Important Mobilier, Objets d’art, Sculpture et Orfèvrerie

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View full screen - View 1 of Lot 38. An early Louis XV gilt-bronze mounted Chinese lacquer commode, circa 1735, attributed to Antoine-Robert Gaudreaus | Grande commode "à palmes" en laque de Chine et bronze doré du début de l'époque Louis XV, vers 1735, attribuée à Antoine-Robert Gaudreaus.

An early Louis XV gilt-bronze mounted Chinese lacquer commode, circa 1735, attributed to Antoine-Robert Gaudreaus | Grande commode "à palmes" en laque de Chine et bronze doré du début de l'époque Louis XV, vers 1735, attribuée à Antoine-Robert Gaudreaus

Auction Closed

June 23, 03:45 PM GMT

Estimate

100,000 - 200,000 EUR

Lot Details

Description

An early Louis XV gilt-bronze mounted Chinese lacquer commode, circa 1735, attributed to Antoine-Robert Gaudreaus 


the front and sides decorated with polychrome Chinese lacquer panels and parisian lacquer, with two drawers sans traverse raised on paw feet; richly mounted with gilt-bronze; Portor marble top; (the marble restored, the paw feet replaced in the 19th century, the key escutcheon and one palm ornement replaced)


Height 39 in. width 72¾in. depth 25½in; Haut. 99 cm, larg. 185 cm, prof. 65 cm


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Grande commode "à palmes" en laque de Chine et bronze doré du début de l'époque Louis XV, vers 1735, attribuée à Antoine-Robert Gaudreaus 


ouvrant à deux tiroirs sans traverse, la façade et les côtés ornés de panneaux en laque de Chine polychrome et vernis parisien ; riche ornementation de bronze doré : chutes, encadrements de palmes et tablier ; dessus de marbre Portor ; (le marbre restauré, les pieds en griffes remplacés au XIXe siècle, le cartouche de l'entrée de serrure et une agrafe de palmes rapportés)

European princely collection 


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Collection princière européenne

A. Boutemy, Meubles Français Anonymes du XVIIIeme siècle, Bruxelles, 1973, p.81

J-N Ronfort, "Choisy et la commode du Roi" in L'Estampille n° 218, octobre 1988

B. Langer et H. Ottomeyer, Die Möbel der Residenz München I, Die französischen Möbel des 18. Jarhunderts, Munich, 1995

This commode has its counterpart at the Residenz of Munich (Res.Mü. 17) accessioned in 1769. They bear a similar Chinese-lacquered decoration highlighted by a very rich and exuberant ornamentation of gilt bronze and are both topped with Portor marble. The cabinetry is well-crafted with an oak frame, panel assemblies, and walnut drawers. A special refinement is added to the locking mechanism which enables the two drawers to be closed together.


The detailed notice published in the writings on the furniture in the Residenz confirms that these two commodes were made in the same Parisian workshop, probably that of Antoine-Robert Gaudreaus around 1730-1735. This designation had been suggested by Ronfort by comparing these two commodes with those delivered by Gaudreaus for King Louis XV at Choisy in 1744. This commode has a gilt bronze decoration of reeds similar to those adorning the ones at the Residenz and at Beloeil. The commode with dragons from the Wallace collection (F.85) upholds this attribution to Gaudreaus by enlarging the classification of reeds and palm leaves decoration. Gaudreaus' deliveries in the Journal du Garde-Meuble royal (royal furniture depository ledger) provide information on other pieces of furniture with a similar motif, such as the desk shipped in 1732 for the cabinets above the Salon de la Guerre in Versailles (N° 1110), the desk (N° 1118) delivered in 1737 for the King's cabinet at Versailles, and the commode transported to the King's chamber at La Muette château in 1738.


By contrast, the feet of our commode differ from those at the Residenz.


The removal of all the bronzes from this commode revealed a modification that took place at the end of the 19th century.


The bronzes from the facade and the sides (falls, clasps, palm leaves, apron, and frames) are mainly contemporaneous of the manufactory of the furniture and all works gilded with mercury. However, the keyhole, a palm leaf branch, and the four lion claw feet were added later. This change on the feet altered the furniture by raising it by approximately 11 cm. Our commode must have had the same feet and tips as that of the Residenz in Munich. In fact, the removal of the claw feet shows the addition of a wood graft which transforms the shape. Furthermore, the finial of falling palm leaves were cut to facilitate the adjustment of the new feet. The smooth lining and bronze bevelments that cover the back of the feet have been enlarged via the insertion of another plating (approximately 11 cm) which fully protects the rear.


