
Du XVe au XIXe siècle ─ Lots 1 à 49
"Recueil de lithographies, dessins, travaux d'architecture et d'archéologie". Environ 74 dessins ou aquarelles et 48 gravures. Album probablement constitué par le fils de l'architecte.
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December 18, 01:44 PM GMT
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3,000 - 5,000 EUR
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Description
Thiollet, François
Recueil de lithographies, gravures, dessins, travaux d'architecture et d'archéologie.
[Vers 1820-1850].
In-folio (445 x 297 mm). Demi-percaline brune (Reliure légèrement postérieure).
Recueil comportant un grand nombre de dessins et d'aquarelles originales, et quelques gravures.
Véritable résumé de la carrière d'un architecte sous la Restauration.
Probablement constitué par Auguste Thiollet, cet album factice a été étudié par Pierre Pinon, historien de l'architecture. Composé d'environ 74 dessins ou aquarelles et 48 gravures, contrecollés sur 61 feuillets, avec quelques pages tirées des Antiquités, monuments et vues pittoresques du Haut-Poitou de Fr. Thiollet (Paris, Leblanc et Guilleminet, 1823), il présente une page de titre manuscrite : "Recueil de lithographies, gravures, dessins, travaux d’architecture et archéologiques de F. Thiollet, architecte, professeur de dessin aux Écoles d’artilleries, né à Poitiers le 23 septembre 1782, décédé à Paris le 27 octobre 1857".
Le recueil contient essentiellement des projets d’architecture de Thiollet, des dessins concernant le Poitou et Poitiers, sa ville natale, des découvertes archéologiques (Limoges, Poitiers), et quelques dessins d'un intérêt biographique.
Ces documents peuvent être répartis en 4 groupes (nous citons le résumé de M. Yves-Jean Riou sur l'étude approfondie de M. Pierre Pinon ─ voir bibliographie) :
[I. Projets d’architecture de Thiollet :] "la façade du 'gymnase civil et orthosomatique' ouvert en 1834 rue Jean Goujon à Paris par don Francisco Amorós y Ondeano, marquis de Sotelo (1770-1848) ; le monument à Jean-Pierre Brès (1782-1832), auteur de livres pour enfants, élevé place Dupleix ; les tombeaux destinés au marquis de Sotelo (dont on ignore s’il a été réalisé), au compositeur Anton Reicha (1770-1836) et au mathématicien Gaspar Monge (1746-1818), ces deux derniers au cimetière du Père-Lachaise. Y figurent également un projet ‒ que P. Pinon rapproche de l’église Saint-Vincent de Mâcon, mais on pense également à l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon ‒ pour l’église Saint-Nicolas de Nantes, qui sera, comme on sait, édifiée par Jean-Baptiste Lassus, et un projet de châsse destinée à recueillir des reliques de sainte Colombe.
[II. Relevés et vues :] on y trouve un relevé en couleur de la salle de billard de l’hôtel de la rue Laffitte au décor pompéien de François-Édouard Picot édifiée pour James de Rothschild par les architectes Duponchel et Piron, ainsi que quelques dessins originaux ou gravures représentant divers édifices du Poitou, comme l’abbaye de Charroux ou Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, qui ont été publiés dans son ouvrage Antiquités, monumens et vues pittoresques du Haut-Poitou (Paris, Leblanc, 1823), ainsi que dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest. Plusieurs lavis représentant l’aqueduc de Parigny à Saint-Benoît (Vienne) et le versant est de la ville de Poitiers, la petite cité de Clisson ou l’église des Missions de France au Mont-Valérien, édifiée en 1822 par Jean-Nicolas Huyot (1780-1840) et détruite vers 1841, complètent cet ensemble.
[III. Dessins d'archéologie :] divers vestiges archéologiques de la Bourgogne, du Poitou et du Limousin : bas-relief du fresquiste et porte Saint-Antoine de Sens, ruines des thermes de Vertault (Côte-d’Or), ainsi que divers objets découverts lors de fouilles à Molesme (Côte-d’Or), dans le parc de Blossac à Poitiers et à Limoges.
[IV. Décors scéniques, théâtre et opéra :] dessins de décors scéniques. Destinés à un mélodrame de Pixerécourt, Les Ruines de Babylone (1810), à une tragédie d’Étienne de Jouy, Sylla (1821), à un ballet de Gardel, Aladin (1822), ou à des opéras de Lesueur, Ossian (1804), et de Grétry, Richard Cœur de Lion (1784), on ignore s’ils ont été réalisés ou non.
