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DAUDET (A.). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ZOLA (1881]. 2 P. LETTRE SUR NUMA ROUMESTAN ET LE MIDI

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  • Dufy, Raoul -- Alphonse Daudet
  • Lettre autographe signée à Émile Zola, [octobre 1881].
2 pages in-12 (180 x 114 mm), sous chemise demi-maroquin noir moderne. Intéressante lettre à Zola sur Numa Roumestan et sur le Midi : « Du reste l’effigie vraie de mon livre, son titre réel c’est l’imagination. Tout le Midi n’est que ça ». A l’automne 1881 paraît Numa Roumestan. Le succès de ce livre dans lequel Daudet, à travers son héros député d’Apt qui deviendra ministre, oppose les gens du Nord et ceux du Midi, fut immédiat. Dans cette lettre, il remercie Zola pour son bel article sur son roman (Le Figaro, 31 septembre 1881) et lui livre quelques clefs. Daudet se plaint d’horribles douleurs rhumatismales. Mais il ajoute : Le vrai calmant a été votre article et cette cordiale poignée de main, forte et franche, donnée devant tous. C’est à cet article du Figaro qu’il veut répliquer : cette nuit dans ma fournaise douloureuse je vous parlais tout haut comme à un de nos dîners : La Provence, c’est l’Afrique. Il s’étend longuement sur ce point, associant lyriquement la Provence au Sahara, au Sahel, à la Kabylie, à la Palestine. Il en vient à une autre critique, plus sérieuse, de Zola, à propos d’un tambourinaire mis en scène dans le roman, et lui fait quelques explications, des aveux - pour vous seul. Suit cette curieuse confidence : ce n’est pas Buisson qui m’a posé le tambourinaire [Valmajour, dans le roman], c’est mon brave Mistral, avec sa fatuité de beau paysan et son feutre en auréole. Ne songez donc plus au doux grotesque que nous avons connu. [...] Du reste l’effigie vraie de mon livre, son titre réel c’est L’Imagination. Tout le Midi n’est que ça. Il parle ensuite de son retour. La jeune école naturaliste réunissait Zola, Edmond de Goncourt, Daudet, Flaubert et Tourgueniev. Cependant la cordialité de Daudet ne doit pas faire illusion : très jaloux de Zola, il avait fini par se brouiller avec lui au moment de la sortie des Soirées de Médan en 1879. Doit-on rappeler qu’avec Goncourt, il inspirera le fameux Manifeste des Cinq contre Zola ? Ils se réconcilièrent rapidement aux funérailles de Flaubert le 8 mai 1879. Zola lui dédia 76 pages des Romanciers naturalistes et fut l’unique personne à prononcer un discours aux obsèques de Daudet en décembre 1897. Cette lettre constitue une curieuse exception : toute la correspondance reçue par Zola est en effet, on le sait, déposée à la Bibliothèque nationale. Petite fente restaurée.