voyant sa peine portée à plus de 100 ans de détention en raison d’autres sentences prononcées pour indiscipline, il décide de s’évader.

"J’avais goûté les infernales horreurs du Camp-Brun, j’y avais vu tuer sous mes yeux, par des assassins à gage que protégeait leur livrée de gardes-chiourmes, des êtres sans défense que l’on accusait ensuite de crimes imaginaires pour justifier un crime réel. Ce n’était donc pas sans raisons que je voulais fuir le bagne et rien ne pouvait m’arrêter dans l’accomplissement des projets que j’avais conçus".

C’est en compagnie d’un nommé Mesmin, qu’il se cache pendant trois jours avant de gagner, à la nage, la côte de Nouméa. S’étant séparé de ce premier compagnon, il travaille un temps dans des mines et dans une scierie sous une fausse identité, mettant au point la suite de son évasion avec six autres ouvriers, à bord d’un voilier "emprunté" à leur employeur, La Sauterelle. Ce drôle d'équipage prend la mer le 30 septembre 1903 mais doit affronter de multiples difficultés : inexpérience, fragilité de l'embarcation, requins, disette, disputes entre passagers. Après une vingtaine de jours en mer, les sept hommes retrouvent la terre ferme, accueillis et nourris par une tribu canaque. "Nous étions encore une fois sauvés, nous venions de voir la mort de bien près".

Le manuscrit s’achève sur le titre d’une troisième partie "En pays étranger".


[On joint :] 

Photographie originale sur papier albuminé (102 x 162 mm) : vue de l’hôpital du Marais au bagne de Nou.