The reason for this modification remains mysterious. The addition of feet tips with lion paws, along with elevating the furniture by giving it an even more impressive appearance is probably part of an aesthetic approach. Addressing that, it is interesting to compare our commode with the massive commode fitted with double doors and drawers from the former Mouchy collection acquired by the Musée des Arts décoratifs in 2006 (inv. 2006.1.1) and exhibited at the Palace of Versailles during 18e Aux Sources du Design, in 2015 under number 14. The gilt bronze ornaments bear direct similarities notably with the presence of large feet tips with bear paws topped with acanthus leaves. Its atypical size (280 cm wide) may have been influenced by the changes made to this furniture.


Regardless of the rationale that led to this transformation, which is an integral part of its history, our commode remains a major furniture item from this period which entailed the emergence of the Rococo style with Antoine-Robert Gaudreaus through his deliveries to one of the great ambassadors of this movement, King Louis XV.


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Cette commode possède son pendant à la Résidenz de Munich (Res.Mü. 17) où elle apparait dans les inventaires depuis 1769. Elles possèdent un décor analogue en laque de Chine mis en valeur par une très riche et exhubérente ornemenation de bronze doré et sont toutes deux coiffées d'un marbre Portor. L'ébénisterie est très soignée, avec un bâti en chêne, des montages à panneaux, des tiroirs en noyer et un raffinement particulier est apporté au mécanisme de la serrure qui permet de vérouiller ensemble les deux tiroirs.


La notice détaillée publiée dans le l'ouvrage sur le mobilier de la Residenz confirme que ces deux commodes ont été réalisées dans le même atelier parisien, vraisemblablement celui d'Antoine-Robert Gaudreaus vers 1730-1735. Cette attribution avait été suggérée par Ronfort en rapprochant ces deux commodes avec la commode en laque, livrée par Gaudreaus pour le roi Louis XV à Choisy en 1744. Cette commode possède un décor de roseaux en bronze doré analogue à celui ornant les commodes de la Residenz et celle de Beloeil. La commode aux dragons de la collection Wallace (F.85) vient conforter cette attribution à Gaudreaus en élargissant le groupe décorés de roseaux ou palmes. Les livraisons de Gaudreaus dans le Journal du Garde-Meuble royal nous renseignent sur d'autres meubles présentant un décor similaire comme le bureau livré en 1732 pour les cabinets au dessus du Salon de la Guerre à Versailles (N°1110) ou le bureau (N°1118) livré en 1737 pour le cabinet du roi à versailles ou la commode livrée en 1738 pour la chambre du roi au château de La Muette


En revanche les pieds de notre commode diffèrent de ceux de la commode de la Residenz.


La dépose de tous les bronzes de cette commode a permis de constater une intervention qui s'est déroulée à la fin du XIXeme siècle.


Les bronzes de la façade et des côtés (chutes, agrafes, palmes, tablier et encadrements) sont très majoritairement contemporains de la réalisation du meuble et tous doré au mercure. Toutefois l’entrée de serrure, une branche de palmes et les quatre pieds en griffes de lion sont rapportés. Cette intervention sur les pieds a modifié le meuble en le réhaussant d’environ 11 cm. Notre commode devait posséder les mêmes pieds et sabots que celle de la Residenz de Munich. En effet la dépose des pieds en griffe montre l’ajout d’une greffe en bois qui en modifie la forme et la terminaison des chutes à palmes a été coupée pour faciliter l’ajustement des nouveaux pieds. Les doublures lisses ou gouttières en bronze qui couvraient l’arrière des pieds a été agrandie par l’ajout d’une plaque supplémentaire (environ 11 cm) qui vient intégralement protéger l’arrière.


La raison de cette intervention demeure mystérieuse, l'ajout des sabots à pattes de lion, outre le fait de rehausser le meuble en lui conférant un aspect encore plus impressionnant s'inscrit probablement dans une démarche esthétique. A cet égard, il est intéressant de comparer à notre commode la très impressionnante commode à double vantaux et tiroirs provenant des anciennes collection Mouchy acquise par le musée des Arts décoratifs en 2006 (inv. 2006.1.1) et exposée au château de Versailles, 18e Aux Sources du Design, en 2015 sous le n° 14. Les ornements de bronze doré possèdent de réelles similitudes notamment la présence d'imposants sabots à patte d'ours surmontés d'acanthe, sa taille atypique (280 cm de large) ont peut être motivé les changements intervenus sur ce meuble.


Quelques soient les raisons qui ont conduit à cette intervention qui fait intégralement partie de son histoire, notre commode reste un meuble majeur de cette période qui a vu l'éclosion du style rocaille et dont Antoine-Robert Gaudreaus, par ses livraisons pour le roi Louis XV a été un des grands ambassadeurs.