Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900

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HUBERT ROBERT | THE SPRINGS AT FONTAINE DE VAUCLUSE

Auction Closed

December 3, 07:24 PM GMT

Estimate

400,000 - 600,000 EUR

Lot Details

Description

HUBERT ROBERT

Paris 1733 - 1808

THE SPRINGS AT FONTAINE DE VAUCLUSE


Signed lower left on a rock H. ROBERT. / 1783

Oil on canvas

103 x 146,3 cm ; 40½ by 57½ in.


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HUBERT ROBERT

Paris 1733 - 1808

LES SOURCES DE FONTAINE DE VAUCLUSE


Signé en bas vers la gauche sur le rocher H. ROBERT. / 1783

Huile sur toile

103 x 146,3 cm ; 40½ by 57½ in.

Executed, with its pendant Les Gorges d'Ollioules (Nice, Chéret museum), for Arthur Richard Dillon (1721-1806), archbishop of Narbonne from 1762 to 1790;

Anonymous sale, Paris, Galerie Charpentier, 9 December 1952, lot 95;

Anonymous sale, Paris, Delorme & Collin du Bocage, 17 June 2009, lot 52;

Private Collection. 


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Exécuté, avec son pendant Les Gorges d’Ollioules (Nice, musée Chéret), pour Arthur Richard Dillon (1721-1806), archevêque de Narbonne de 1762 à 1790 ;

Vente anonyme, Paris, Galerie Charpentier, 9 décembre 1952, lot 95 ;

Vente anonyme, Paris, Delorme & Collin du Bocage, 17 juin 2009, lot 52 ;

Collection privée.

Le Frondeur, 1785, p. 28;

Minos au Sallon, 1785, p. 16;

Réflexions impartiales sur les progrès de l'art de France et sur les tableaux exposés au Louvre..., 1785, pp. 19-20;

B. Fort, Les Salons des « Mémoires secrets » 1767-1787, Paris 1999, p. 30;

P. de Nohlac, Hubert Robert 1733-1808, Paris 1910, p. 66.


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Le Frondeur, 1785, p. 28 ;

Minos au Sallon, 1785, p. 16 ;

Réflexions impartiales sur les progrès de l’art de France et sur les tableaux exposés au Louvre…, 1785, pp. 19-20 ;

B. Fort, Les Salons des « Mémoires secrets » 1767-1787, Paris, 1999, p. 30 ;

P. de Nohlac, Hubert Robert 1733-1808, Paris, 1910, p. 66.

Hubert Robert holds a special place among the French landscape painters of the eighteenth century: firstly, for his importance as one of the principal painters of the genre practising in the second half of the century, but equally for the genius that spurred him on, before the Romantic era, to take an interest in ruins, in places marked by history, but also – as in the case of this painting – in spectacular locations such as the Fontaine de Vaucluse.


Born in 1733, Hubert Robert was originally destined to become a sculptor, initially training with Michel-Ange Slodtz (1705-1764), who taught him the rudiments of perspective. However, he fairly quickly turned to painting as a career and with the support of the Comte de Stainville (1719-1785) – the future Duc de Choiseul – he left France for Rome in 1754. The eleven years he spent there were decisive for the development of his art, as Robert became acquainted with the classical Roman monuments and deepened his knowledge, laying the foundations for the work of his maturity. He was received into the Académie Royale de Peinture et de Sculpture when he returned from Italy in 1766, and rapidly found himself plenty of wealthy clients, who regularly gave him commissions, at least until the Revolution.  


The Spring of Fontaine de Vaucluse is a remarkable painting in Hubert Robert’s corpus for several reasons, not least for the choice of the site depicted (as was also the case for the Gorges of Ollioules). The source of the Sorgue, located in the commune of Fontaine-de-Vaucluse, had been famous for several centuries, in particular because Petrarch found refuge in the town for several years. Hubert Robert went to Provence in 1783, where he must have got to know the man who commissioned both these two paintings, the archbishop of Narbonne Arthur Richard Dillon (1721-1806), a cultivated and curious prelate who perhaps shared with the artist his desire to see the two sites painted. With a keen interest in natural history, the archbishop may have wanted to direct the artist towards these places whose dominating stony presence fascinated him, as indeed it fascinated visitors to the Salon in 1785. In fact, some exhibition critics echoed the naturalists’ admiration for the artist’s ability to see details that they thought only they could make out.


