Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900
Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900
Lot Closed
June 30, 04:23 PM GMT
Estimate
30,000 - 50,000 EUR
Lot Details
Description
GUSTAVE COURBET
Ornans 1819 - 1877 Tour de Peilz
A WATERFALL NEAR ORNANS
Oil on canvas; signed and dated lower left ..65 / G. Courbet
55,8 x 38 cm ; 22 by 15 in.
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GUSTAVE COURBET
Ornans 1819 - 1877 Tour de Peilz
CASCADE AUX ENVIRONS D'ORNANS
Huile sur toile ; signé et daté en bas à gauche ..65 / G. Courbet
55,8 x 38 cm ; 22 by 15 in.
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Anonymous sale, Paris, Palais Galliera, 3 April 1962, lot 1;
Maurice Genevoix, Paris;
Thence by descent.
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Vente anonyme, Paris, Palais Galliera, 3 avril 1962, lot 1 ;
Collection de Maurice Genevoix, Paris ;
Par descendance aux propriétaires actuels.
R. Fernier, La vie et l’œuvre de Gustave Courbet – Catalogue raisonné, tome II, Geneva 1978, p. 30, no. 574, repr. (the illustration on the catalogue is flipped).
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R. Fernier, La vie et l’œuvre de Gustave Courbet – Catalogue raisonné, tome II, Genève, 1978, p. 30, n° 574, repr. (l’illustration du catalogue est inversée).
Paris, Galerie Paul Aubry, 1966, no. 18, repr.
This painting is accompanied with a certificate from the Association des Amis de Gustave Courbet dated 1st March 2012
Unaccountably reproduced reversed in the artist’s catalogue raisonné, compiled by Robert Fernier, the present work is one of a large number of paintings by Courbet that are inspired by Ornans and its surroundings. He was born in this small town in the Doubs in 1819, and remained attached to it all his life. When he was fourteen, he was introduced to painting by ‘père’ Baud, a teacher in Ornans who had been a pupil of Gros. Later, he went to Besançon, where he entered the studio of one of David’s former pupils, before moving to Paris at the age of twenty. He had scarcely begun studying law when he swiftly turned his back on it and began to attend the studios of Steuben and Charles Suisse. To round off his training, he liked to visit the Louvre, where he admired the northern masters and – more unusually – developed a fondness for the Spanish painters of the Golden Age, such as Velasquez, Zurbaran and Ribera. He was equally inspired by his precursors Géricault and Delacroix, who impressed him with their impulse to turn contemporary events into large history paintings.
Courbet went even further, setting his sights on ordinary scenes of everyday life and turning them into formats that had hitherto been reserved for the Grand Genre. At the Salon of 1850-1851, he caused a real scandal with A Burial at Ornans, now in the Musée d’Orsay. With this painting and its humdrum, ordinary subject matter, the man who considered himself to be ‘the proudest and most arrogant man in France’ rejected the constraints of the academic codes that would never have sanctioned a portrayal of something that verged on the abject. Thanks to his second-class medal, awarded in 1848 for After Dinner at Ornans (Lille, Musée des Beaux-Arts), he was able to exhibit his works without submitting them in advance to the jury. But in 1863, his break with the Académie was made complete when the Salon refused to show Return from the Conference (now destroyed), seeing it as an assault on moral decency. Even the Salon des Refusés would not accept the work.
Nothing, however, would divert Courbet from Realism, one of the resolutely modern developments in painting. While he did not seek to imitate nature, he thought its appreciation depended neither on figures nor idealisation. Very early on, he became attached to the topography of his native Jura, where he delighted in serially representing the mountains and rivers as well as the sheer limestone rocks that broke any potential monotony.
Courbet’s earthy palette is lifted in places by paler colours, introducing light to this secret place in the heart of the forest. He gives volume to the substance of the painting, working with a knife and paintbrush: through this process, the artist builds up and thickens the paint, bringing palpability to the soft rocks that shelter a waterfall springing from a hollow. The vegetation forms a shady dome beneath which the water emerges from the depths of the rock, drawing our eyes into the dark lair of its source.
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Ce tableau est accompagné d'un certificat de l'Association des Amis de Gustave Courbet daté du 1er mars 2012.
Curieusement reproduit inversé dans le catalogue raisonné de l’artiste établi par Robert Fernier, notre tableau s’inscrit dans le grand ensemble des tableaux de Courbet inspiré par Ornans et ses environs. C’est dans cette petite ville du Doubs qu’il voit le jour en 1819, ville à laquelle il restera attaché toute sa vie. A 14 ans, il découvre la peinture grâce au père Baud, professeur à Ornans et ancien élève de Gros. Par la suite, il part pour Besançon où il entre dans l’atelier d’un ancien élève de David avant d’arriver à Paris à l’âge de 20 ans. A peine avait-il commencé des études de droit, qu’il s’en détourne bien vite pour aller fréquenter les ateliers de Steuben et du père Suisse et aime à se promener au Louvre pour parfaire sa formation. Là, il admire les maîtres nordiques et de manière plus singulière, affectionne les peintres espagnols du Siècle d’Or comme Velasquez, Zurbaran et Ribera. Séduit également par ses aînés Géricault et Delacroix, il est touché par leur volonté de faire des événements contemporains, de grands tableaux d’histoire.
Lui décide d’aller plus loin encore lorsqu’il jette son dévolu sur des scènes banales de la vie quotidienne dont il fait des formats jusqu’alors réservés au Grand Genre. Au Salon de 1850-1851, il fait véritablement scandale avec l’Enterrement à Ornans, aujourd’hui conservé au musée d’Orsay. Avec ce tableau au sujet familier, ordinaire, celui qui se considère comme « l’homme le plus fier et le plus arrogant de France » rejette le carcan des codes académiques qui n’aurait jamais admis une représentation frôlant le sordide. Grâce à sa médaille de seconde classe obtenue en 1848 pour L’après-dînée à Ornans (Lille, musée des Beaux-Arts), il peut désormais exposer ses œuvres sans présentation préalable au jury. Mais en 1863, la rupture avec l’Académie est consommée lorsque le Salon lui refuse Le retour de la conférence (aujourd’hui détruite) pour atteinte aux bonnes mœurs ; le Salon des Refusés même, n’accepte pas l’œuvre.
Rien pourtant, ne détourne Courbet du Réalisme qui participe des évolutions résolument modernes de la peinture. S’il ne cherche pas à imiter la nature, elle est pour lui un modèle qui n’a besoin ni de figure, ni d’idéalisation pour se laisser admirer. Très tôt, il s’attache à la topographie de sa terre natale du Jura dont il aime à représenter en séries les montagnes, les cours d’eau mais aussi les roches calcaires abruptes venues rompre une possible monotonie.
Sa palette est terreuse, rehaussée par endroits de teintes claires venues apporter de la lumière à cet endroit que la forêt tient secret. Courbet donne du volume à sa matière picturale qu’il travaille au couteau et au pinceau. Sous les coups de ce procédé, la peinture devient grasse, épaisse et l’artiste rend palpable les roches tendres au creux desquelles se niche une cascade. La végétation forme un dôme ombragé sous lequel l’eau jaillit des profondeurs de la pierre, laissant notre regard se perdre dans l’antre sombre de ses origines.