拍品 186
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STENDHAL. PROMENADES DANS ROME. 1829. EDITION ORIGINALE. EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE ANNOTÉ PAR STENDHAL.

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70,000 - 90,000 EUR
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描述

  • Stendhal, Henri Beyle dit
  • Promenades dans Rome.Paris, Delaunay, 1829.
2 tomes en 4 volumes in-8 (200 x 125 mm) interfoliés de feuillets de papier vergé crème. Demi-veau havane glacé, dos lisse orné, tranches marbrées (Reliure de l’époque). Sous chemises modernes doublées et deux étuis compartimentés. Dos frottés, charnières fragiles, petites restaurations anciennes, quelques rousseurs éparses, trace de mouillure marginale au vol. 3. Un des quatre exemplaires connus annotés par Stendhal en vue d’une édition corrigée des Promenades, dit exemplaire "Tavernier". Édition originale ornée de deux frontispices et d’un plan de Rome, en deux états. Tirage à 500 exemplaires. Découvert par Yves du Parc, en 1955, chez les descendants de Lysimaque Caftangioglou-Tavernier, chancelier de Stendhal au consulat de France à Civitavecchia, cet exemplaire présente 81 pages annotées, réparties sur les 4 volumes, à l’encre ou à la mine de plomb, parfois datées ou antidatées -- lorsqu'il s'agit d'évocations d'événements passés -- de 1818 à 1840. Ces annotations sont, soit des ajouts et des corrections directement liés au texte même des Promenades, soit des souvenirs et des anecdotes formant une sorte de journal, où l’on retrouve de nombreuses confidences sur les aventures sentimentales de l’auteur, sa santé, ses occupations, ses voyages et ses rencontres pendant les années les plus importantes de son activité littéraire. Elles ont été retranscrites et analysées par Yves du Parc qui les a classées sous deux catégories : "additions et corrections"et "feuilles de journal". Émaillant parfois ses phrases de mots anglais ou italiens, Stendhal évoque les femmes aimées ou convoitées, comme Mathilde Dembowski, la comtesse Clémentine Curial, Giulia Rinieri ou Alexandrine Daru, se remémorant par exemple son voyage en Angleterre de 1821 "pour oublier Met[ilde] […] 9 novembre – Je me promenais, pensant à Met [ne] prévoyant pas les affreuses pensées aux mêmes lieux du 10 septembre 1826 [allusion à sa liaison malheureuse avec la comtesse Curial]. Et en bas de la même page, d’une écriture postérieure et presque tremblante : "Je dis en 1840 voyant tant de maladresses causées par la quantité d’émotions, mais après tout le Beau d’une passion, n’est-ce pas la quantité d’émotion ? Consolation par Alexandrine [Daru]. Rêvé à elle le 3 janvier 1840". Ces notes sont également révélatrices de son travail, passé ou en cours, lié souvent à ses amours, notamment lorsque l’écrivain parle de son pamphlet Racine & Shakespeare et qu’il évoque le concept de la cristallisation : "13 février 1823 / Lundi dernier quand j’eus l’idée du pamphlet Racine & Shakespeare je cristallisai là-dessus, au lieu de cristalliser sur certains regards of Klemen (Manti) towards my dignity / (1840, commencement de l’époque 1814-1828, affreuse année 1826). / 19 février 1823, vif hardi with K. mais sans déclaration. / Première pensée avoisinant lov[e] depuis la Contrada del Giardino 1819". Stendhal commente avec humour ses rencontres, par exemple avec un moine dont l’odeur distinguée l’a poursuivi pendant toute une heure ou avec un médecin, "homme d’esprit et de bonne foi" croisé chez la comtesse Cini, ou bien lorsqu’il qualifie les puces d’inconvénient bien plus important en Italie que les brigands eux-mêmes ! Il traite également du caractère des peuples, lorsqu’il expose longuement les rituels des mariages à Rome ou qu’il rapporte une conversation avec son hôte le signor Candelori : "J’aime tant les Français, ils ont tant fait de bien ici. On assassinait dans les rues, &c, &c. J’en ai beaucoup connu ; Murat le Gal Murat par exemple serviva mia moglie, après j’ai connu le gal, le gal  [blanc] dit le 18 nov. 31 par M. l’hôte. Ce Sor nomme tous les amans de sa femme. Le Cal Lante, l’un d’eux a enrichi à jamais cette famille en lui donnant le quart ou la moitié de la tenuta de