Livres & Manuscrits – De Grolier à Godard 

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince : "Je vous jure que c’est du café " [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur paquet de cigarettes (110 x 143 mm). C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 68: Le Petit Prince. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger, sur un paquet de cigarettes, lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger, sur un paquet de cigarettes, lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Bibliothèque littéraire Hubert Heilbronn

Saint-Exupéry, Antoine de Vol de nuit. Paris, Gallimard, N.R.F., [1931]. In-12 (84 x 108 mm). Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos (Alix). Exemplaire à toutes marges. EXEMPLAIRE DE BERNARD LAMOTTE, AMI DE SAINT-EXUPÉRY ET FUTUR ILLUSTRATEUR DE L'ÉDITION AMÉRICAINE DE PILOTE DE GUERRE. Édition originale. Préface d'André Gide. Exemplaire de service de presse. Envoi autographe signé : "Pour Bernard Lamotte / dont j'aime tant la peinture / en souvenir de tous / les verres bus chez Jarasse et / avec toute mon amitié / Antoine de Saint-Exupéry", à l'encre bleue sur le faux-titre. Antoine de Saint-Exupéry et le peintre Bernard Lamotte (Paris, 1903-New York, 1983) se rencontrent en 1920, sur les bancs de l'École des beaux-arts de Paris, où le futur auteur de Vol de nuit se perfectionne en dessin comme auditeur libre. L'année suivante, Saint-Exupéry passe son brevet de pilote et, en avril, il doit partir au service militaire. Envoyé à Casablanca, il délaisse alors le dessin. Bernard Lamotte, de son côté, part pour l'Amérique et après un premier voyage en 1932, s'installe définitivement à New York en 1935, où il adopte la nationalité américaine. Participant à de nombreuses expositions, il se fait une réputation de solide paysagiste aux reliefs tourmentés, héritier des Fauves, et en particulier de Vlaminck. Lorsque Saint-Exupéry s'exile aux États-Unis après la défaite de 1940, le 31 décembre, c'est tout naturellement chez son vieil ami Lamotte qu'il débarque, passant de nombreuses soirées dans son atelier, qui surplombe un restaurant. C'est là que Saint-Exupéry grave sur une table, pour la première fois, le portrait du Petit Prince. En 1942, paraît aux États-Unis la traduction de Pilote de guerre, Flight to Arras, illustrée de compositions gravées par Lamotte. Conquis par cette collaboration, Saint-Exupéry songe ensuite à faire de Lamotte l'illustrateur du conte pour enfants qu'il est en train d'écrire, Le Petit Prince. Finalement, ce seront ses propres dessins qui serviront à l'ouvrage. Superbe provenance pour ce roman, le deuxième de l'auteur, magnifiant les vertus de l'héroïsme et du sens de l'idéal chez les pionniers de l'aviation. Provenance : Bernard Lamotte (envoi).

View 1 of Lot 310: Vol de nuit. 1931. Envoi à Bernard Lamotte. Demi-maroquin noir d'Alix.

vol de nuit. 1931. envoi à bernard lamotte. demi-maroquin noir d'alix.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince debout sur sa planète, avec cinq étoiles et des fleurs. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche(1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue l’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs […] ". L’auteur de l’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince qu’il vient d’achever, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : “Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : “Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?” Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 74: Le Petit Prince debout sur sa planète, avec 5 étoiles et des fleurs. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche.

le petit prince debout sur sa planète, avec 5 étoiles et des fleurs. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Livres & Manuscrits, dont une collection de lettres de Kafka à Gauguin

Saint-Exupéry, Antoine Dessin original, avec légende autographe. Sans date. 1 page in-4 (280 x 215 mm), encre brune sur papier pelure filigrané Esquire Onion Skin / Made in USA, feuillet folioté 69. Dessin à la plume représentant un homme à la chevelure épaisse, vu de profil, avec écharpe volant au vent. Légende, de la même encre : "Au dessus de mon dévoué [?]". Le visage de ce personnage est à rapprocher de l’esquisse figurant sur un des feuillets de l’ancienne collection Nelly de Voguë (D. Lacroix et A. Cerisier. Saint-Exupéry : dessins, aquarelles, pastels, plumes et crayons, Gallimard, 2006 ; n° 374).

