Master Sculpture

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Circle of Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764) | Entourage de Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764)

Diane and Endymion | Diane et Endymion

Auction Closed

November 15, 06:03 PM GMT

Estimate

15,000 - 20,000 EUR

Lot Details

Description

Circle of Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764)

French, mid 18th century

Diane and Endymion


terracotta

29.5 by 21.5 by 18cm.; 11⅝ by 8½ by 7⅛in.

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Entourage de Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764)

France, milieu du XVIIIe siècle

Diane et Endymion


terre cuite

29,5 x 21,5 x 18 cm ; 11 ⅝ x 8 ½ x 7 ⅛ in.

Please note that the guarantee line for this terracotta is now "Circle of Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764)" // Veuillez noter que ce lot est dorénavant attribué à l'Entourage de Michel-Ange Slodtz (1705 - 1764)

The myth of Endymion, in which the goddess Diana falls in love with a shepherd who is doomed to sleep for all eternity, first appeared in French art in the second half of the seventeenth century and flourished in artworks of the following century.[1] While the myth made its appearance in paintings slightly earlier, one of the first notable sculptures was the group carved by Nicolas Coustou for the Château de Marly in about 1701.[2] A few years later, in 1704, Corneille van Clève depicted the lovers in bronze,[3] while in about 1735 Edmé Bouchardon designed a group for the Château de Grosbois (which in the end never came to fruition[4]). Finally, a lost marble group by Jean Thierry (1669-1739) for the Royal Palace of La Granja de San Ildefonso is known only from an engraving by Thomassin.[5]

 

Although portrayals of Apollo’s sister are ubiquitous at Versailles, the palace has only a few examples of the myth of her love affair with Endymion: a pair of herms by Lerambert (c. 1674);[6] a canvas by Gabriel Blanchard;[7] and the headboard of the bed supposedly belonging to the Duchesse de Créquy.[8] The myth’s relative absence is partly explained by the distance between the love of the goddess for the sleeping shepherd and the iconographic and ideological cycles at Versailles.

 

Moreover, the subject is more frequently included in iconographic programmes featuring mythological couples than as a standalone subject. For example, the Van Clève bronze is associated with groups depicting Bacchus and Ariadne and Zephyr and Flora; likewise, in the reliefs created in 1736 by Nicolas Sébastien Adam for the ceilings of the Hôtel de Soubise, Diana and Endymion are associated with Mercury and Minerva; Bacchus and Ariadne; and Mars and Venus.

 

The present charming terracotta shows the goddess just as she is approaching her sleeping lover, watched over by a putto and one of his dogs. The composition of our terracotta seems to be directly inspired by the marble carved in Rome in about 1735-1740 by Michel-Ange Slodtz (1705-1764).[9] Echoing the complex and ingenious arrangement of Slodtz’s work, the figure of the goddess almost hovers in the air, displaying remarkable agility. Diana is distinctive for the exceptional impression of weightlessness, accentuated by the floating drapery. The presence of the dog at the shepherd’s feet symbolizes the lovers’ devotion, while the putto puts his forefinger to his lips in a gesture of silence, as in Slodtz’s marble, indicating to the goddess that the shepherd is asleep.

 

The myth describes Endymion as one of the most handsome mortals of his time, whose eternal slumber is destined to make his beauty last. In our terracotta, as in Slodtz’s marble, the myth is a pretext to show the male body naked and in repose. These figures of Endymion betray the influence of classical models on French artists of the eighteenth century, especially the Barberini Faun,[10] sleeping voluptuously on a rock, which was known to French artists from the copy made by Edmé Bouchardon in Rome in 1726 and added to the Louvre’s collections in 1731.

 

Our terracotta is not the only work influenced by Slodtz’s marble, which seems to have been the model for later compositions, such as the marble by Giuseppe Plura (1752);[11] the bronze by Johann Georg Dorfmeister (1765)[12] and above all the model by Louis-Simon Boizot for the Sèvres manufactory dated 1785, of which there is an example in the Château de Versailles.[13]

 

Following in the footsteps of one of the most important sculptors of Louis XV’s reign, the present terracotta demonstrates meticulous treatment bristling with detail and inventive handling of the material. Worth noting in this respect are the textural effects, probably achieved with a cloth, on the rock trodden by Diana’s feet.


[1] However, the myth is frequently illustrated in Italian painting from the Renaissance onwards.

[2] 1701, destroyed, see Souchal, op. cit., p. 161, cat. 29.

[3] Two bronzes are known: one in the Fine Arts Museums in San Francisco, inv. no. 1931.153; the other in Dresden, Staatliche Kunstsammlungen Grünes Gewölbe, inv. no. IX.24.

[4] A red chalk preparatory sketch dated 1735 is in the Louvre, inv. no. INV 24679.

[5] Later moved to the Royal Palace in Madrid, see F. Souchal, op. cit., p. 328. A similar terracotta was recently rediscovered in Quinta de Torre Arias (Madrid), perhaps also by Michel-Ange Slodtz.

[6] Destroyed, known from an engraving by Lepautre, inv. no. GR 155.46.

[7] Circa 1672, Grand Appartement du Roi, Salon de Diane, inv. no. MV 7072.

[8] inv. no. VMB 14627.6

[9] Later in the Château de Laye-Epinay, now in a private collection in Geneva.

[10] Third century BCE, Munich Glyptothek, inv. no. FW 218.

[11] The Holburne Museum, inv. no 1997.1.

[12] Belvedere Museum, Vienna, inv. no. 3145.

[13] Circa 1785, acquired in 2000, inv. no. MV 8991.


RELATED LITERATURE

F. Souchal, Les Slodtz : sculpteurs et décorateurs du Roi (1685-1764), Paris, 1966, p. 659-660, n° 148;

F. Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th centuries, The Reign of Louis XIV, I, p. 161, cat. 29 et t. III, p. 328, cat. 119.


