Modernités

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Auction Closed

October 26, 05:24 PM GMT

Estimate

2,000,000 - 3,000,000 EUR

Lot Details

Description

Zao Wou-Ki

1920-2013

2.6.1961


signed and signed in Chinese; signed and dated 2.6.61 on the reverse

oil on canvas

73 x 116 cm; 28¾x 45 11/16 in.

Executed in 1961.


The authenticity of this work has been confirmed by the Fondation Zao Wou-Ki. The work will be included in the forthcoming Catalogue Raisonné currently being prepared by Madame Françoise Marquet and Monsieur Yann Hendgen. 

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Zao Wou-Ki

1920-2013

2.6.1961


signé et signé en chinois; signé et daté 2.6.61 au dos

huile sur toile

73 x 116 cm; 28¾x 45 11/16 in.

Exécuté en 1961.


L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par la fondation Zao Wou-Ki. l'oeuvre sera incluse dans le catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Françoise Marquet et Monsieur Yann Hendgen. 

Kootz Gallery, New York

Private Collection

Christie's, Hong Kong, 20th Century Chinese Art, 25 April 2004, Lot 721

Private Collection

Poly International Auction Co., Ltd., 4 June 2019, Lot 4515

Private Collection, Asia 

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Kootz Gallery, New York

Collection Particulière

Christie's, Hong Kong, 20th Century Chinese Art, 25 avril 2004, Lot 721

Collection Particulière

Poly International Auction Co., Ltd., 4 juin 2019, Lot 4515

Collection Particulière, Asie

“Zao Wou-Ki moves through the cracks, the gaps, in an un-thought world, in a pared-down world before traditions, but with their weapons, their eyes. A rupestrian world where he summons the world above and where he draws out a new light.”


Dominique de Villepin


As he explains in his memoires written in collaboration with Françoise Marquet, the 1960s were a blessed period for him. At the height of his art, Zao Wou-Ki had “vanquished the surface of the world" and penetrated his own heart. It was only then that his souvenirs of another era, that of his childhood, “before the Flood” as Dominique de Villepin says in a beautiful text on the artist entitled Le Labyrinthe des Lumières, could emerge from his paintings like vibrant invitations to travel. Travel in time and space, in search of a world of internal and celestial forms masterfully depicted in 2.6.1961.


Zao Wou-Ki’s painting is both universal and profoundly Chinese. Halfway between the Orient and the West, his work can be equally linked to the immemorial line of the great painting of his country of origin and the lyrical abstraction which flourished after the Second World War in his adopted country. At the age of fourteen Zao Wou-Ki enrolled in the Fine Arts Academy of Hangzhou where he learnt traditional techniques whilst admiring the works of Cézanne, Picasso and Matisse that he discovered on postcards. He built himself up upon a duality that was to give his work an incredible depth of soul.


It took Zao Wou-Ki almost twenty years before he succeeded in reconciling the two contrary passions that inhabited him in his training years. On June 2nd, 1961, when he completed this masterful composition, Zao Wou-Ki was finally free. Free to shift from the void of fullness in the manner of the Songs and paint with oil like Europeans. By dint of work and research, he finally came close to his own light by accepting the inheritance of his ancestors given to him by the teachings of his professors form the Fine Arts academy of Hangzhou but also by his paternal grandfather, a scholar of the Qing Empire.


In this painting which, as mentioned above, symbolises a veritable reconciliation between China and the West, awaited in Chinese painting for over a century, according to the words of François Cheng in L’ultime bonheur de peindre de Zao Wou-Ki, the artist probed movement. With his palette and his unique, luminous path reinforced by the dynamic of colours which feed off each other, 2.6.1961 incites contemplation. Lacking a fixed reference point, the gaze is constantly shifting, awaiting a revelation. Should one move from darkness to light? Or from light to darkness? Always perfectionist, the artist here again employs one of the essential contributions of classical Chinese art building on layered veils thus bringing an aura of mystery to an abstract work which could depict the sky of one of the world’s first mornings. Because, one must not forget, “what is abstract for you is real for me” as Zao Wou-Ki once said.