View 1 of Lot 92: Dessin original, à la plume, avec légende autographe.

dessin original, à la plume, avec légende autographe.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince sur sa planète, l’écharpe au vent avec cinq étoiles. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (93 x 87 mm) au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, ils publient Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 80: Le Petit Prince sur sa planète, l'écharpe au vent avec cinq étoiles. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince sur sa planète, l'écharpe au vent avec cinq étoiles. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Fine Watches

IWC Big Pilot, limited edition 'Antoine de Saint Exupéry', reference 502617 Montre bracelet quantième perpétuel en or rose avec phases de lune et indicateur de réserve de marche | Pink gold perpetual calendar wristwatch with moon phases and power reserve indication Vers 2011 | Circa 2011 Cadran: brun foncé, calendrier en anglais Calibre: cal. C 51614 automatique, 62 rubis Numéro de mouvement: 3'333'898 Boîtier: or rose 18K (750°/00), fond saphir vissé Numéro de boîtier: N°104/500, 3'710'091 Fermoir: bracelet IWC en cuir et boucle déployante en or rose 18K (750°/00) Dimensions: 46 mm Signé: boîtier, cadran et mouvement Ecrin: oui Papiers: oui Accessoires: garantie, lingette microfibre, manuel d'utilisation et écrin IWC Dial: dark brown, English calendar Calibre: cal. C 51614 automatic, 62 jewels Movement number: 3'333'898 Case: 18k pink gold, screw down sapphire display back Case number: N°104/500, 3'710'091 Closure: IWC leather strap and 18k pink gold folding clasp Size: 46 mm Signed: case, dial and movement Box: yes Papers: yes Accessories: IWC guarantee, cleaning cloth, instruction manual and presentation box Poids brut 184.60 g | Gross weight 184.60 g

View 1 of Lot 693: Big Pilot, limited edition 'Antoine de Saint Exupéry', reference 502617    Montre bracelet quantième perpétuel en or rose avec phases de lune et indicateur de réserve de marche |  Pink gold perpetual calendar wristwatch with moon phases and power reserve indication    Vers 2011 |  Circa 2011

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Saint-Exupéry, Antoine Manuscrit autographe, avec croquis géométrique et trois dessins. [Vers 1941-1942 ?]. 1 page in-4 (277 x 215 mm), encre noire sur papier pelure filigrané Fidelity Onion Skin / Made in USA, avec dessins au crayon, au recto et au verso du feuillet. Fragment d’un manuscrit relatif à une recherche sur l’aérodynamisme. De sa graphie nerveuse et dans une syntaxe parfois abrégée, Saint-Exupéry mêle considérations géométriques et intuitions pratiques, dans le contexte aéronautique qui est le sien durant les années américaines, quand il travaille à Pilote de guerre tout en poursuivant ses recherches sur la mécanique du vol. Cette note technique, difficilement déchiffrable dans son intégralité et où il est question de surfaces et de rayons, se clôt sur une formule finale : 2π(R1-R2) / π(R12-R22), avec le schéma, en perspective, d’une bande courbe limitée par deux arcs. Avec trois dessins, au crayon : au recto du feuillet dans la marge supérieure, une tête de personnage au nœud papillon tombant ; au verso, dans l'angle supérieur, une fleur et dans la marge une silhouette masculine coiffée d’un épi faisant penser à un point d’interrogation.

View 1 of Lot 94: Manuscrit autographe scientifique sur l'aérodynamisme, avec schéma et trois dessins. 

manuscrit autographe scientifique sur l'aérodynamisme, avec schéma et trois dessins.

