

PROVENANT D'UNE PRESTIGIEUSE COLLECTION EUROPÉENNE
Si son œuvre se fonde dès l’enfance sur l’expérience de la foudre et des éclairs, elle se matérialise très précocement, à l’âge de dix‑sept ans, dans les premières aquarelles abstraites, qui seront comme sa carte au trésor, le programme d’une recherche à laquelle il se consacrera jusqu’à ses derniers jours. Hartung a eu l’intuition d’un nouvel espace, qu’il n’a ensuite cessé de parcourir et d’enrichir. Un espace de mouvement, de spontanéité, de contrôle, où le corps se trouve impliqué, un espace performatif sur une feuille de papier ou sur la surface d’une toile, s’éloignant de l’image et même de la forme.
Fabrice Hergott, préface du catalogue de l’exposition Hans Hartung, La fabrique du geste, Musée d’art moderne de la ville de Paris, 2019-2020
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Peinte en 1950, année décisive dans la carrière de Hans Hartung qui reçoit la visite de Mark Rothko à Paris et expose à New York, Chicago, Washington et San Francisco grâce au célèbre galeriste Louis Carré, T1950-3 est sans aucun doute l’un des chefs d’œuvre de l’artiste auquel le musée d’art moderne de la ville de Paris consacre en ce moment même une fabuleuse rétrospective. Avec sa palette dense et charbonneuse, ce fond énigmatique semblant se transformer progressivement en plage chromatique indépendante, ces spirales chargées animant le centre de la toile, T1950-3 est en effet emblématique des meilleurs tableaux que livre Hartung au tournant du siècle, redoublant d’enthousiasme à la tâche sans jamais rien concéder à la rigoureuse maîtrise de sa pratique.