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A ROYAL GIFT : AUX ARMES DU ROI PHILIPPE IV D'ESPAGNE | WITH THE ARMS OF KING FELIPE IV OF SPAIN

Important silver-gilt Spanish chalice, Juan de arce, Madrid, dated 1622 | Calice en vermeil par Juan de arce, Madrid, daté 1622

Lot Closed

November 17, 03:03 PM GMT

Estimate

70,000 - 100,000 EUR

Lot Details

Description

An important silver-gilt Spanish chalice, Juan de Arce, Madrid, dated 1622


the foot set with four white and red enamelled motifs alternating with gilt medallions representing Saints, engraved with the Royal arms of Spain, foliage and the inscription PHILIPPVS IIII HISPANIAE REXINAE PIPHANIAE SACRO SVMMOXPODD ANNO DI6ZZ the baluster shaft and bowl each set with four enamelled motifs and engraved with foliage , engraved under the base D.DIDACO DE GVZMAN ELEEMOSYNIS REGIS PRAEFECTO


Height 11 3/4cm ; 65 31⁄32in.

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Important calice en vermeil par Juan de Arce, Madrid, daté 1622 


le pied serti de quatre motifs émaillés blanc et rouge alternant avec des médaillons en vermeil représentant des Saints, gravé des armes roayles d'Espagne, de rinceaux et de la inscription PHILIPPVS IIII HISPANIAE REXINAE PIPHANIAE SACRO SVMMOXPODD ANNO DI6ZZ le fût balustre et la coupe sertis chacun de quatre motifs émaillés et gravés de rinceaux , gravé sous la base D.DIDACO DE GVZMAN ELEEMOSYNIS REGIS PRAEFECTO


Haut. 30 cm ; 1 870.3 g

Commandé par Philippe IV, roi d'Espagne de 1621 à 1665 et roi du Portugal de 1621 à 1640, époux d’Elisabeth de France, fille du roi Henri IV, et père de Marie-Thérèse, future épouse du roi Louis XIV;

Très probablement été commandé par le roi pour être offert au monastère DescalzasRealesde Madrid;

Puis, selon la tradition familiale; Isabelle II, reine d’Espagne de 1833 à 1868 (année où elle est déposée), décédée en 1904;

Sa filleule Isabelle da Silva (1857-1940), comtesse t’KintdeRoodenbeke. Isabelle était la fille de Juan Evangelista de Silva Bazan, marquis de Arcicollar;

Puis par descendance directe à la propriétaire actuelle

Ce type de calice sont également connus sous le nom de "de los Patriarcas" ou "limosneros" (trad. calices à aumônes). Il semble que ce soit Charles Ier qui ait institué la coutume, maintenue jusqu'à l'époque d'Alphonse XIII, selon laquelle les monarques espagnols offraient à l'Enfant Jésus, le jour de l'Épiphanie, trois calices en souvenir de l'or, de l'encens et de la myrrhe que les trois Rois mages venus d'Orient avaient offerts à l'Enfant Jésus. Il semble que Charles Ier et son fils Philippe II aient perpétués cette offrande en remettant, lors de la grand-messe, trois calices en vermeil contenant les substances susmentionnées. La plupart de ces cérémonies avaient lieu dans la chapelle du Palais et dans l'église du monastère de l'Escorial.


Après la célébration religieuse, les calices sacrés étaient remis aux institutions religieuses, généralement à leur demande, parfois à l'initiative royale et parfois à la demande d'un particulier. Le grand aumônier était également chargé de les distribuer aux paroisses et aux couvents pour lesquels il avait une dévotion particulière.


Ces calices sont clairement identifiés par les inscriptions qui rappellent leur origine et les armoiries royales qu'ils portent. Généralement réalisés par des orfèvres royaux, ils sont toujours de grande qualité, même s'ils sont souvent dépourvus d'ornements.


C. Oman dans son ouvrage The Golden Age of Hispanic Silver 1400-1665, Londres, 1968, fig. 238, illustre un calice en bronze doré avec une coupe en argent émaillé daté de 1628, de forme similaire. Ce calice, aujourd’hui au Victoria and Albert Museum de Londres (M.214-1956), est un don commandé par Friar Lucas de Alaejos pour le monastère de San Lorenzo el Real (dans le palais de l’Escorial). 


