STENDHAL. LA CHARTREUSE DE PARME. 1839. 2 VOL IN-8. EO. UN DES RARES EXEMPLAIRES AVEC ENVOI : "AU MÉDECIN QUI GUÉRIT"

2 volumes in-8 (210 x 120 mm). Dos anciens en demi-veau fauve avec pièces de titre et de tomaison de maroquin noir signés Hervé, sur une reliure pastiche. Quelques rousseurs. Un des rares exemplaires avec envoi. Édition originale parue sans le nom de l'auteur. Envoi autographe signé, à l'encre brune sur le faux-titre du tome I : "Hommage au médecin qui guérit.L'auteur". Stendhal écrivit La Chartreuse de Parme entre le 4 novembre et le 26 décembre 1838 après avoir composé L'Abbesse de Castro. Le roman est devenu depuis l'image parfaite du "bonheur d'écrire". L'ouvrage naquit du projet de récit napoléonien centré sur la bataille de Waterloo et de l'intêret de Stendhal pour l'histoire d'Alexandre Farnese (futur pape Paul III) dont la vie recoupe bien des évènements de celle de Fabrice del Dongo. Les contemporains firent un accueil enthousiaste au roman, comme en témoigne la célèbre lettre de Balzac à Stendhal : "La Chartreuse est un grand et beau livre, je vous le dis sans flatterie, sans envie car je serais incapable de le faire" (lettre vendue lors de la vente Ortiz-Patiño, Sotheby's Londres, 2 décembre 1998, lot 68). La certitude de l'identité du "médecin qui guérit" reste en suspens.Il s'agit très certainement du docteur Jean-Louis Prévost (1790-1850) qui fut l'un des rares médecins que Stendhal écouta. Il avait fait sa connaissance à Genève en novembre 1833 en se rendant à son poste de consul à Civitavecchia. Âgé de cinquante ans, Stendhal, alors gros et nerveux, souffre de la goutte et de l'estomac, et le médecin va lui prescrire un régime spécial qu'il suivra. "Nous parlons souvent de votre humanité et du soin avec lequel vous écoutez les malades" lui écrit-il à la même époque (Correspondance. Paupe et Cheramy, t. III, p. 136). En 1838, alors qu'il est en pleine rédaction de La Chartreuse de Parme, l'écrivain s'adresse à son ami Domenico di Fiore : "J'ai vu l'admirable Prevost à Genève ; il a voulu venir me faire une longue visite d'amitié et m'a conseillé Vichy et les sangsues  de temps en temps [...] Cette visite de ce vrai philosophe m'a fait plaisir au cœur" (D. Plan, Abraham Constantin, Genève 1930). Le docteur Prévost, proche de Stendhal, fut son médecin préféré et l'écrivain lui rend encore visite en 1841. Le catalogue de la bibliothèque du docteur Robert Fleury désigne cependant le docteur David-Ferdinand Koreff (1783-1851) comme destinataire de l'envoi. Ce dernier "avait la réputation de tout guérir" dans le petit groupe d'amis formé par Delacroix, Mérimée, Musset, Mareste, Sharpe, Viel-Castel et lui-même. Il conseilla à Stendhal, rencontré en 1828 chez Cuvier, de se soigner par l'électricité.

Charles Cousin (ex-libris ; 1895, lot 1016).-- Paul Voûte (ex-libris ; 9, 10 et 11 mars 1938, lot 181). -- Paul Baudouin (ex-libris ; 1978, lot 172). -- Robert Fleury (ex-libris ; 17 et 18 avril 1997, lot 312).
Trace de cachet sur le titre du second volume.

Carteret, II, p. 358. -- En francais dans le texte, n° 47.

Reliure pastiche avec dos de l'époque. Quelques rousseurs.
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