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ZOLA. CHRONIQUE. CONFIDENCES D'UNE CURIEUSE I. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ. 6 P. IN-4. VERS LE 10 MARS 1865

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  • Zola, Émile
  • Chronique hebdomadaire. Confidences d’une curieuse I. Manuscrit autographe signé. [Vers le 10 mars 1865].
6 p. petit in-4 (185 x 230 mm), signées "Pandore" à l'encre noire, quelques ratures et corrections. Première des chroniques de Zola dans Le Courrier du Monde.Funérailles de Morny. La rentrée parlementaire. La narratrice, Pandore, pseudonyme d'Émile Zola, donne le ton de ses écrits et se présente : "Me voici, jeune de l’éternelle jeunesse, la boîte mystérieuse entre les mains. Chaque semaine, je l’ouvrirai un peu pour vous. Je vous dirai quel fait imprévu s’en est échappé, de quelle plaie ou de quelle félicité j’ai doté la terre. […] D’ailleurs j’ai quitté l’Olympe, désert depuis deux mille ans, et je vis en plein Paris, habillée comme vous, madame, mettant tous mes soins à vous plaire, monsieur". Cette première chronique, publiée dans Le Courrier du Monde vers le 19 mars 1865, a pour thème l’enterrement du duc de Morny, mort le 7 mars 1865, auquel on avait rendu de pompeuses funérailles. La curieuse écorche ensuite "le prince des livres, le livre des princes" qui n’est autre que L’Histoire de Jules César de Napoléon III. Elle évoque la chanteuse Emma Valladon dite Thérésa ainsi qu'Alexandre Dumas. Référence : Zola journaliste, articles et chroniques, éd. A. Wrona, Garnier Flammarion, 2011, p. 59-63. -- Publié dans Le Courrier du Monde vers le 19 mars 1865, voir H. Mitterand et H. Suwala, Émile Zola journaliste, bibliographie, p. 46. ----------------------------------------------- Introduction sur les lots de Zola (lots 60-72). ÉMILE ZOLA JOURNALISTE SES DÉBUTS D’ÉCRIVAIN ET UN DES PREMIERS MANIFESTES DU NATURALISME Cet important ensemble (lots 60 à 72) comprend 13 manuscrits autographes de jeunesse, écrits entre 1865 et 1871 (111 feuillets) : - 9 chroniques : "Confidences d’une curieuse ", écrites pour Le Courrier du Monde (18 mars-mi-juin 1865) ; - une conférence : "Deux définitions du roman ", premier manifeste du roman naturaliste (décembre 1866) ; - 3 articles : "Causerie " (vers 1868-1869), "Choses et autres" (1869), "Le Jour des morts " (novembre 1870 ou 1871). DÉJÀ EN VÉRITABLE NATURALISTE, Zola observe le monde qui l’entoure et s’en inspire. Les chroniques datent de 1865, alors qu’Émile Zola n’a que 25 ans et qu’il n’a publié que les Contes à Ninon (1864). Dans l’une d’elles, d’ailleurs, Zola journaliste se charge de plaider et de promouvoir Zola écrivain (voir lot 65). Ces articles pour Le Courrier du Monde brossent un portrait des Parisiens sous le Second Empire. L’auteur, sous la plume d’une femme "curieuse ", critique le Tout-Paris impérial et frivole, ses fêtes et de ses intrigues. Le jeune Zola s’exerce à l’écriture. Certains de ces textes annoncent les romans les plus parisiens de la série des Rougon-Macquart : les promenades au Bois, les toilettes et les scènes mondaines inspireront La Curée ; l’enterrement du duc de Morny en grandes pompes gouvernementales se retrouvent dans Son excellence Eugène Rougon. Le texte de la conférence prononcée en décembre 1866 est d’une importance essentielle dans l’histoire du naturalisme : il s’agit d’un des premiers textes théoriques que Zola consacre à un des mouvements littéraires les plus marquants de cette seconde moitié du XIXe siècle, dont il sera le fondateur (voir lot 69). Les articles pour La Tribune, nouvel hebdomadaire républicain dirigé par Théodore Duret, que Zola rencontre par l’intermédiaire de Manet, sont bien plus politiques. Écrits après les "Confidences d’une curieuse", Zola y fait ses premiers pas de journaliste politique, exercice dans lequel il excellera avec talent en pleine affaire Dreyfus. En effet, Théodore Duret souhaite que Zola s’en tienne aux sujets politiques et sociaux plus qu’aux sujets littéraires. Ces articles sont donc de véritables satires anti-impériales.