
Auction Closed
May 16, 02:17 PM GMT
Estimate
250,000 - 400,000 EUR
Lot Details
Description
A late Louis XV tulipwood, tainted wood and gilt-bronze mounts sliding desk, stamped by Simon Oeben
the sliding tray with an almond green leather top, revealing a patinated wood interior, decorated with later ram's head at the corners, opening with three drawers, stamped S.OEBEN under the belt
Height. 31¼in, width. 53 in, depth. 33 to 47¼in
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Table-bureau à plateau coulissant en placage de bois de rose, filets de bois teinté vert et monture de bronze doré de la fin de l'époque Louis XV, estampille de Simon Oeben
le plateau coulissant gainé de cuir vert amande doré aux petits fers, découvrant un intérieur en bois patiné, ceint d'une moulure ornée aux coins de têtes de bélier (rapportés), la ceinture cannelée, ouvrant à trois tiroirs en façade ; reposant sur des pieds en gaine à motifs de chutes de piastres ; estampillé S.OEBEN sous la ceinture
Haut. 80 cm, larg. 135 cm, prof. 84 à 120 cm
Private collection, Sotheby's New York sale, 19 November 1993, lot 73;
Sotheby's New York sale, 4 May 1999, lot 360;
Ojjeh Collection, Paris;
Galerie Philippe Perrin, Paris.
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Collection privée, vente Sotheby’s New York, le 19 novembre 1993, lot 73 ;
Vente Sotheby’s New York, le 4 mai 1999, lot 360 ;
Collection Ojjeh, Paris ;
Galerie Philippe Perrin, Paris.
Simon Oeben, a cabinetmaker ambassador of the classical revival
From the mid 1750's, under the impulse of the great art collector Ange-Laurent Lalive de July and the architect Louis-Joseph Le Lorrain, a new stylistic fashion, sometimes described as "outrageous classicism", appeared which certainly influenced a new generation of cabinetmakers among whom Simon Oeben. Atypical and very innovative cabinetmaker, he is received master in 1769, taking over the workshop of his brother Jean-François in 1763 in which also worked Jean-Henri Riesener. As part of the classical revival movement, he was, along with Pierre Garnier, Jean-François Leleu and Claude Montigny, an ambassador of Greek taste. This desk of a very original form has stylistic characteristics that should be detailed:
-the profile of the tray can be found on the table-desk of Lalive de Jully in the museum of Chantilly.
-The shape of the top is a constant in Simon Oeben's work, and can be seen on the desk and cabinet that belonged to the duc de Choiseul, now in the musée de Chantilly. The sliding top seems to be unique in the cabinetmaking of this period and perhaps foreshadows the sliding shelves that will be used on the cylinder desks.
-The gilt-copper flutes are ornaments inseparable from the classical revival, especially when they are used in a repetitive manner.
-The feet accentuate the desired rigor of the piece of furniture. A book of Lalonde's designs offers several furniture legs that have analogies with the uprights of this desk.
-The gilt-bronze decoration that adorn each side of the legs are found on the Choiseul desk in Chantilly, a motif that was also used by Garnier on several of his desks, including the one in the Huntington Collection in San Marino, California.
-The gillt-bronze ram masks at each corner of the top have been brought in to conceal the junction between the long concave copper borders that provide continuity between the upper and lower parts of the top. Underneath the masks, there are fixing points that could have been used to attach ornaments that have now disappeared.
The exceptional desk-table is accentuated by the existence of a pair of consoles which were certainly made to accompany the main piece of furniture. They have the same tulipwood veneer belt decorated with deep copper flutes and the same legs, except for the central one which is tapered. This pair of consoles was sold by Sotheby's in Monaco on June 25th 1983, lot 185.
A prestigious clientele
in 1769 he became master and started building up his own clientele, notably that of the duc de Choiseul and the marquis de Marigny. Simon Oeben had a vast house in the Gobelins between the courtyard and the garden, including both a workshop and a shop. In the mid-1770s, he published the following advertisement in the Tablettes Royales de Renommée and the Almanach Dauphin: "Hobenne aux Gobelins holds a considerable factory and shop of furniture in cabinet making, making shipments to the provinces and abroad". Among Simon Oeben's most famous pieces of furniture, a certain number were delivered for Choiseul at Chanteloup or for his Parisian hotel. These include the desk now in the Musée des Beaux-Arts in Tours and the one in the Château de Chantilly, which are decorated with a marquetry imitating fish scales, quite typical of the cabinetmaker. A painting by Adélaïde Labille-Guiard depicting the duc de Choiseul seated in front of a desk, probably by Simon Oeben, was acquired by the Musée du Château de Versailles in December 2022.