Le nôtre serait une commande pour un couvent des clarisses comme l’atteste l’iconographie sur le pied. Ce type de couvent fait partie de l'ordre de Sainte-Claire est un ordre religieux catholique féminin créé en 1212 par Claire d'Assise, à la demande de François d'Assise. En Espagne, à l’époque de Philip IV, deux monastères de clarisses avaient une place très importante dans la cour : celui de las Descalzas Reales de Vallolid et celui de las Descalzas Reales de Madrid. Il y deux hypothèses sur le couvent pour le quel ce calice à été commandé : Vallolid ou Madrid.


Selon Maria José Redonde Cantera, un des trois calices de las Descalzas Reales de Vallolid à été utilisé en rançon de l’armée napoléonienne et de l’Etat instauré par les Français. C’est ainsi que, peut-être, le roi Philippe IV, né à Valladolid, aurait pu en faire don au moment de l'Epiphanie. Ce monastère fondé par sa mère, possède encore un calice, daté 1648, avec une gravure très similaire à celle présentée dans le calice de Juan de Arce. Il est aussi gravé PHILIPPVS IIII HISPANIAE REX IN AEPIPHANIAE SACRO SVMMO XPO D. D. D. ANNO 1648, en dessous une autre inscription postérieure : Decalzas Reales franciscanas de Valladolid. Sous la base une autre inscription : D. ILLDEFONSO PÉREZ DE GVZMÁN ELEEMOSINIS REGIS PRAEFECTO. L qui fait surement allusion à Alonso Tomás Gaspar Pérez de Guzmán, fils du VII duc de Medina Sidonia don Alonso Pérez de Guzmán. Un autre calice par Luis de Zavalza avec la même inscription de même qualité porte aussi D ILLDEFONSO PEREZ DE GVZMAN ELEEMOSINIS REGIS PRAEFECTO et une autre sur le pied PHILIPPVS IIII HISPANIAE REXINAE PIPHANIAE SACRO SVMMO XPO DDD ANNO 1639 aujourd’hui dans la ville de Sanlúcar de Barrameda. Ces autres deux calices n’ont pas des émaux, ni on la même qualité du notre.


L’autre option serait que le calice de Juan de Arce ait été commandé pour Nuestra Señora de la Consolación, également appelé las Descalzas Reales de Madrid. L’inscription D.DIDACO DE GVZMAN ELEEMOSYNIS REGIS PRAEFECTO ( trad. « DON DIEGO GUZMAN, LIMOSNERO MAYOR DEL REY”) fait référence certainement à Diego Guzmán de Haro, homme politique très important à la cour de Philippe IV. C’est possible que ça soit commandé pour Madrid car Don Diego de Gyzman y de Haro. Diego de Gyzmán de Haro (1566-1631) était un homme d’Eglise. Son parcours est marqué par les diverses fonctions qu’il exerça : aumônier royal, aumônier principal, abbé, patriarche des Indes, membre du Conseil de l'Inquisition, archevêque, cardinal et chanoine. Il tint un rôle important notamment à Madrid ou il fut l’aumônier principal Monasterio de las Descalzas Reales de Madrid et aumônier du roi à partir de 1608.


Ce calice reprend le modèle de ceux utilisés à la cour de Madrid depuis le règne de Philippe III. Il s’inscrit dans le style Herrera, nommé d’après le célébre architecte Juan de Herrera, qui construisit le palais de l’Escorial vers 1575 pour Philippe II d’Espagne (1580–1598).

Les oves colorées viennent adoucir l’austérité du modèle. Les médaillons émaillés ont été réalisés en champlevé et déploient un décor géométrique à motifs végétaux. Ces motifs d’oves peints en émail sont caractéristiques du monde hispanique du XVIIe siècle.

Nous pouvons citer plusieurs exemples :

- Collection Franz Mayer, illustré dans Plateria del museo Franz Mayer, avec un poinçon mexicain (ref. A-104/04858/GCF-0061). 

- Collection Varez Fisa, illustré dans La Plateria de la Coleccion Varez Fisa, n°42, également insculpé d’un poinçon mexicain, vers 1615.  

 - Exposition Plateria Antigua Espanola y Virreinal Americana (Siglos XV-XIX), fondation Cajamurcia, 2019, n° 30, pour un calice de Madrid vers 1625 

Néanmoins notre calice a une singularité : la présence d’émail rouge relativement rare mais emblématique. Un calice aussi serti l’émail rouge et blanc à été vendu chez Christie’s Londres, 5 juillet 2000, lot 6. 

