拍品 59
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STATUE, SONGYE NTAMBWE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO |

估價
80,000 - 120,000 EUR
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招標截止

描述

  • haut. 60 cm ; 23 5/8 in

來源

Collection privée, acquis avant 1930
Transmis par descendance
Christie’s Londres, 24 juin 1985, n°76
Collection William A. McCarty-Cooper (1936-1991), Hollywood
Christie’s, New York, Tribal Art : Collection William A. McCarty-Cooper, 19 mai 1992, n° 159
Collection privée européenne, acquis lors de cette vente

出版

Schmalenbach, Afrikanische Kunst aus Kölner Privatsammlungen, 2004, p. 77

Condition

Very good condition overall. As visible on the catalogue illustration, there is one very thin crack going from the ear to the neck on the proper left side of the figure and a filled one on the left part of the base running to the foot. Exceptionally well preservation of all the ornaments. Wear consistent with age and use within the culture.
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拍品資料及來源

En 1937, Frans Olbrechts, célèbre historien de l’art belge, organisait à Anvers une exposition aujourd’hui reconnue comme référence dans le milieu de l’art africain :  Tentoonstelling van Kongo-Kunst. Au centre des œuvres Songye exposées s’impose magistralement la statue acquise par Gaston Heenen, Gouverneur Belge de la province du Katanga, qui rejoignit les collections du Musée Royal d’Afrique Centrale de Tervuren en 1951 (inv. n° RG 51.10.1). Par l’ensemble de ses caractéristiques physiques : grands yeux globuleux recouverts de cuivre, cou disproportionné, corps élancé aux épaules musculeuses, petites jambes trapues et base en forme de dôme, elle s’apparente très étroitement à cette statue de l’ancienne collection William A. McCarty-Cooper acquise avant 1931 par un diplomate italien. Dans son ouvrage consacré à La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, François Neyt identifie des effigies ancestrales comme des « œuvres majeures » attribuées au style central des Kalebwe ya Ngongo. Ces derniers, fractionnés en une multitude de groupes dans la région de Sentery et des limites nord-orientales du pays Songye, manifestent leur identité à travers la remarquable créativité de leur statuaire. Caractérisé par la force des signes distinctifs Kalebwe et par la profonde originalité de chaque œuvre, ce corpus nucléal « résiste du même coup à la rigueur d’un classement préalablement établi » (Neyt, idem, 2004, p. 330). Présentant de nombreuses caractéristiques propres aux différents styles des Kalebwe ya Ntambwe (Neyt, Songye. La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, 2004, p. 324) elles révèlent cependant la main d’un sculpteur précis qui a su créer un corpus individuel. Sont également attribuées à cet artiste la statue de l’ancienne collection Clausmeyer, aujourd’hui conservée au musée ethnographique de Cologne (Neyt, idem, n° 137), celle du Museum der Welkulturen de Francfort ‘inv. n° AE 40.1.47), celle de l’ancienne collection Myron Kunin (Sotheby’s, New York 11 novembre 2014, n° 143) et deux autres figures aujourd’hui encore dans des collections privées (Neyt, idem, n° 138 et 141). Au sein de l’ensemble Songye ce corpus se distingue par la rigueur géométrique de la construction, les larges épaules répondent perpendiculairement au corps tout en longueur et concentrent l’attention sur la tête disproportionnée à l’expression puissante.

Transcendant son corpus cette œuvre témoigne de l’acmé du talent de son sculpteur. La puissance et les pouvoirs magico-religieux qui lui sont conférés se traduisent admirablement dans sa construction : frontale, symétrique, prête à intervenir. Le geste des mains posées sur le ventre symbolise son pouvoir de protection sur le clan et le lignage. Sa vigueur s’exprime dans le jeu de lignes rigoureusement architecturées, que viennent accentuer les volumes aux plans épannelés. Les yeux exaltent vigilance, sérénité et sagesse, prérogatives de l’ancêtre sollicité. Les organes sensoriels y sont subtilement accentués : la bouche afin de délivrer les messages importants, le nez de filtrer les esprits qui entrent et sortent par le souffle, et les oreilles pour capter l’ensemble des paroles, audibles et inaudibles. La sculpture devient dès lors un médiateur efficient entre les hommes et l’esprit des ancêtres, apte à protéger l’ensemble de la communauté. La prégnance des ajouts métalliques rappelle l'alliance ancestrale, en pays Songye, du sculpteur et du forgeron. S’ajoutent les signes actifs attribués par le prêtre-devin (nganga) : « l'expression tangible du changement de peau du défunt, évoquant la métamorphose de l'ancêtre en un véritable intercesseur pour les vivants » (idem, p. 347). L’ensemble de ces ornements, coiffe en porc-épic, corne, éléments métalliques et attributs parant la taille et le cou constituent autant de signes actifs associant la présence ancestrale aux forces cosmiques appelées, à travers cette statue nkisi, à protéger l’ensemble de la communauté.