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Le mythe d’Endymion, berger éternellement endormi dont est éprise la déesse Diane, surgit dans l’art français à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, puis florie dans les représentations artistiques du siècle suivant[1]. En parallèle aux œuvres peintes légèrement antérieures, l’une des premières sculptures notables est le groupe de Nicolas Coustou réalisé pour le château de Marly vers 1701[2]. Quelques années plus tard, Corneille van Clève représente les amants en bronze en 1704[3], puis Edmé Bouchardon imagine vers 1735 un groupe pour le château de Grosbois (finalement resté à l’état de projet[4]). Enfin, citons un groupe en marbre disparu de Jean Thierry (1669-1739) pour le Palais royal de la Granja de San Ildefonso, connu par une gravure de Thomassin[5].

 

Contrairement à l’omniprésence à Versailles des représentations de la sœur d’Apollon, le mythe de ses amours avec Endymion y est peu représenté : sont recensés une paire d’hermes par Lerambert vers 1674[6], une toile de Gabriel Blanchard[7], ainsi que la tête du lit dit de la Duchesse de Créquy[8]. Cette relative absence du mythe s’explique en partie par la distance entre les amours de la déesse et le berger endormi avec les cycles iconographiques et idéologiques versaillais.

Par ailleurs, le sujet est plus fréquemment inclus dans des programmes iconographiques présentant des couples mythologiques, que comme sujet indépendant : ainsi le bronze de Van Clève est associé avec les groupes de Bacchus et Ariane et Zéphyr et Flore ; de même que les reliefs de Nicolas Sébastien Adam réalisés pour les plafonds de l’hôtel de Soubise en 1736, Diane et Endymion sont associés à Mercure et Minerve, Bacchus et Ariane, et Mars et Vénus

 

Notre charmante terre cuite présente la Déesse à l’instant où elle rejoint son amant endormi, veillé par un putto et l’un de ses chiens. Par sa composition, notre terre cuite semble directement s’inspirer du marbre sculpté à Rome par Michel-Ange Slodtz (1705-1764) vers 1735-1740[9]. En effet, notre œuvre reprend la composition complexe et savante de l’œuvre de Slodtz, où la figure de la déesse est remarquable par son agilité, encore à demi en lévitation. Diane se démarque par une grande légèreté, accentuée par les drapés en suspension. Notons la présence d’un chien aux pieds du berger symbole de la fidélité des amants, ainsi que le putto faisant un geste de silence de l’index, comme dans le marbre de Slodtz, signifiant ainsi à la déesse l’endormissement du berger.

 

Le mythe décrit Endymion comme un des plus beaux mortels de son temps, dont le sommeil éternel a pour objet de faire perdurer la beauté. Ainsi, dans le marbre de Slodtz comme dans notre terre cuite, le mythe est le prétexte de la représentation d’un corps masculin nu et assoupi. Ces figures d’Endymion traduisent l’influence des modèles antiques sur les artistes français du XVIIIe siècle, principalement celle du Faune Barberini[10] voluptueusement assoupi sur un rocher et connu des artistes français grâce à la copie qu’Edme Bouchardon réalise à Rome en 1726, placée au Louvre à partir de 1731.

 

Notre terre cuite n’est pas l’unique œuvre influencée par le marbre de Slodtz, qui semble dicter la composition pour des œuvres postérieures : citons à cet égard le marbre que Giuseppe Plura réalise en 1752[11], le bronze de Johann Georg Dorfmeister datant de 1765[12] et surtout le modèle de Louis-Simon Boizot pour la manufacture de Sèvres daté de 1785, dont un exemplaire est conservé au château de Versailles[13].

 

S’inscrivant dans le sillage de l’un des sculpteurs majeurs du règne de Louis XV, notre terre cuite fait preuve d’un traitement minutieux, foisonnant de détails, et d’un travail inventif de la matière. Notons à cet égard, les effets de texture probablement réalisés à l’aide d’un tissu présents sur le rocher foulé du pied par Diane.


[1] A noter que le mythe est fréquemment représenté dès la Renaissance dans la peinture italienne.

[2] 1701, détruit, voir Souchal, op. cit., p. 161, cat. 29

[3] Deux bronzes référencés : un premier au Fine Arts Museums de San Francisco, inv. no. 1931.153 ; un second à Dresde, Staatliche Kunstsammlungen Grünes Gewölbe, inv. no. IX.24.

[4] Une sanguine préparatoire datant de 1735 est au Louvre, inv. no. INV 24679.

[5] Déplacé ultérieurement au palais royal de Madrid, voir F. Souchal, op. cit., p. 328. Une terre cuite similaire fut redécouverte récemment à Quinta de Torre Arias (Madrid), peut être également de la main de Michel-Ange Slodtz.

[6] Détruites, connus par une gravure de Lepautre, inv. no. GR 155.46.

[7] Vers 1672, Grand Appartement du Roi, Salon de Diane, inv. no. MV 7072.

[8] inv. no. VMB 14627.6

[9] Ensuite conservé au Château de Laye-Epinay, aujourd’hui en collection privée à Genève.

[10] IIIe siècle avant, Glypothèque de Munich, inv. no. FW 218.

[11] The Holburne Museum, inv. no 1997.1.

[12] Musée du Belvédère, Vienne, inv. no. 3145.

[13] Vers 1785, acquis en 2000, inv. no. MV 8991.


RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

F. Souchal, Les Slodtz : sculpteurs et décorateurs du Roi (1685-1764), Paris, 1966, p. 659-660, n° 148;

F. Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th centuries, The Reign of Louis XIV, I, p. 161, cat. 29 et t. III, p. 328, cat. 119.