 

 

Références bibliographiques

Cristina Esteras Martin, La plateria del Museo Franz Mayer. Obras escogidas. Siglos XVI-XIX, Mexico, Museo Franz Mayer, 1992.

 

Cristina Esteras Martin, La platería de la colección Várez Fisa: obras escogidas, siglos XV – XVIII, Madrid, Tf. Editores, 2000.

 

Cristina Esteras Martin, La colección Alorda-Derksen. Platería de los siglos XIV-XVIII, Igol, S.A ., 2005.

 

José Manuel Cruz Valdovinos, Francisco Javier Montalvo Martín, Javier Abad Viela, Platería antigua española y virreinal americana (siglos XV-XIX), Cat. Expo. [Fundación Cajamurcia, 7 Mars – 28 Avril 2019 ], Fundación Cajamurcia, 2019.

 

Maria José Redondo Cantera, Las perdidas de la platerie Vallisoletana durante la guerra de la independencia, Boletín del Seminario de Estudios de Arte y Arqueología: BSAA,1993,N.59,pags.491-502, 1993

 

Alejandro Rebollo Matías ... et al., Corpus Christi : historia y celebración : Exposición, Museo Diocesano y Catedralicio, 20 de mayo a 26 de junio de 2016, Valladolid

 

MONTALVE MARTÍN, Francisco Javier: “Cálices limosneros regios conservados en la diócesis de Segovia”, en Estudios de platería S. Eloy, Universidad de Murcia, 2006, pp. 471 y 472

 

Rocío Garrido Neva, PLATERÍA Y PLATEROS EN SANLÚCAR DE BARRAMEDA (S. XVI-XIX), tesis doctoral, Universidad de Sevilla. Departamento de Historia del Arte, 2016

 


Sotheby's remercie vivement Dr. Cristina Esteras Martin.


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This type of chalice is also known as "de los Patriarcas" or "limosneros" (translated as alms chalices). It seems that it was Charles I who instituted the custom, which continued until the time of Alfonso XIII, whereby the Spanish monarchs offered the Infant Jesus three chalices on Epiphany, in memory of the gold, frankincense and myrrh that the three Magi from the East had offered the Infant Jesus. It seems that Charles I and his son Philip II perpetuated this offering by handing over three gilt chalices containing the aforementioned substances at High Mass. Most of these ceremonies took place in the Palace Chapel and in the church of the Monastery of El Escorial.


After the religious celebration, the sacred chalices were handed over to the religious institutions, usually at their request, sometimes on the royal initiative and sometimes at the request of a private individual. The Grand Chaplain was also responsible for distributing them to the parishes and convents for which he had a special devotion.

These chalices are clearly identified by the inscriptions recalling their origin and the royal coat of arms they bear. Generally made by royal goldsmiths, they are always of high quality, even if they are often unadorned.


C. Oman in his book The Golden Age of Hispanic Silver 1400-1665, London, 1968, fig. 238, illustrates a gilt bronze chalice with an enamelled silver bowl dated 1628, of similar shape. This chalice, now in the Victoria and Albert Museum, London (M.214-1956), was a gift commissioned by Friar Lucas de Alaejos for the monastery of San Lorenzo el Real (in the palace of El Escorial). 


Ours was commissioned for a convent of Poor Clares, as can be seen from the iconography on the base. This type of convent is part of the Order of St Clare, a Catholic religious order of women founded in 1212 by Clare of Assisi, at the request of Francis of Assisi. In Spain, at the time of Philip IV, two monasteries of Poor Clares were very important at court: las Descalzas Reales in Vallolid and las Descalzas Reales in Madrid. There are two hypotheses as to which monastery this chalice was commissioned for: Vallolid or Madrid.


According to Maria José Redonde Cantera, one of the three chalices from the Descalzas Reales in Vallolid was used as a ransom for Napoleon's army and the state established by the French. Perhaps King Philip IV, who was born in Valladolid, was able to donate one of these chalices at Epiphany time. This monastery, founded by his mother, still has a chalice, dated 1648, with an engraving very similar to the one on Juan de Arce's chalice. It is also engraved PHILIPPVS IIII HISPANIAE REX IN AEPIPHANIAE SACRO SVMMO XPO D. D. D. ANNO 1648, underneath another later inscription: Decalzas Reales franciscanas de Valladolid. Below the base another inscription: D. ILLDEFONSO PÉREZ DE GVZMÁN ELEEMOSINIS REGIS PRAEFECTO. L which probably refers to Alonso Tomás Gaspar Pérez de Guzmán, son of the VII Duke of Medina Sidonia don Alonso Pérez de Guzmán. Another chalice by Luis de Zavalza with the same inscription also bears D ILLDEFONSO PEREZ DE GVZMAN ELEEMOSINIS REGIS PRAEFECTO and another on the foot PHILIPPVS IIII HISPANIAE REXINAE PIPHANIAE SACRO SVMMO XPO DDD ANNO 1639 now in the town of Sanlúcar de Barrameda. These other two chalices do not have enamels, nor do they have the same quality as ours.


