Lot 35
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Apollon et Daphné en bronze, France, vers 1700, attribué à François Lespingola (1644-1705)

Estimate
300,000 - 500,000 EUR
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Description

  • Apollon et Daphné en bronze
  • à belle patine brune finement ciselé; 
    sur un socle carré en bois peint
  • Haut. 43,5 cm, larg. 26,5 cm, prof. 23 cm
  • Total height 17 1/4 in; width 10 1/2 in; depth 9 in; pedestal height 4 1/2 in; width 15 1/4 in

Provenance

Peut être l'exemplaire de l'ancienne collection Cottreau 
Sa vente Galerie Georges Petit, Paris, 28/29 avril 1910, lot 100.

Literature

BIBLIOGRAPHIE:
Knoedler, The French Bronze 1500-1800, New York, 1968, n° 33.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
W. Holzhausen, 'Die Bronzen Augusts des Starken in Dresden', in Jahrbuch der Preußischen Kunstsammlungen 60, 1939, p. 176, fig. 14.
H. Weihrauch, Europäische Bronzestatuetten des 15. bis 18. Jh., Braunschweig 1967, p. 413, fig. 497.
U. Berger, V. Krahn, Bronzen der Renaissance und des Barock. Katalog der Sammlung, Braunschweig 1994, p. 321-323, cat. n° 262.

Condition

Very good condition overall with minor surface dust in the crevices and minor oxidation at a few places. Very fine and precise cast in all the details, especially the fingers and feet, fine chiselling of hair and beard. The eyes of all three figures finely incised and precisely cast. Fine brown patina with very minor wear and remains of black varnish at several places, as can be seen on the photograph. The three figures are cast separately and attached with old screws underneath the base (slightly loose). The painted wooden base with a few chips and wear to the paint. Très bon état général. Bronze avec belle patine brune et traces d'un vernis noir, comme on peut voir sur la photo. Les doigts des pieds et des mains fondus avec précision, belle ciselure de la chevelure et la barbe du Dieu Fleuve. Les trois figures fondues séparemment, fixées sous le socle avec des vices anciennes (un peu de jeu, les vices doivent être resserrées). Socle carré ancien en bois peint avec petits éclats et manques.
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Catalogue Note

Le bronze d'Apollon et Daphné fut le bronze le plus cher acquis en 1699 par Raymond Leplat, acheté au prix fort de 330 florins pour figurer dans la collection du prince électeur de Saxe, Frédéric-Auguste Le Fort (1670-1733) : il est mentionné dans le 'mémoire des statues de bronze (...) achetes à Paris par ordre de sa Majesté le roy de Pologne, pour le cabinet de sa Majesté l'an 1699: Une grouppe de trois figures Apollon poursuivant Dafne transfigurée en laurier, 330 florins.'
Outre le bronze de Dresde, trois autres versions sont connues de ce modèle dans des collections publiques, dont une au musée Pushkine, une autre au Victoria & Albert Museum à Londres (Weihrauch, op. cit. fig. 497), et la dernière au Herzog Anton Ulrich Museum de Brunswick (Berger/Krahn, op. cit. cat. 262). Longtemps consideré comme oeuvre d'Antoine Coysevox, le bronze d'Apollon et Daphné rencontra un grand succès en France et figura à plusieurs reprises aux XVIIIe et XIXe siècles dans des collections de grands amateurs : il apparaît en 1747 dans le cabinet de M. Le Comte de Pontchartrain et en 1776 dans la collection de M le Marié, l'ancien conseiller au Châtelet (n°6). Notre bronze pourrait être identique à celui décrit dans la collection Leboeuf (sa vente le 8 avril 1783) de la façon suivante: 'Apollon poursuivant Daphné et le fleuve Arethus, groupe de trois figures, haut. 16 pouces, larg. 10 pouces', ou alors à celui dans la collection Cottreau en 1910 (Les Arts, 1910, n° 100, p. 129, ill.). Pour le sujet, l'artiste a pû s'inspirer du célèbre marbre grandeur nature réalisé en 1625 par Gianlorenzo Bernini (1598-1680) pour le cardinal Scipione Borghèse (Villa Borghèse, Rome) en rajoutant un troisième personnage, le Dieu fleuve Pénée, père de Daphné. L'histoire d'Apollon et Daphné est, en effet, tirée des Métamorphoses d'Ovide (I, 452-567): pour se venger d'Apollon qui s'est moqué de lui, Cupidon, dieu de l'amour, décoche simultanément deux flèches, une en or sur le dieu lui-même, qui le rend fou amoureux de la belle Daphné, l'autre en plomb sur la nymphe, qui lui inspire le dégoût de l'amour. Alors qu'Apollon la poursuit, celle-ci, épuisée, demande à son père le dieu fleuve Pénée de lui venir en aide : celui-ci métamorphose sa fille en laurier-rose (en grec rhododaphné). Apollon, qui est toujours amoureux d'elle, en fait alors son arbre et le consacre aux triomphes, aux chants et aux poèmes.
Le bronze d'Apollon et Daphné est un sujet en trois dimensions par excellence: la disposition des trois personnages sur un socle carré permet au spectateur de tourner autour de la pièce et avoir une nouvelle vision du sujet de chaque angle. Lors de la fameuse dispute des arts (paragone), un sujet comme celui-ci permit au sculpteur de prouver la supériorité de la sculpture sur la peinture.