Si un certain nombre de gravures regroupées ici sont bien connues pour avoir été déjà publiées du vivant de leur auteur, les dessins originaux apportent de précieux renseignements tant sur les sites représentés que sur la carrière d’un personnage érudit aux dons variés."
Enfin, on trouve aussi deux émouvantes aquarelles évoquant le décès de Fanie, fille de l’auteur, alors âgée de quatre ans. "Dans la première, elle est couchée dans un lit avec ses parents à son chevet, dans sa chambre. Dans la seconde est montré son tombeau, avec sa mère priant, un mouton étant couché dans l’herbe, quelques jouets étant jetés à ses pieds." (P. Pinon, 2016, p. 84).
Un architecte dessinateur et archéologue. Architecte, archéologue, professeur de dessin au corps royal d’artillerie (en 1815), François Thiollet (1782-1859) seconda d’abord son père, jardinier à Poitiers. Passionné par le dessin, il part à Bordeaux faire son apprentissage chez un architecte, puis à Nantes avec l’architecte de la ville. Conscrit en 1804, il participe à la construction de matériel d’artillerie à Rennes. Cette expérience lui vaudra de faire une carrière d’architecte-dessinateur au service de l’armée.
N'ayant pas eu de formation d’architecte académique, il n'a réalisé que peu d’édifices. À son actif, le Gymnase Amoros sur les Champs-Élysées (1834-1835) d'un beau style néoclassique et deux projets importants, jamais réalisés : une statue équestre d’Henri IV et un projet de tombeau pour Napoléon Ier aux Invalides. L’essentiel de son œuvre relève du dessin, avec de nombreux ouvrages à planches qui, presque tous, présentent un dessin au trait, fin et élégant. Son ouvrage le plus célèbre est Choix de maisons […] de Paris (1830), mais on peut mentionner aussi : Art de lever les plans et de nombreux recueils d’architecture ; Recueil de serrurerie (1832), Modèles de dessins graphiques (1832) ; Modèles de machines (1838) ; Recueil de menuiserie (1839). Comme beaucoup d’architectes de son temps, Thiollet se passionne pour l’archéologie, membre de plusieurs sociétés d’archéologie, il publie la Collection des exemples plus estimés des portes monumentales de la Grèce de Donaldson (1837), et procède à de nombreux relevés.
Œuvre en rapport : la Société archéologique de Sens conserve un autre album de Thiollet, contenant essentiellement des dessins archéologiques relatifs à la ville de Sens. Il avait été donné à la Société par le fils de l’architecte et a fait l’objet d’une édition critique par la Société archéologique de Sens en 1994 (voir infra).
[On joint :]
Album Thiollet. Sens, Société archéologique de Sens, 1994. In-folio, en feuilles.
Édition critique et facsimilé de l'album conservé à la Société Archéologique de Sens.
Textes de Pierre Pinon, Jean-Pierre Adam, Bernard Brousse ; commentaires des planches par Lydwine Saulnier-Pernuit.
Probablement Auguste Thiollet, fils de François.
Collection Pierre Pinon (1945-2021). Historien des villes, spécialiste de l’architecture des XVIIIe et XIXe siècles, P. Pinon a été membre de la Commission nationale des monuments historiques et a consacré plusieurs travaux à François Thiollet (voir bibliographie).
P. Pinon. "Un recueil inédit de dessins et de gravures de François Thiollet", Bulletin de la Société archéologique de Sens, nouvelle série, t. IX, 2016, p. 65-85.
Article très illustré, montrant de nombreuses vues de l'album, téléchargeable ici : https://www.swisstransfer.com/d/8f9005f5-9a7e-4a14-96ac-07c8d7e0a72e
P. Pinon. "François Thiollet", in Album Thiollet, édition critique et facsimilé de l'Album conservé à la Société Archéologique de Sens, Sens, Société archéologique de Sens, 1994. In-folio, en feuilles.
Y.-J. Riou. "L’album de dessins de François Thiollet : une source architecturale et topographique post révolutionnaire", in Bulletin Monumental, 2017, n° 175-1, p. 71 (l'article indique par erreur qu'il a été acquis par la Société archéologique de Sens).
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