Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900

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View full screen - View 1 of Lot 84. JEAN-BAPTISTE-CAMILLE COROT | PASTURES IN THE SARTHE.

JEAN-BAPTISTE-CAMILLE COROT | PASTURES IN THE SARTHE

Lot Closed

June 30, 04:24 PM GMT

Estimate

30,000 - 50,000 EUR

Lot Details

Description

JEAN-BAPTISTE-CAMILLE COROT

Paris 1796 - 1875 Ville d'Avray

PASTURES IN THE SARTHE


Oil on canvas; bears on the stretcher the number 14377 with pen and ink


24,5 x 49,4 cm ; 9 1/2 by 19 1/2 in.


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JEAN-BAPTISTE-CAMILLE COROT

Paris 1796 - 1875 Ville d'Avray

PRAIRIES DANS LA SARTHE


Huile sur toile ; porte sur le châssis le numéro 14377 à la plume et encre


24,5 x 49,4 cm ; 9 1/2 by 19 1/2 in.


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A. Robaut, L’œuvre de Corot, Paris, 1905, t. II, p. 258, n°793.

As per a label on the reverse:

14 June - 5 July 1957 (loaned by Hector Brame).


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Selon une étiquette au dos :

14 juin - 5 juillet 1957 (envoi de Hector Brame).


Born in Paris in 1796, at the age of twenty-six Camille Corot entered the studio of the painter Achille-Etna Michallon (1796-1822), the first to receive the Prix de Rome in the category of historical landscape. After the death of his master, Corot continued his apprenticeship with Jean-Victor Bertin (1767-1842). Stimulated by his travels in Italy between 1825 and 1828, in 1834 and in 1843, he thought of drawing as the very essence of the creative process and developed an obsession with tirelessly sketching everything around him. Much admired during his lifetime, he had great success at the Exposition Universelle in 1855. As an artist he was heir to the Age of Enlightenment but firmly anchored in the nineteenth century: his painting bears witness to the profound pictorial transformation of landscape, which he captured in an innovative way. 


Corot’s travels to Italy only served to increase his delight in nature and his desire to describe it as it was. The drawings that he made helped him to construct landscapes with crisp, precise lines, reflecting in equal measure the landscape before his eyes and the emotions that it aroused in him. This principle of a landscape reflecting the artist’s emotions was characteristic of the Barbizon school of which Corot was a prominent member. The present composition is not a drawing but an oil on canvas and was listed by Alfred Robaut in the catalogue raisonné that he compiled of Corot’s works after accompanying him on his rambles. While the little pastoral scene devised by Corot places the painting in the historical landscape genre, the minor importance given to the figures – indeed the title only mentions the pastures – makes it clear that nature is the real subject here. 


Any context for the subject is now discarded and superfluous, and Corot gives free rein to his paintbrush, bearing down on the canvas with thick, extended strokes, giving substance to the dense areas of hay and grass that extend across the composition. Corot’s touch is lively but very carefully controlled. The overall brightness comes from the yellow lines that appear among the brushstrokes of green, bringing a luminous quality to this exposed, unsheltered plain. But beyond this innovative pictorial manner, we must also acknowledge a composition that hints at the artist’s admiration for the landscape painters of the seventeenth century. Among these, Corot had undoubtedly seen the work of Claude Lorrain, from whom he has borrowed the treatment of light and the slightly naïve picturesque quality of the pastoral scene, incorporated into an informal realism that converges with the new ambitions of the artist two centuries later. 

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Né à Paris en 1796, Camille Corot entre à l’âge de vingt-six ans dans l’atelier du peintre Achille-Etna Michallon (1796-1822), premier à avoir obtenu le Prix de Rome dans le genre du paysage historique. Au décès de son maître, il poursuit son apprentissage auprès de Jean-Victor Bertin (1767-1842). Nourri de ses voyages en Italie qu’il parcourt entre 1825 et 1828, 1834 puis 1843, il conçoit le dessin comme l’essence même de l’activité créatrice et développe une manie de croquer inlassablement ce qui l’entoure. Extrêmement apprécié de son vivant, il remporte un franc succès lors de l’Exposition Universelle de 1855. Artiste héritier du Siècle des Lumières mais pleinement ancré dans le XIXe siècle, la peinture de Corot témoigne des mutations picturales profondes du paysage qu’il appréhenda d’une manière novatrice.


Les séjours du peintre en Italie n’ont fait que nourrir son émerveillement pour la nature et son envie de la retranscrire telle qu’elle était. Les dessins qu’il exécute l’aident à construire des paysages aux traits incisifs, précis, reflétant non moins le paysage que l’artiste avait devant les yeux que les sentiments qu’il aura suscités en lui. Ce principe d’un paysage reflétant les sentiments de l’artiste se retrouvera chez le groupe de l’Ecole de Barbizon dont Corot fut l’un des chefs de file. Notre composition n’est pas un dessin mais une huile sur toile recensée par Alfred Robaut dans le catalogue raisonné qu’il consacre à Corot après l’avoir suivi dans ses périples. Si la petite scène pastorale mise en scène par Corot la fait entrer dans le genre du paysage historique, l’importance mineure accordée aux personnages, et ce jusqu’au titre qui ne mentionne que les prairies, nous indiquent que le véritable sujet ici, reste la nature.


Sujet qui omet un contexte devenu superflu, Corot laisse libre cours à son pinceau lorsqu’il s’écrase sur la toile en coups épais et tirés, apportant de la matière au foin et à l’herbe dense qui parcourent l’étendue. La touche de Corot est enlevée mais très justement maîtrisée. La clarté globale vient des traits jaunes apparus dans les coups de brosse verts, ajoutant à la luminosité de cette plaine exposée sans ombrage. Mais au-delà de cette nouvelle manière picturale, n’oublions pas d’y voir une composition qui trahit un regard posé sur les paysagistes du XVIIe siècle admirés par l’artiste. Parmi eux, Corot a sans nul doute vu l’œuvre du Lorrain auquel il emprunte le travail de la lumière, le pittoresque un peu naïf de la scène pastorale et ce dans un réalisme familier qui croise les ambitions nouvelles de notre peintre deux siècles plus tard.