Lot 92
  • 92

Signac, Paul

Estimate
3,000 - 5,000 EUR
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Description

  • Paul Signac
  • Lettre autographe signée à Théo Van Rysselberghe. [Fin 1887].
  • ink on paper
4 p. in-8 (178 x 114 mm), sur un bifeuillet. Lettre ignés "P. Signac".

C’est en février 1887 que Signac rencontre Théo van Rysselberghe, quand il accompagne à Bruxelles Seurat, qui y expose Un dimanche à la Grande Jatte au Salon des XX. L’influence du maître néo-impressionniste sur l’art de Van Rysselberghe sera déterminante. Cette lettre se réfère à la préparation du Salon des XX de février 1888, pour lequel, à côté d’Octave Maus, Edmond Picard et Emile Verhaeren, Van Rysselberghe joue un rôle déterminant, notamment dans le recrutement des participants. "La liste des XX est très belle : avec l’éclectisme qui préside aux invitations, l’on ne pourrait espérer mieux". Il projette de faire un "envoi important". "Notre technique étant plus compréhensible lorsque les tableaux et les effets différents sont en nombre. L’invitation parle de 5 m. de cimaise ; met-on un 2rang ? Enfin, combien croyez-vous que je puisse envoyer de toiles au maximum sans être encombrant [?]". Il suggère onze tableaux, dont l'aujourd’hui célèbre Salle à manger, peinte en 1886-1887, et prie Van Rysselberghe de lui répondre rapidement, car son encadreur est "un homme sage, mais lent et inexact".



À propos du peintre Louis Anquetin (1861-1932), il dresse un portrait féroce, insistant notamment sur son hésitation entre divisionnisme et cloisonnisme : "La vérité à mes risques et périls : Anquetin est un élève de Cormon : son préféré. Pas d’œil, pas de correction -- mais une patte du diable : fait à volonté du Daubigny, du Vollon, du Monet, du Cézanne, du Pissarro. Croit être original en mettant à l’horizon ces personnages plus grands que ceux du premier plan et cela non par ignorance, mais par parti pris stupide. Un cynique farceur. Lorsqu’il commençait son tableau ne savait s’il le diviserait ou le prendrait à plat. Attendait (ayant déjà divisé auparavant) de quel côté viendrait le succès. Un rusé normand." Il termine sa lettre saluant Verhaeren, qu’il avait rencontré en même temps que Van Rysselberghe.



Références : M. Ferretti Bocquillon, "Théo Van Rysselberghe et Paul Signac : histoire d’une amitié, 1887-1907", in Théo Van Rysselberghe, catalogue d’exposition, Bozart Books, 2006, p.131-147.



Voir aussi lots 84, 85 et 93.