Whatever the facts of the matter, Robert probably worked on site and made careful preparation for the final painting, since we know of several works in different media that he used as studies for the eventual composition: at least one drawing of the whole and several oil sketches. 


‘Topographical’ landscapes were not so common in Robert’s oeuvre: he often preferred to let his imagination dictate his compositions. TheSpring of Fontaine de Vaucluse is therefore a particularly rare work in the artist’s corpus, as here the power of the natural site has outweighed his taste for ruins. The figures, which have become incidental, are dwarfed by the staggering majesty of the location, which Robert has accentuated by giving the rocky crags the appearance of an imposing rampart. Rarely was this artist so inspired by the power of a place. The Gorges of Ollioules, for example – a pendant to the present work which depicts another remarkable site –has neither the same evocative force nor the same sense of the sublime.


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Parmi les peintres de paysage français du XVIIIe siècle, Hubert Robert tient une place à part. Par son importance d’abord : il est l’un des principaux peintres dans ce genre à exercer dans la seconde moitié du siècle. Par son génie également, qui le pousse, avant la génération romantique, à s’intéresser aux ruines, aux lieux marqués par l’histoire, mais également, et c’est le cas dans ce tableau, aux sites spectaculaires comme Fontaine de Vaucluse.


Né en 1733, Hubert Robert se destine à l’origine à la profession de sculpteur, se formant dans un premier temps auprès de Michel-Ange Slodtz (1705-1764), qui lui enseigne les rudiments de la perspective. Il se tourne cependant assez rapidement vers la carrière de peintre, et, soutenu par le comte de Stainville (1719-1785) – futur duc de Choiseul – il quitte la France pour Rome dès 1754. Les onze années qu’il y passera seront décisives dans l’évolution de son art, Robert y découvrant les monuments romains antiques et approfondissant ses connaissances, fondant les bases de ce qui deviendra son œuvre de la maturité.

Reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture à son retour d’Italie, en 1766, il se forge rapidement une clientèle aisée et nombreuse, qui lui passe régulièrement commande, au moins jusqu’à la Révolution.


Les Sources de Fontaine de Vaucluse constitue, dans l’œuvre peint d’Hubert Robert, une œuvre remarquable à plus d’un titre. D’abord par le choix du site représenté (tout comme pour Les Gorges d’Ollioules). La source de la Sorgue, sise dans la commune de Fontaine-de-Vaucluse, est célèbre depuis de nombreux siècles, et en particulier pour avoir été le lieu de résidence de Pétrarque pendant plusieurs années. Hubert Robert, qui se rend en Provence en 1783, y a sans doute fait la connaissance du commanditaire des deux tableaux, l’archevêque de Narbonne Arthur Richard Dillon (1721-1806), un prélat cultivé et curieux, qui a peut-être fait part au peintre de son souhait de voir ces deux sites représentés. Passionné de sciences naturelles, l’archevêque a pu vouloir orienter l’artiste vers ces lieux dont la minéralité si présente le fascinait, comme elle intriguera d’ailleurs les visiteurs du Salon de 1785. Certaines critiques de l’exposition se font d’ailleurs l’écho de l’admiration de naturalistes pour la capacité du peintre à voir des détails qu’eux seuls pensaient distinguer…


Quoiqu’il en soit Robert a vraisemblablement travaillé sur les lieux et soigneusement préparé le tableau définitif, puisque l’on connaît plusieurs œuvres sur différents media qui ont lui ont servi pour préparer la composition finale, au moins un dessin d’ensemble et plusieurs esquisses à l’huile…


D’autre part, les paysages « topographiques » ne sont pas si fréquents dans l’œuvre de Robert, qui préfère souvent laisser sa fantaisie lui dicter ses compositions. Les Sources de Fontaine de Vaucluse est donc une œuvre particulièrement rare dans la carrière du peintre, où la puissance du site naturel l’emporte sur son goût pour les ruines et où les figures, devenues simples accessoires, sont écrasées par la majesté imposante des lieux qu’Hubert Robert accentue en leur donnant l’aspect d’une imposante muraille. Rarement la puissance d’un endroit n’aura autant inspiré l’artiste. Les Gorges d’Ollioules, pendant de la présente œuvre et qui représente un autre site remarquable, n’a par exemple pas la même force évocatrice, le même sens du sublime…