CAVALIER, BAULÉ, CÔTE D'IVOIRE |

Phillipe Ratton, Paris
Collection Marceau Rivière, Paris

Si le sculpteur Baulé ne représente jamais les défunts, il prend en revanche un soin tout particulier à exécuter des statues figurant soit des conjoints de l’autre monde, soit des esprits appelés asye usu, comme ici. Selon Susan Vogel, ces esprits de la nature « sont extrêmement individualisés, avec des goûts particuliers, des personnalités marquantes et des histoires étranges » (Vogel, L’art Baoulé. Du visible et de l’invisible, 1999, p. 67). La sculpture de la Collection Marceau Rivière en constitue une interprétation saisissante. Elle témoigne tant d’une parfaite domination du sujet complexe que d’une recherche extrême de la beauté. Les figures équestres sont rarissimes chez les Baulé et l’animal est considéré comme un attribut prestigieux. Le personnage de la Collection Marceau Rivière, juché sur sa monture, tenant entre ses mains des rênes raffinées, impose l’importance de son statut social. Cette forte présence est amplifiée par le corps puissant aux membres musclés mis en valeur par le très bel engobe profond.

Tant par son style naturaliste que par son iconographie, le cavalier de la Collection Marceau Rivière est à rapprocher de celui de l’ancienne Collection Vérité (Enchères Rive Gauche, 17-18 juin 2006, n° 99) et de celui de la Collection Van Oosterom, publié par Susan Vogel (L’Art Baulé du visible et de l’invisible, 1997, p. 189).