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« Zao Wou-Ki avance dans les failles, les interstices, dans l’impensé du monde, dans le monde dépouillé d’avant les traditions mais avec leurs armes, avec leurs yeux. Un monde rupestre où il convoque le monde d’en-haut et où il fait surgir une nouvelle lumière. »


Dominique de Villepin


Comme il l’explique dans ses mémoires écrites en collaboration avec Françoise Marquet, la seconde partie des années 1960 est une période bénie pour Zao Wou-Ki. L’artiste est au sommet de son art, il a « vaincu la surface du monde », et par là-même pénétré dans son propre coeur. C’est alors que les réminiscences d’une autre époque, celle de son enfance, « d’avant le Déluge » comme le souligne Dominique de Villepin dans un très beau texte consacré à la peinture de Zao Wou-Ki intitulé Le Labyrinthe des Lumières, surgissent de ses tableaux comme des invitations au voyage. Un voyage dans le temps et l’espace, à la découverte d’un monde de formes, intérieur et céleste que dépeint magistralement 2.6.1961.


La peinture de Zao Wou-Ki est à la fois universelle et profondément chinoise. Rencontre de l’orient et de l’occident, elle s’inscrit aussi bien dans la lignée immémoriale de la grande peinture de son pays natal que dans l’abstraction lyrique qui prend son essor après la Seconde guerre mondiale dans son pays d’adoption. Entré à quatorze ans à l’école des Beaux-Arts de Hangzhou, où il apprend les techniques traditionnelles tout en admirant les œuvres de Cézanne, Picasso et Matisse qu’il découvre sur des cartes postales, Zao Wou-Ki se construit dans une dualité qui donne à son œuvre un supplément d’âme.


Orchestrant dès ses années de formation les vides et les pleins à la manière des peintres Song mais critiquant leur peinture qu’il juge conventionnelle et limitée ; choisissant de peindre à l’huile, comme les européens, mais refusant de se plier aux règles de la perspective, clef de voûte de l’art occidental : il faudra près de vingt ans à Zao Wou-Ki avant d’arriver à réconcilier les passions contraires qui l’animent.


Le 2.6.1961, alors qu’il achève cette magistrale composition, Zao Wou-Ki s’est enfin libéré. A force de travail et de recherche, il s’est finalement rapproché de sa lumière propre en acceptant l’héritage de ses ancêtres qui lui a été légué à travers l’enseignement de ses professeurs de l’académie des Beaux-Arts de Hangzhou mais aussi celui de son grand-père paternel, lettré de l’empire Qing.


Dans ce tableau symbolisant, comme nous venons de l’évoquer, la véritable réconciliation qui de tout temps devait avoir lieu entre la Chine et l’Occident et dans l’attente de laquelle la peinture chinoise demeurait depuis plus d’un siècle, selon les mots de l’écrivain François Cheng dans L’ultime bonheur de peindre de Zao Wou-Ki, l’artiste sonde le mouvement. Avec sa palette toute en nuances et sa trajectoire lumineuse unique renforcée par la dynamique de couleurs qui se nourrissent les unes des autres, 2.6.1961 incite à la contemplation. Sans repère fixe, le regard se déplace sans cesse, dans l’attente d’une révélation. Faut-il aller des ténèbres à la lumière ? Ou de la lumière aux ténèbres ? Dans une exigence toujours perfectionniste, l’artiste se sert une fois de plus de l’un des apports essentiels des compositions classiques chinoises, la constructions en voiles successifs, pour octroyer une aura de mystère à une oeuvre abstraite qui pourrait bien figurer le ciel d’un des premiers matins du monde. Car, il ne faut pas l’oublier, « ce qui est abstrait pour vous, écrit Zao Wou-Ki, est réel pour moi. »