拍品 72
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DEBUSSY. L.A.S. À ERNEST CHAUSSON. DIMANCHE APRÈS-MIDI [2 JUILLET 1893], 2 P. IN-4. ENVELOPPE AUTOGRAPHE

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2,500 - 3,500 EUR
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描述

  • Lettre autographe signée à Ernest Chausson, datée Dimanche après-midi [2 juillet 1893].
2 pages in-4 (261 x 205 mm), enveloppe autographe avec deux indications au crayon, probablement de la main de Mme Chausson : Arthus et Serres chaudes. Timbrée du 10 juillet, qui est en réalité celle de la lettre du 9 juillet, sous chemise demi-maroquin rouge moderne. Belle lettre évoquant la troisième Prose Lyrique, le célèbre quatuor à cordes, et Jules Laforgue. Debussy vient de passer quelques jours à Luzancy dans la propriété louée par Ernest Chausson. Ce second séjour renforce considérablement l’amitié entre les deux musiciens et, de retour à Paris, Debussy se sent bien seul. Il lui confie ses compositions en cours : la troisième prose lyrique (De Fleurs), qu’il avait offerte à Mme Chausson le mois précédant, et le célèbre Quatuor, créé le 9 décembre suivant. Il me semble tellement inopportun de vous encombrer de cette tristesse ! N’allez pas m’accuser de découragement, vous qui vous êtes employé si généreusement à me remonter et à rendre ma vie moins vague ! […] j’essaie de travailler comme un casseur de pierres, et cela n’arrive pas à vaincre cette mélancolie noire, qui me rend mécontent de ce que je trouve […] J’ai fini tant bien que mal la 3e Prose Lyrique, à ce propos vous me permettrez d’aller la reprendre chez vous. Quand [sic] au final du Quatuor je n’arrive pas à ce que je voudrais qu’il fût, et voilà trois fois que je recommence, sans succès (c’est étouffant !). Il poursuit en évoquant des manuscrits de Jules Laforgue : C’est Dujardin [Edouard Dujardin, poète symboliste] qui possède le manuscrit des Moralités Légendaires et il fait profession d’y tenir beaucoup, à moins que le Pari Mutuel ne lui fasse des infidélités. Maintenant, Vanier [l’éditeur] doit avoir sûrement les manuscrits des Complaintes et de Notre Dame de la Lune, là on réussirait certainement, si vous voulez que je fasse une démarche auprès de ce sinistre bibliophile, je suis tout à vous. Puis il conclut par ses recherches d’appartements : montant d’innombrables escaliers, j’y ai même rencontré, singulier hasard, un Monsieur à qui je dois de l’argent, et le lendemain, je recevais une lettre me menaçant de toutes sortes de vilains moyens. Quelques jours plus tard, il s’installe avec Gabrielle Dupont 10, rue Gustave Doré. Correspondance (1872-1918), éd. établie par F. Lesure et D. Herlin, Gallimard, 2005, p. 139-141.