

Première édition, dans une reliure de l'époque.
Impression à quelques 500 exemplaires seulement. Papier vélin fort au filigrane "J.G.O." aux palmettes sur 15 planches. Second état.
Suite complète de 80 planches, gravées en sépia à l’eau-forte, lavis d'aquatinte, pointe-sèche et brunissoir, avec la lettre en espagnol, sur vélin fort.
Le cauchemar en images. Les scènes des Desastres retranscrivent les horreurs vécues par le peuple madrilène durant les guerres napoléoniennes de 1808-1814, en particulier la rébellion du 2 mai 1808 contre l'occupation française et la cruelle répression par le général Murat qui s’ensuivit. D'une grande éloquence, les planches de Goya montrent la détresse du peuple réprimé et la barbarie de leurs opposants sanguinaires : massacres, viols, fusillades, monceaux de cadavres, morts qu’on dépouille, populations pourchassées. Les dernières planches, à partir de la planche n° 65, changent quelque peu de ton, et proposent des scènes fantastiques ou oniriques rappelant les Caprichos. Sans doute les Desastres étaient-ils trop provocateurs, trop subversifs pour le public de l’époque : bien que Goya ait gravé ses Desastres entre 1810 et 1820, en dehors d’un tirage unique, aujourd’hui conservé au British Museum, il n’en fit aucun de son vivant ; la première édition ne se fit qu’en 1863.
Référence : Harris, III/1b, 121-200.