拍品 120
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HUYSMANS. L'OBLAT. 1903. REL. DE RENÉ AUSSOURD. 1/10 EX. DE TÊTE SUR CHINE, IMPRIMÉ POUR HUYSMANS. EX. TRUFFÉ

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描述

  • Huysmans, Joris-Karl
  • L’Oblat. Paris, Stock, 1903.
In-12, maroquin rouge, janséniste, encadrement intérieur de filets et fleurons dorés, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui (René Aussourd). Édition originale, dont il a été tiré 105 exemplaires en grand papier numérotés et nominatifs, avec le titre, les lettres ornées et les culs-de-lampe imprimés en rouge. Ultime volet de la trilogie de la conversion, L’Oblat est le couronnement de la pensée spirituelle de Huysmans. C’est le dernier grand roman de l’auteur qui avait fait profession d’oblat en 1901 au monastère de Ligugé. Un des 10 premiers exemplaires sur chine, celui-ci imprimé pour Huysmans (n° 2). Il est truffé des pièces suivantes : – un portrait gravé à l’eau-forte et tiré sur japon. – 5 lettres ou cartes-lettres autographes signées de l’auteur, datées de Ligugé (où il rédigea une grande partie de L’Oblat), 1900-1901. Quatre d’entre elles sont adressées à son éditeur Stock et concernent notamment la mise en vente par Oudin à Poitiers de l’édition sur papier ordinaire de Pages catholiques : J’ai vu Oudin et tout son système. C’est autrement compliqué que le nôtre et autrement cher ! C’est tout un truc d’encartages, de notes, de prospectus, et ça dans d’invraisemblables revues qu’on achète ! Huysmans se plaint de la marée de lettres qui lui parviennent : Il pleut, il vente, il fait de la boue, de dégueulatives coupures de journaux pleuvent. Et je travaille ! mais bien embêté par une marée de lettres qui monte toujours. Je mange ma retraite en timbres. En 1901, il réclame l’envoi d’exemplaires de Sainte-Lydwine et surtout de fonds : Après le départ prochain des moines, il va m’en falloir — pour aider les quelques-uns qui resteront — ou pour déménager. Propos sur le pétulant abbé Bulteau, sur ses amis Léon Leclaire et sa femme qui résidaient avec lui dans la Maison Notre-Dame à Ligugé, sur son manuscrit introuvable, sur Stock, etc. – une longue et belle lettre autographe adressée à sa coreligionnaire Henriette du Fresnel, qu’il nomme tendrement ma très chère sœur, datée du 18 juillet 1904. Huysmans est tenu très au courant des agissements d’un père supérieur qui a fait édifier d’absurdes bâtisses et a introduit le luxe dans le monastère alors qu’il faudrait expier et pâtir. Il indique à sa correspondante un cloître où l’on peut faire profession : Il ne reste, à ma connaissance, que le monastère de Ste Scholastique à Dourgne (Tarn). Sa correspondante  cherchant un nom pour une chienne préposée à la garde de brebis, il lui fournit une liste de seize saints ou saintes ayant pour attributs un chien ou une chienne : Je vous copie la liste des Élus qui sont représentés avec des toutous écrit-il, et propose : Agneline, Clarine, Brebiette, etc. Huysmans pense aller à Lourdes à la fin août pour y voir les derniers pèlerinages. Cette lettre, d’un vif intérêt, évoque la part de tendresse qui se dégage de Huysmans pour Henriette du Fresnel (1879-1941), jeune fille éprise du vieil écrivain qui l’avait surnommée Le Petit oiseau. Huysmans l’a conseillée et a préparé son entrée au cloître. Le 18 mars 1907, sœur Scholastique (c’est ainsi qu’elle s’appelle désormais) lui rend une ultime visite. Huysmans reçoit l’extrême-onction le 23 avril suivant et rend son dernier souffle le 12 mai. De la bibliothèque du docteur Lucien-Graux (III, 1957, n° 22).