

Cette paire de candélabres présente de nombreuses analogies stylistiques avec les oeuvres commandées à Pierre Gouthière dès 1777 et livrées jusqu'en 1781 pour le décor et l'ameublement du grand salon de l'hôtel particulier de la duchesse de Mazarin quai Malaquais.
-Les bras de lumières : ornés de branches de lys, oeillets et pavots, ils reprennent le répertoire de la paire d'appliques "aux carquois ornés de branches de pavots " conservée au musée du Louvre (inv. OA11995-11996) livrée par Gouthière pour la duchesse de Mazarin (voir fig. 1).
-Les enfants satyres en bronze patiné (avec les attributs de la musique, flûte de pan, tambourin et cymbales dorés ) évoquent les grandes figurent de faunesses (et "tambours de basque avec grelots, cymbales" dorés) ornant les chambranles de la cheminée en marbre bleu Turquin exécutée par Gouthière et Jean-Joseph Foucou pour la duchesse de Mazarin (localisation actuelle inconnue), ayant servi de modèle aux cheminées en marbre blanc aujourd'hui conservée à la Frick (inv. 16.11.1) et en marbre Verde di Levanto au Metropolitan Museum (inv. 1976.227, voir fig. 2).
-Les masques de femme et le perlé du socle sont très proches du masque ornant la ceinture de la console en marbre bleu Turquin et bronze doré par Gouthière aujourd'hui conservée dans la Frick collection à New York (inv. 15.5.59, voir fig. 3) pour la duchesse de Mazarin.
Au delà de ces analogies, il convient de souligner l'importance du marbre bleu Turquin présent sur notre paire de candélabres et très largement employé pour le décor du grand salon de l'hôtel particulier de la duchesse de Mazarin quai Malaquais (auquel il faut rajouter la grande paire de socles en mabre Turquin aujourd'hui conservée dans une collection privée).