Saint-Exupéry, Antoine de Lettre autographe signée à Lucie-Marie Decour. Toulouse [15 ou 16 octobre 1926]. 1 page ½ in-4 (265 x 210 mm). Signée "Antoine" ; enveloppe à l’adresse de Mlle Decour à Rolleboise, timbre et marques postales ; annotations manuscrites, certaines biffées, au dos de l’enveloppe. Les débuts de Saint-Exupéry dans la compagnie Latécoère, basée à Toulouse. Il s’adresse à une amie, lui faisant part de ses premières impressions, espérant prochainement effectuer des vols internationaux. "Me voici en retard d'un jour, mais je ne sais encore presque rien de ma vie. Je commence à piloter lundi, mais je pense voler un mois sur la région avant d'être envoyé vers le Maroc, Dakar, etc. […] Latécoère me semble un milieu charmant. Je suis heureux. J'ai pris mes inscriptions à la faculté pour la licence de philosophie à tout hasard. Cela m'occupera au cas où j'aurais Toulouse comme port d'attache. […] Il faut me pardonner mon silence. Je commençais à désespérer de rien recevoir de Latécoère. Je ne savais rien de mon avenir. J'avais l'impression de ne plus avoir de forme. Je ne pouvais faire aucun projet. Si c'est le cas des âmes qui attendent d'être réincarnées, elles doivent être bougrement embêtées". À Toulouse, il imagine mener une vie silencieuse de trappiste. "Si je trouve une gentille petite enfant, ça suffira à mon bonheur". Les carnets de route de l’entreprise fondée par le constructeur d’avions Pierre-Georges Latécoère indiquent les vols effectués par Saint-Exupéry entre Toulouse et le Cap Juby à l’automne 1926. En décembre de cette même année, le pilote assurera ses premiers courriers sur la ligne Toulouse-Casablanca, puis jusqu’à Dakar. D'autres lettres, autres que celle-ci, adressées à Lucie-Marie Decour (1900-1989), qui deviendra Mme Georges Scapini en 1929, ont été recueillies dans les Œuvres complètes, I (La Pléiade).

View 1 of Lot 93: Lettre autographe signée à Lucie-Marie Decour. Toulouse [octobre 1926]. Saint-Exupéry vient d'être recruté par la compagnie Latécoère.

lettre autographe signée à lucie-marie decour. toulouse [octobre 1926]. saint-exupéry vient d'être recruté par la compagnie latécoère.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince avec un escargot à ses pieds et nombreuses fleurs. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. Le Petit Prince est ici accompagné d’un escargot, animal qui ne fait pas partie du bestiaire retenu pour l’illustration du livre. On connaît néanmoins deux dessins, conservés à la Pierpont Morgan Library, représentant le Petit Prince avec un gastéropode. Il se pourrait que Saint-Exupéry ait envisagé de mettre en scène un escargot avant d’opter pour le célèbre renard. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 71: Le Petit Prince avec un escargot à ses pieds et nombreuses fleurs. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince avec un escargot à ses pieds et nombreuses fleurs. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Watches Weekly | Hong Kong

IWC PILOT ANTOINE DE SAINT EXUPERY, REFERENCE IW3201-03 A LIMITED EDITION PINK GOLD WRISTWATCH WITH DATE AND POWER RESERVE INDICATION, CIRCA 2007 Dial: brown Calibre: cal. 30140 automatic, 21 jewels Case: 18k pink gold, screw down case back Case number: 3'266'286 and limited number 249/500 Closure: black unsigned leather strap and 18k pink gold IWC buckle Size: 44 mm diameter Signed: case, dial and movement

iwc | pilot antoine de saint exupery, reference iw3201-03 a limited edition pink gold wristwatch with date and power reserve indication, circa 2007

Dial: brown Caliber: cal. 5011 automatic, 42 jewels Movement number: 3'251'955 Case: 18k pink gold, screw down case back Case number: 3’510’487, 356/500 Closure: 18k pink gold IWC folding clasp Size: 46 mm diameter Signed: case, dial and movement Box: yes Papers: yes Accessories: IWC presentation box with outer packaging, Guarantee Card dated March 6th, 2010, booklets, and polishing cloth