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Simon Oben, ébéniste, reçu maître en 1769
Simon Oeben, un ébéniste ambassadeur du renouveau classique
Dès le milieu des années 1750, apparait sous l’impulsion du grand collectionneur d’art Ange-Laurent Lalive de July et l’architecte Louis-Joseph Le Lorrain, un courant stylistique parfois qualifié de « classicisme outrancier » qui a certainement influencé une nouvelle génération d’ébénistes parmi lesquels Simon Oeben. Il fut un ébéniste atypique et très novateur, reçu maître en 1769, il avait repris l’atelier de son frère Jean-François en 1763 dans lequel exerçait aussi Jean-Henri Riesener. S’inscrivant dans le courant du renouveau classique il fut avec Pierre Garnier, Jean-François Leleu et Claude Montigny un ambassadeur du goût grec. Ce bureau d’une forme très originale possède des caractéristiques stylistiques qu’il convient de détailler :
-le profil du plateau en doucine que l'on le retrouve sur la table-bureau de Lalive de Jully conservée au musée de Chantilly.
-la forme du plateau avec des décrochements aux angles est une constante chez Simon Oeben comme on peut le voir sur le bureau et cartonnier ayant appartenu au duc de Choiseul aujourd’hui au musée de Chantilly. Le plateau coulissant semble unique dans l’ébénisterie de cette période et annonce peut-être les tablettes coulissantes qui seront utilisées sur les bureaux à cylindre.
-les cannelures en cuivre doré sont des ornements indissociables du renouveau classique surtout lorsqu’elles sont utilisées de manière répétitive.
-les pieds en forme de gaine avec d’imposants dés de raccordement accentuent la rigueur souhaitée du meuble. Un recueil de projets de Lalonde propose plusieurs pieds de meubles qui présentent des analogies avec les montants de cette table-bureau.
-les piastres superposées en bronze doré qui ornent chaque face des pieds se retrouvent sur le bureau Choiseul de Chantilly, c’est un motif qui a aussi été employé par Garnier sur plusieurs de ses bureaux dont celui conservé dans la collection Huntington à San Marino en Californie.
-les masques de bélier en bronze doré à chaque angle du plateau ont été rapportés, ils dissimulent la jonction entre les longues bordures concaves en cuivre qui assurent la continuité entre les parties supérieure et inférieures du plateau. Sous les masques on observe des points de fixation qui pouvaient permettre de fixer des ornements qui ont aujourd’hui disparus.
Le caractère exceptionnel de cette table-bureau est accentué par l’existence d’une paire de consoles demi-lune qui ont certainement été réalisées pour accompagner le meuble principal. Elles possèdent la même ceinture en placage de bois de rose ornée de cannelures profondes en cuivre et les mêmes pieds, hormis le pied central qui est fuselé. Cette paire de consoles fut vendue par Sotheby’s à Monaco le 25 juin 1983, lot 185.
Une clientèle prestigieuse
1769 marque son accession à la maîtrise, c’est aussi une période durant laquelle il se constitue sa propre clientèle, notamment celle du duc de Choiseul et du marquis de Marigny. Simon Oeben disposait aux Gobelins d’un vaste logement entre cour et jardin comprenant à la fois un atelier et un magasin. Au milieu des années 1770, il fit paraître dans les Tablettes Royales de Renommée et dans l’Almanach Dauphin l’annonce suivante : "Hobenne aux Gobelins tient fabrique et magasin considérable de meubles en ébénisterie fait des envois en province et chez l’étranger". Parmi les plus fameux meubles de Simon Oeben, un certain nombre furent livrés pour Choiseul à Chanteloup ou pour son hôtel parisien. Il s’agit notamment du bureau plat et cartonnier aujourd’hui conservés au musée des Beaux-Arts de Tours et de celui du château de Chantilly qui sont ornés d’une marqueterie imitant les écailles de poisson, assez typique de l’ébéniste. Un tableau d’Adélaïde Labille-Guiard représentant le duc de Choiseul assis devant un bureau certainement réalisé par Simon Oeben a été acquis par le musée du château de Versailles en décembre 2022.
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