Oeuvres sur Papier

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View full screen - View 1 of Lot 118. PABLO PICASSO | PORTRAIT DE DORA MAAR.

PROPERTY FROM A PRIVATE FRENCH COLLECTION | PROVENANT D'UNE COLLECTION PARTICULIÈRE FRANÇAISE

PABLO PICASSO | PORTRAIT DE DORA MAAR

Auction Closed

June 19, 02:36 PM GMT

Estimate

700,000 - 1,000,000 EUR

Lot Details

Description

PROPERTY FROM A PRIVATE FRENCH COLLECTION

PABLO PICASSO

1881 - 1973

PORTRAIT DE DORA MAAR


dated 14 Septembre XXXVI. (lower right)

pencil on paper

37 x 27 cm; 14½ x 10⅝ in.

Executed on September 14, 1936.

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PROVENANT D'UNE COLLECTION PARTICULIÈRE FRANÇAISE

PABLO PICASSO

1881 - 1973

PORTRAIT DE DORA MAAR


daté 14 Septembre XXXVI. (en bas à droite)

crayon sur papier

37 x 27 cm; 14½ x 10⅝ in.

Exécuté le 14 septembre 1936.

Dora Maar, Paris (by descent and sold: Piasa, Paris, Les Picasso de Dora Maar, Succession de Madame Markovitch, October 27, 28 & 29, 1998, lot 24)

Acquired at the above sale by the present owner

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Dora Maar, Paris (par descendance et vendu: Piasa, Paris, Les Picasso de Dora Maar, Succession de Madame Markovitch, 27, 28 & 29 octobre 1998, lot 24)

Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel

Christian Zervos, Pablo Picasso, Œuvres de 1932 à 1937, Paris, 1982, vol. 8, no. 298, illustrated p. 140

Mary Ann Caws, Les Vies de Dora Maar, Bataille, Picasso et les surréalistes, Paris, 2000, illustrated p. 81 (titled Dora Maar en robe à pois)

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Christian Zervos, Pablo Picasso, Œuvres de 1932 à 1937, Paris, 1982, vol. 8, no. 298, reproduit p. 140

Mary Ann Caws, Les Vies de Dora Maar, Bataille, Picasso et les surréalistes, Paris, 2000, reproduit p. 81 (sous le titre Dora Maar en robe à pois)

It was at the café Les Deux Magots, in late 1935, that Pablo Picasso first met Dora Maar. When he spoke to her in French, she replied in his native Spanish. Touched by her attention, Pablo Picasso was enchanted. He 'felt a sudden and violent attraction to this beautiful young half-Yugoslavian photographer, Dora Maar, to whom he had just been introduced by Paul Eluard and who was loosely associated with Georges Bataille's Contre-Attaque movement. Dora's developed figure, jet black hair, blue-green eyes and controlled movements fascinated him. [...] Behind her haughty and enigmatic demeanour lay a restrained impulsiveness, a fiery temperament, the potential for outbursts, a madness waiting to be unleashed.' (Jean-Charles Gateau, Paul Eluard ou le frère voyant, Paris, 1988, p. 232). They did not meet again until August 1936 on the French Riviera, in the company of Paul and Nusch Eluard and Man Ray. Their relationship began at that time and would end up lasting nine years. Dora Maar, born Henriette Theodora Markovitch in 1907, was a well-known photographer at the time, who had been drawn into the orbit of the Surrealists and had participated in their exhibitions. As a free woman, an artist and an intellectual, Dora Maar had everything needed to captivate Pablo Picasso. She became his main source of inspiration and he would depict her in a variety of ways over the next ten years.


This portrait, dated 14 September 1936, is one of the artist's first depictions of Dora Maar, which was drawn only a month after their relationship began. Made using a graphite pencil and a blending stump on paper, this portrait is emblematic of the tenderness and delicacy of the artist's early portraits of his muse. Dora is shown in a head-and-shoulders pose, her face turned three-quarters to the side, gazing out of frame. Her hair is tied up in a traditional Andalusian style, and she is wearing a typically Spanish polka dot dress with puffed sleeves. These portraits were not usually sketched from life; they were drawn from memory. Therefore, it is possible that Dora did not pose in Andalusian-style attire; Picasso may have portrayed his lover in this clothing which reminded him of his native country. This realistic portrait is imbued with Picasso's tenderness for his muse's features, and as such it is emblematic of the first few months of their relationship. Her clear, penetrating eyes, arched eyebrows, straight nose, strong chin, pouting lips and the upright, determined way she carries her head all give her a striking presence.