View 1 of Lot 430: Reference 5004 Big Pilot Edition Antoine De Saint Exupery | A limited edition pink gold automatic wristwatch with date and 7 day power reserve indication, Circa 2010

reference 5004 big pilot edition antoine de saint exupery | a limited edition pink gold automatic wristwatch with date and 7 day power reserve indication, circa 2010

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince gravissant la planète et s’avançant vers une fleur, de profil. [Alger, fin 1943-début 1944)]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d'un feuillet de carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 76: Le Petit Prince gravissant la planète et s'avançant vers une fleur. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince gravissant la planète et s'avançant vers une fleur. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Saint-Exupéry, Antoine de Manuscrits autographes avec plusieurs dessins. [Vers 1942]. 8 pages ½ sur 6 feuillets in-4 (270 x 210 mm), à l’encre noire, quelques ratures et corrections. 3 dessins originaux, également à l’encre noire, dont un au verso du premier feuillet. Notes sur la guerre, l’engagement, la responsabilité individuelle et la la tyrannie. Avec trois dessins originaux, dont celui d'un personnage en costume, tenant un animal en laisse. Saint-Exupéry développe, en trois parties distinctes, différents thèmes qui seront repris dans Pilote de guerre et dans un grand nombre de lettres et d’articles rédigés entre 1940 et 1943, réunis sous le titre Écrits de guerre. Texte sur Hitler et Chamberlain. 1 page foliotée "I (?)", illustrée d’une tête de personnage, aux larges sourcils en V. Au verso, esquisse d’un personnage vu de profiL"Allemagne. Je demandais un jour à Lazareff quel effet avait produit Hitler sur Chamberlain, qui venait d'entrer en contact avec lui. - Formidable, me répondit-il. C'était bien prévisible. Tu mets en présence l'un de l'autre Attila et Bergson. Pas de doute qu'Attila ne stupéfie Bergson. Quant à Bergson, il ne saurait produire aucun effet sur Attila... Un marin ivre aussi fait plus de bruit qu'un philosophe. Et le S.S. qui tourne, les pouces coincés dans le ceinturon, autour du physicien humilié qui, le dos courbé, nettoie les latrines, celui-là épate rudement le physicien". Une partie de ce texte est cité en incipit des Écrits de guerre, p. 20. 1 page avec dessin d’un homme barbu, en costume, tenant un animal en laisse, avec fleurs et papillon (14,5 x 8,2 cm)."On m'a demandé, moi aussi, d'écrire et de parler. Mais il m'a semblé d'abord que personne n'a le droit de parler ni d'écrire s'il n'offre ses actes comme caution de ce qu'il pense. Lorsque flambe un grand incendie, l'heure n'est pas aux grands discours sur l'éternité. On fait la chaîne pour charrier l'eau. Lorsque flambe un grand incendie, chaque homme est responsable de l’avenir"… Au verso, essais de plume avec quelques mots. Long texte sur la guerre et le combat humaniste. 6 pages 1/2."Moi aussi je pensais : j'ai choisi ça. Ça me donne le droit de parler. Je ne m'exprime pas si je m'exprime comme un esthète sur le travail de l'ébéniste, mais je suis l'ébéniste quand il parle de son travail […] je vous parle de la guerre, Amérique, j'ai payé mon droit à parler" (p. 47). "Je n'ai pas envie de vous parler de la France, ni d'écrire à la France ni de rêver de la France, je n'ai pas envie de disputer sur mon mérite d'être sur terre... ça me paraît absurde […] Comment saurions-nous si nous vaincrons nous qui demandons à nos hommes, à nos armées et nos paysans, de surmonter leurs épouvantes et de recevoir sur les épaules le poids d'un labeur [?])" (p. 48). Il veut se battre pour tous, français, allemands ou américains : "je me bats sans doute pour Goethe aussi, et pour Einstein, pour Jean-Sébastien Bach. […] Je n'aime pas cette armée allemande qui ne ramasse pas ses blessés pour ne pas alourdir ses convois. Je me bats pour les blessés de l'armée allemande" (p. 49).

