拍品 61
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STATUE, BAULÉ, CÔTE D'IVOIRE |

估價
600,000 - 800,000 EUR
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招標截止

描述

  • haut. 49 cm ; 19 1/4 in

來源

Collection Paul Guillaume (1891-1934), Paris
Robert Duperrier (1917-1996), Paris
Collection Marceau Rivière, Paris, acquis ca. 1979

展覽

Thouars, Bibliothèque municipale de Thouars, Exposition d’Art Africain, 13 - 16 avril 1979
Paris, Ecole Supérieure Internationale d’Art et de Gestion, Art Africain, 23 avril - 3 mai 1991
La Flèche, Château de Carmes, Arts premiers de Côte d'Ivoire, 11 janvier - 3 mars 1997 / Nogent-le-Rotrou, Musée municipal du Château Saint-Jean, 8 mars - 28 avril 1997
Paris, Galerie Ratton-Hourdé, Baoulé. Collection de Marceau Rivière, 14 juin - 27 juillet 2002

出版

Rivière, Exposition d’Art Africain, 1979, n° 9
Boyer, "Miroirs de l'invisible: la statuaire Baoulé", Arts d'Afrique Noire, Hiver 1982, n° 44, p. 41, n° 12
Arts et valeurs, 1989, n° 6, p. 27
Rivière et Lehuard, Art Africain, 1991, n° 11
Boyer, Girard et Rivière, Arts premiers de Côte d'Ivoire, 1997, p. 95 et 132, n° 91
Ratton, Hourdé et Vogel, Baoulé. Collection de Marceau Rivière, 2002, p. 24-25

拍品資料及來源

Cette statue masculine Baulé, autrefois dans la collection du grand amateur des arts Paul Guillaume, s’impose comme l’un des chefs-d’œuvre de la Collection Marceau Rivière. Imaginée par un puissant devin puis réalisée par un artiste talentueux, cette œuvre témoigne, à travers la monumentalité de sa composition, de l’importance accordée par les Baulé au monde spirituel. Manifestation physique de puissances invisibles, elle incarne le lien fondamental entre effectivité et beauté, qui régit la création en pays Baulé. Si les ancêtres ne sont jamais sculptés dans la tradition Baulé, les artistes prennent en revanche un soin tout particulier à exécuter des statues figurant des conjoints de l’autre monde ou bien, comme ici, des esprits appelés asye usu. « Ces esprits de la nature sont magnifiés par des figures de plus grandes dimensions, d’exécution complexe, et qui, manifestant une recherche extrême de la beauté, s’imposent comme l’apogée de l’art baulé » (Boyer, Baulé, 2008, p. 31-32). Ces statues d’asye usu, conçues comme réceptacle, lieu de résidence pour les esprits, permettent aux hommes et au devin lui-même d’apaiser ces derniers, de les honorer et de communiquer avec eux. Plus la statue est belle, plus l’esprit est bienveillant. Dans cette métamorphose de l’esprit de la nature en un « bel humain », l’art remplit une fonction supérieure : « surmonter l’instinct, l’irrationnel, dépasser le désordre du monde pour inscrire dans des plans nets, des contours précis, un équilibre, dominer l’impulsivité, immobiliser l’esprit volatile, lui fixer la contrainte d’une mesure, d’une musicalité. […] Imposer à un être indocile et turbulent une architectonique, une densité, des lignes harmonieuses, doucement incurvées » (Boyer, idem, p. 33-34).

Expression de la sublimation des forces sauvages de la nature et témoignage d’une recherche extrême de la beauté, cette figure d’asye usu s’impose comme l’une des plus abouties de son corpus. Le visage, aux traits idéalisés, magnifiant un sentiment de calme et de sérénité contraste avec le corps musculeux, tout en tension qui affirme la puissance de l’esprit représenté. S’ajoute la délicatesse des signes de beauté façonnés par la main de l’homme, notamment la longue barbe fine et les scarifications dont les lignes contribuent au rythme de la composition. Cette œuvre, magistrale dans sa composition, s’affirme enfin par la profondeur de sa patine, où subsistent encore des rehauts de kaolin, preuve de son archaïsme et des nombreux hommages qui lui ont été rendus.

 

This male Baule figure, formerly in the collection of the great art enthusiast Paul Guillaume, is one of the masterpieces within the Marceau Rivière collection. Conceived by a powerful diviner and sculpted by a talented artist, this work testifies to the importance given to the spiritual world by the Baule people. It is a physical manifestation of invisible powers as well as an embodiment of the fundamental link between functionality and beauty that governs creation within the Baule region.

Whilst the Baule sculptor never represents the departed, he takes quite particular care in executing sculptures which representing either spirit spouses from the other world or, as here, spirits called asie usu. As Boyer explains "certain spirits of nature are magnified by larger, more elaborately carved figures, which display an extreme regard for the pursuit of beauty and might be considered the apex of Baule art.” (Boyer, Baule, 2008, p. 32). These asye usu statues were conceived as a receptacle or place of residence for spirits, and allow men and the diviner himself to appease these spirits, to honour them and to communicate with them. The more beautiful the statue, the more benevolent the spirit.

In the metamorphosis of the spirit of nature into a "beautiful human", “art thus fulfils a superior function: it overcomes instincts and irrationality, and reaches beyond the disorder in the world to instil balance within a clear framework and simple outlines, and to dominate impulsiveness […] to impose on a refractory, unquiet being a framework, a density and give it harmonious, gently curving lines”. (Boyer, Baulé, 2008, p. 34). An expression of the sublimation of the wild forces of nature and testimony to an extreme search for beauty, this asye usu figure stands out as one of the most accomplished in its corpus. The face, whose idealised features magnify the sense of calm and serenity, contrasts with the muscular body instilled with a tension that reinforces the power of the spirit represented. The sculpture is further enhanced by the delicately carved signs of beauty, notably the long, thin beard and the scarification, whose lines contribute to the rhythm of the composition. This work, masterful in its composition, is affirmed by the depth of patina with remains of kaolin highlights that act as proof of its archaism and the many tributes that have been paid to it.