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HUYSMANS. A REBOURS. 1884. REL. DE CANAPE. EO. 1/10 SUR HOLLANDE. ENVOI À CÉLESTIN BORELY. DE LA BIBLIOTHÈQUE SIMONSON

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30,000 - 35,000 EUR
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描述

  • Huysmans, Joris-Karl
  • À Rebours. Paris Charpentier et Cie, 1884.
In-12, maroquin brun, janséniste, dos à nerfs portant le titre doré, doublure de maroquin grenat, encadrement intérieur de filets dorés, gardes de soie moirée, tranches dorées sur témoins, couverture et dos (Canape). Édition originale. Un des 10 exemplaires sur hollande, seul tirage en grand papier après 2 exemplaires sur japon. Envoi autographe de l’auteur à Célestin Borely : A M. Célestin BorelyCordialementJK Huysmans On ne sait presque rien de Célestin Borely, qui semble avoir été un bibliophile et un lecteur assidu de Huysmans et de Verlaine, ce dernier lui ayant notamment dédié les vers XXV de Bonheur (1891). Un exemplaire de l’édition originale d’En Rade (1887), portant également un envoi de Huysmans à Borely, a figuré dans un catalogue de la librairie Pierre Saunier (cat. Voyage à l’île de Vazivoir, 2017, n° 130). De même, on sait que Barbey d’Aurevilly lui adressa un exemplaire dédicacé de ses Diaboliques (1874) avec cet envoi plutôt curieux : À un ami inconnu, Monsieur Célestin Borély (cf. Jean de Bonnefon, Les dédicaces à la main de Jules Barbey d’Aurevilly, 1908, p. 61). De la bibliothèque Raoul Simonson. Superbe exemplaire, auquel on a joint une lettre autographe de Huysmans et quatre lettres concernant la réception d’A Rebours (toutes conservées dans une chemise à part) : – une lettre autographe adressée à Théodore Hannon et signée votre Huysmans qui vous spatule les digitales (3 pages et demie in-2, enveloppe jointe) : Mon cher Hannon, êtes-vous vivant ou mort ? Est-ce une ombre érotique qui a fait paraître le Mirliton Priapique qui ne m’est point parvenu ? Quid ? Le culte phallique vous absorbe-t-il tellement le doigt sans ongle, que les 5 autres doigts ne puissent plus tenir une plume. Homme silencieux, rassurez J. K. Avez-vous lu les Contes cruels de Villiers de l’Isle Adam ? Si non - volez immédiatement les acheter, car c’est un précieux recueil d’une fumisterie noire, souvent exquise [...]. Huysmans vient d’être malade, marmiteux, endolori et d’esprit et de corps : J’espère que vous n’êtes pas aussi patraque que le vieux père VatardI [...] Je travaille tout de même, plongé en plein cœur d’un roman très étrange, clérical vaguement, pédéraste un peu ; le roman de la fin d’une race mangé par les souvenirs d’une enfance religieuse et la maladie des nerfs. Un roman à un seul personnage ! ça sera curieux, je crois - d’autant que là-dedans, il y a le raffinement épuisé de toute chose, de la littérature, de l’art, de la fleur, des parfums, des ameublements, des pierreries, etc. [...]. – une lettre autographe de Théodore Hannon à Huysmans (4 pages in-12) : [...] voilà un volume vraiment extraordinaire, l’un des plus surprenants qui aient paru dans ces dernières années... Un vrai tour de joie, de souplesse ; une merveille d’originalité [...] Quel prestigieux enchantement, j’ai été ébloui et cloué net d’admiration à la première lecture, et à la seconde cette impression de l’œil, du cœur, de l’esprit et des nerfs exaspérés s’est encore accrue... C’est absolument neuf cette littérature [...] Cela a dû faire un joli chahut à Paris [...]. – une lettre autographe signée de Paul Margueritte à Huysmans, datée de Paris, le 16 mai 1884 (3 pages in-12, à en-tête du Ministère de l’instruction publique et des Beaux-arts) : Comment vous dire ce que j’éprouve encore, car il m’obsède & me hante, ce livre [...]. D’autres, plus autorisés que moi vous diront combien votre œuvre est merveilleuse, synthèse qu’elle est de notre siècle ; de quel courage n’est-elle pas empreinte ! & quelle désespérance ! Votre des Esseintes (un nom trouvé) est admirable et lorsqu’on a réagi contre le premier malaise & l’irritation que donnent cet étrange héros [...] Oui cet hermaphrodite singulier qu’est des Esseintes, comme homme & comme artiste, voilà qui m’a profondément troublé & plu. [...] Je voudrais vous dire ce qui m’a particulièrement frappé, [...] l’étude d’analyse fouillée sur les contemporains, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, et l’immense douleur des pages de la fin qui est si éloquente [...] J’espère que votre livre fera beaucoup de bruit & de scandale, vous avez poussé un cri trop vrai & trop douloureux pour qu’il ne retentisse pas au loin [...]. – une lettre autographe signée de Georges Eekhoud à Huysmans, datée de Bruxelles le 25 juin 84 (3 pages in-12). Après avoir remercié longuement Huysmans de son éloge de Kees Doorik, il poursuit : Mais assez parlé de moi. Que je vous félicite sans réserve pour votre stupéfiant, unique, phénoménal A Rebours. Je le lis et le relis ; et le classe bien au-dessus de tout ce que Paris a produit durant ces six derniers mois sans même en excepter Chérie. C’est effrayant de subtilité dans la pensée, inouï de raffinement dans la ciselure ; mais avec cela solide, précis, nerveux, d’une vision absolument saine [...]. Je savoure aussi le rôle que joue l’odorat dans vos magiques correspondances ; ce clavier des parfums, et cet autre clavier des goûts que vous tourmentez et maîtrisez en Chopin comptent parmi les plus neuves et les plus trouvées des trouvailles. [...] Que de connaissances, que de pénétration il y a dans ces transpositions de tout l’art dans le verbe nombreux et lumineux. Et comme vous doublez avec de sataniques coquetteries et d’irritantes réticences le cap du Scabreux ! [...] Je ne puis contrôler mon appréciation que dans quelques cas, pour Barbey entre autres [...]. Et encore ce que vous dites des Zola, des Goncourt et de Villiers de l’Isle Adam. Je vous crie bravo, et encore, et toujours [...]. – une carte-lettre autographe adressée à Maurice de Fleury (une page in-12 pliée en deux). Huysmans cite le titre de livres sur les parfums qu’il connaît et s’arrête sur celui écrit par Piesse, le seul valable à ses yeux en dehors d’ouvrages rares du XVIIe siècle : Le Piesse donne tout ! C’est lui que je prêtai jadis à Goncourt pour Chéri et dont je me servis pour A Rebours. Je ne l’ai malheureusement plus, sans quoi je vs [sic] l’enverrais mais j’ai prêté l’Atkinson à Descaves, il y a bien longtemps [...]. Personnellement, je ne m’occupe plus que de l’odeur du Satanisme qui existe. Quelques sulfures inguinaux, à la verveine - herbe des sorciers, le saviez-vous, incrédule ? [...] à jeudi chez Zola [...].