Another possibility is that Juan de Arce's chalice was commissioned for Nuestra Señora de la Consolación, also known as the Descalzas Reales in Madrid. The inscription D.DIDACO DE GVZMAN ELEEMOSYNIS REGIS PRAEFECTO ("DON DIEGO GUZMAN, LIMOSNERO MAYOR DEL REY") certainly refers to Diego Guzmán de Haro, a very important politician at the court of Philip IV. It is possible that it was commissioned for Madrid because Don Diego de Gyzman y de Haro. Diego de Gyzmán de Haro (1566-1631) was a man of the church. His career was marked by the various positions he held: royal chaplain, principal chaplain, abbot, patriarch of the Indies, member of the Council of the Inquisition, archbishop, cardinal and canon. He played an important role, particularly in Madrid, where he was principal chaplain at the Monasterio de las Descalzas Reales in Madrid and chaplain to the king from 1608.



 This chalice is modelled on those used at the Madrid court since the reign of Philip III. It is in the Herrera style, named after the famous architect Juan de Herrera, who built the Escorial palace around 1575 for Philip II of Spain (1580-1598).


The coloured ovals soften the austerity of the model. The enamelled medallions were produced in champlevé and feature geometric decoration with plant motifs. These enamel-painted oval motifs are typical of the Hispanic world of the 17th century.


We can cite several examples:

- Franz Mayer Collection, illustrated in Plateria del museo Franz Mayer, with a Mexican hallmark (ref. A-104/04858/GCF-0061). 

- Varez Fisa Collection, illustrated in La Plateria de la Coleccion Varez Fisa, no. 42, also inscribed with a Mexican hallmark, circa 1615.  

 - Exhibition Plateria Antigua Espanola y Virreinal Americana (Siglos XV-XIX), Cajamurcia Foundation, 2019, no. 30, for a chalice from Madrid circa 1625. 


Nevertheless, our chalice has a unique feature: the presence of relatively rare but emblematic red enamel. A chalice also set with red and white enamel was sold at Christie's London, 5 July 2000, lot 6. 


 


Bibliographical references

Cristina Esteras Martin, La plateria del Museo Franz Mayer. Obras escogidas. Siglos XVI-XIX, Mexico, Museo Franz Mayer, 1992.


Cristina Esteras Martin, La platería de la colección Várez Fisa: obras escogidas, siglos XV - XVIII, Madrid, Tf. Editores, 2000.


Cristina Esteras Martin, La colección Alorda-Derksen. Platería de los siglos XIV-XVIII, Igol, S.A ., 2005.


José Manuel Cruz Valdovinos, Francisco Javier Montalvo Martín, Javier Abad Viela, Platería antigua española y virreinal americana (siglos XV-XIX), Cat. Expo. [Fundación Cajamurcia, 7 March - 28 April 2019 ], Fundación Cajamurcia, 2019.


Maria José Redondo Cantera, Las perdidas de la platerie Vallisoletana durante la guerra de la independencia, Boletín del Seminario de Estudios de Arte y Arqueología: BSAA,1993,N.59,pags.491-502, 1993


Alejandro Rebollo Matías ... et al, Corpus Christi : historia y celebración : Exposición, Museo Diocesano y Catedralicio, 20 de mayo a 26 de junio de 2016, Valladolid


MONTALVE MARTÍN, Francisco Javier: "Cálices limosneros regios conservados en la diócesis de Segovia", in Estudios de platería S. Eloy, Universidad de Murcia, 2006, pp. 471 y 472


Rocío Garrido Neva, PLATERÍA Y PLATEROS EN SANLÚCAR DE BARRAMEDA (S. XVI-XIX), doctoral thesis, Universidad de Sevilla. Departamento de Historia del Arte, 2016




Sotheby's warmly thanks Dr. Cristina Esteras Martin.