Montalto". Stendhal décrit des paysages, des monuments ou des œuvres d’art, citant certains de ses ouvrages (Lucien Leuwen dont il dit dicter la 200e page en septembre 1835, Lamiel qu’il corrige en janvier 1840), se livrant à des réflexions personnelles sur la littérature : "Mars 1833 / Sans une paresse insurmontable, je devrais corriger ce livre. Il n’y a pas de trop grosses bévues, j’en suis assez content. Mais je pense à autre chose, sans quoi je referais les galeries". "Faites l’histoire du roman. Le roman est quelque chose qui fait passer la nuit / Il faut un roman pour chaque classe de lecteur / Dans quelle disposition le roman laisse-t-il pour le lendemain ? / La politique influe sur le roman, car en 1840 le roman qui aurait lieu à la cour serait ridicule / Les modes ces épidémies de l’esprit, éloignent des romans de diverses sortes. Rome 18 janv. 1840".  Désireux de travailler à une nouvelle édition des Promenades dans Rome, Stendhal obtint un congé pour ce faire et l’autorisation de rentrer en France à l’été 1841, mais sa mort interrompit définitivement son projet. C’est son ami et exécuteur testamentaire, Romain Colomb, qui d'ailleurs l'avait encouragé à rédiger cet ouvrage en 1828, qui parvint à le réaliser, en 1853, après avoir récupéré des exemplaires annotés qu’il savait être restés dans la bibliothèque de Civitavecchia, mais sans savoir évidemment ce que Stendhal aurait fait de ces notes, ni comment il les aurait intégrées. On connaît trois autres exemplaires annotés par Stendhal, dont les notes ont été partiellement utilisées pour les rééditions successives des Promenades :- exemplaire de Serge André : aujourd’hui conservé à la Bibliothèque municipale de Grenoble, c'est chronologiquement le plus ancien. Il n'est pas interfolié, mais comporte de nombreuses corrections ;- exemplaire "La Baume", du nom de son propriétaire dans les années 1930 et qui, ayant appartenu à Alexandrine de Rothschild, figure au Répertoire des biens spoliés durant la guerre 1939-1945 (n° 1180) ;- exemplaire "Royer", provenant de la bibliothèque de Louis Crozet (Bibliothèque Pierre Bergé, 8-9 novembre 2016, lot 340). Détail des annotations :Volume I : 4 ff. bl., 1 f. avec annotations à l’encre, 1 f. bl., faux -titre, 1 f. bl., frontispice sous serpente (Saint-Pierre de Rome), titre, 1 f. bl., IV p., planche dépliante (vestiges de Rome antique, en premier état), 1-240 pp. Pages interfoliées annotées : à l’encre en regard des p. 20, 22, 23, 32, 34, 51, 52, 54, 62, 63, 64, 86, 114, 125, 152, 162, 208, 240 et sur 2 feuillets in fine, et au crayon (en regard de la p. III et en marge des pp. 46 et 51).Volume II : 3 ff. annotés à l’encre et 3 ff. bl. 241-450 pp., planche dépliante (vestiges de la Rome antique en second état reliée in fine). Pages interfoliées annotées : à l’encre en regard des pp. 355, 386, 387, 392, 434 et 3 p. in fine, et au crayon (en regard de la p. 252).Volume III : 2 ff. annotés à l’encre, 4 ff. bl., faux-titre, 1-288 pp. Pages interfoliées annotées : à l’encre après le faux-titre et le titre (4 pp.) et en regard des p. 2, 14, 18, 58, 64, 88, 94, 230, 235, 236, 280, 284, 285, 286, 288 et 8 p. sur les feuillets in fine, et au crayon en regard des p. 122, 254 et 256, et dans la marge des p. 253, 254 et 256.Volume IV : 2 ff. bl., 1 f. annoté, 289-592 p. Pages interfoliées annotées à l’encre, en regard des p. 290, 292, 302, 344, 346 et 5 p. sur les feuillets in fine.  

來源

Lysimaque Caftanzoglou-Tavernier et ses descendants. -- Pierre Berès. -- Gérard de Berny (ex-libris ; 1958, lot 117). -- René Gaston Dreyfus (1966, lot 255). -- Charles Filippi (ex-libris ; 21 octobre 1994, lot 182).

出版

L’Œuvre de Stendhal, éd. H. Martineau, Le Divan, 1945. -- Y. du Parc, Quand Stendhal relisait les "Promenades dans Rome", Éditions du Grand Chêne, 1959. -- H. Cordier, Bibliographie stendhalienne, Slatkine Reprints, 1974. -- Enquêtes sur les "Promenades dans Rome", UGA Éditions, 2011. -- Voyages en Italie, éd. V. del Vito, Pléiade, note p. 1613-1614.

Condition

Dos frottés, charnières fragiles, petites restaurations anciennes, quelques rousseurs éparses, trace de mouillure marginale au vol. 3.
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