Following this work, Picasso created other intimate works such as Dora Maar à la coiffe, two months after this work, Dora Maar pensive, in January 1937, and Portrait de Dora Maar endormie, in March 1937. These realistic portraits would then be replaced by the distorted portraits of his muse, including the famous La femme qui pleure [Weeping Woman].


A seminal work of the period, this portrait reveals the serenity of the beginning of their relationship, which ended in 1946. This drawing also shows that Dora Maar cannot simply be reduced to the 'Weeping Woman' in the artist's oeuvre. Dora Maar would go on to keep some of the portraits Picasso painted of her, including this one, which she kept until she passed away in 1997.

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“Son regard avait quelque chose d’intensément rayonnement mais il pouvait être dur aussi. Je constatais qu’elle était belle, avec son nez fort et droit, ses lèvres parfaitement écarlates, son menton volontaire, la mâchoire légèrement carrée et tellement énergique ainsi, sa chevelure brune et dense plaquée en arrière, et ses cils pareils aux antennes veloutées des papillons. ”

James Lord


C’est au café des Deux Magots, à la fin de l’année 1935, que Pablo Picasso rencontre pour la première fois Dora Maar. Lorsqu’il s’adresse à elle en français, elle lui répond dans sa langue natale, en espagnol. Touché par cette attention, Pablo Picasso est séduit. Il "éprouva un attrait subi et violent pour cette jeune et belle photographe à moitié yougoslave qu’Eluard venait de lui présenter et qui faisait vaguement partie des amis de Bataille à Contre-Attaque, Dora Maar. Le corps épanoui, les cheveux d’ébène, les yeux bleu-vert, les gestes contrôlés de Dora le fascinèrent. […] Derrière son attitude hautaine et énigmatique se devinaient une impulsivité tenue en bride, un tempérament de feu, des emportements possibles, des folies prêtent à se déchaîner." (Jean-Charles Gateau, Paul Eluard ou le frère voyant, Paris, 1988, p. 232). Ce n’est qu’en août 1936 qu’ils se revoient sur la Côte d’Azur, en compagnie de Paul et Nusch Eluard, et de Man Ray. C’est à ce moment-là que débute une relation qui durera neuf années. Dora Maar, née Henriette Theodora Markovitch en 1907, est alors une photographe reconnue qui gravite autour du cercle surréaliste et qui participe à leurs expositions. Femme libre, artiste, intellectuelle, Dora Maar avait tout pour subjuguer Pablo Picasso. Elle devient sa source principale d’inspiration et il déclinera son image pendant une dizaine d’années.


Daté du 14 septembre 1936, un mois seulement après le début de leur relation, ce portrait est l’une des premières représentations de Dora Maar par Picasso. Réalisé à la mine de plomb et à l’estompe sur papier, il est emblématique de la douceur et la délicatesse des premiers portraits de la muse par l’artiste. Dora est figurée en buste, le visage tourné de trois-quarts, le regard hors-champ. Ses cheveux sont attachés – comme dans les coiffures traditionnelles d’Andalousie – et elle est vêtue d’une robe à pois aux manches bouffantes typiquement espagnole. Ces portraits n’étaient le plus souvent pas croqués sur le vif, mais réalisés de mémoire. Il est alors possible que Dora n’ait pas posé en tenue andalouse mais que Picasso ait transposé son amante dans cet habit qui lui rappelle rappelant son pays natal. Ce portrait de facture réaliste est imprégné de la tendresse de Picasso pour les traits de sa muse, il est à ce titre emblématiques des premiers mois de quiétude de leur relation. Ses yeux clairs pénétrants, ses sourcils arqués, son nez droit, son menton fort, sa bouche en cœur et son port de tête droit et déterminé lui confèrent une présence saisissante.


A la suite de cette œuvre, Picasso réalisera d’autres portraits intimistes tels que Dora Maar à la coiffe deux mois plus tard que la présente œuvre, Dora Maar pensive en janvier 1937 ou encore le Portrait de Dora Maar endormie en mars 1937. Ces portraits réalistes laisseront ensuite place aux portraits déformés de sa muse, allant jusqu’aux célèbres portraits de la femme qui pleure.


Œuvre phare de la période, ce portrait dévoile la sérénité du début de leur relation, qui dura jusqu’en 1946. Ce dessin révèle également que Dora Maar ne peut être seulement réduite à être la femme qui pleure dans l’œuvre de l’artiste. Parmi les nombreux portraits de sa personne réalisés par Picasso, Dora Maar en conservera certains tout au long de sa vie, parmi lesquels celui-ci, qu’elle conservera jusqu’à son décès en 1997.