Il y a dans les œuvres de Zao Wou-Ki une unité dans la composition qui en fait autre chose qu’un art informel. L’étendue de ses espaces et la manière dont les différentes parties de tableaux sont liées font que jamais l’œil ne se lasse, comme si les formes et les couleurs suivaient la mobilité des pensées qui accompagnent tout regard, anticipant le flux et le reflux. Ce sont des qualités qui apparentent sans doute la peinture de Zao Wou-Ki à la composition musicale, ou l’oreille de l’auditeur est requise sans être maltraitée, ou la rêverie est suspendue pour suivre un chemin qui n’est jamais exactement le même.
Fabrice Hergott, préface du catalogue de l’exposition Zao Wou-Ki, L’espace est silence, Musée d’art moderne de la ville de Paris, 2018.