View 1 of Lot 95: Manuscrits autographes, avec de beaux dessins à la plume. Vers 1942. Sur la guerre et l’engagement.

manuscrits autographes, avec de beaux dessins à la plume. vers 1942. sur la guerre et l’engagement.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince sur sa planète, écharpe au vent avec trois étoiles. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger où Gide, qu’eux-mêmes avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invite à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger est alors un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore, comme c'est ici le cas, debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324). [On joint :] Enveloppe de papier kraft à en-tête de la "Radiodiffusion et Télévision françaises" dans laquelle les dessins ont été soigneusement conservés. Suzanne-Amrouche-Molbert a indiqué au crayon "Dessins d'Antoine de Saint-Exupéry, Alger 1944".

View 1 of Lot 79: Le Petit Prince sur sa planète, écharpe au vent avec trois étoiles. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

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IWC ANTOINE DE SAINT EXUPÉRY, REF 387805 LIMITED EDITION PINK GOLD CHRONOGRAPH WRISTWATCH WITH DATE CIRCA 2013 Dial: brown Calibre: cal. 89361 automatic, 38 jewels Movement number: 3'523'502, 004/500 Case: 18k pink gold, screw-down back Case number: 5'016'768 Closure: genuine leather strap signed IWC, 18k pink gold IWC folding clasp Dimensions: 43mm Signed: case, dial and movement Accessories: IWC warranty card, instruction manual and presentation case Please see Shipping Calculator Link: Click Here

iwc | antoine de saint exupéry, ref 387805 limited edition pink gold chronograph wristwatch with date circa 2013

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince (raturé). [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 78: Le Petit Prince (raturé). [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince (raturé). [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Livres et Manuscrits

XXe siècle Saint-Exupéry, Antoine de Dessin original. [Portrait de Roger Caillois ?] Crayon sur papier (152 x 101 mm). Tête d’homme de trois quarts, paupières baissées. Selon les auteurs de l’album Dessins publié par Gallimard, il pourrait s’agir d’un portrait de l’écrivain Roger Caillois, ami de Saint-Exupéry et éditeur de ses œuvres dans la Pléiade. L'ouvrage répertorie un second portrait du même personnage, très semblable, de la collection d’Horacio Amigorena. Référence : Lettres d’histoire – Histoires de l’être, Scriptura 2003. ─ Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels, plumes et crayons, Gallimard, 2006, n° 262, reproduit. [On joint :] Terre des hommes. 81e édition. [Montréal, 1941]. In-12. Broché. Couverture usagée, papier jauni, légère trace de mouillure. Réédition canadienne, reproduisant l’édition française de 1939, avec la justification du tirage de tête et l’indication de l’imprimerie Grévin à Lagny. Envoi autographe signé, à l’encre, au faux-titre : "Pour Blaise Gautier Saint Denis En très amical souvenir Antoine de Saint Exupéry". L’envoi, datant très probablement des années 1943-1944, est adressé au jeune Blaise Gautier Saint-Denis (1930-1992), fils du dramaturge et directeur de théâtre Michel Saint-Denis [la voix française de l’émission de la BBC "Les Français parlent aux Français"] et de la comédienne Marie-Madeleine Gautier qui vécut à Alger durant les années de guerre. Saint-Exupéry, qui rejoignit l’Afrique du Nord au printemps 1943 pour reprendre du service dans l’armée de l’air, le rencontra probablement à cette époque-là.

View 1 of Lot 118: Dessin original. Et un exemplaire de "Terre des hommes" (1941), avec envoi (in-8 broché)

dessin original. et un exemplaire de "terre des hommes" (1941), avec envoi (in-8 broché)

Reference 5004 Big Pilot Antoine De Saint Exupéry

Reference 5004 Big Pilot Antoine De Saint Exupéry A limited edition white gold automatic wristwatch with date and power reserve, Circa 2009 Dial: brown Caliber: cal. 5011 automatic, 42 jewels Case: 18k white gold, screw down case back Case number: 3'549'170, no. 192/250 Closure: 18k white gold IWC folding buckle Size: 46 mm diameter Signed: case, dial and movement Box: yes Papers: yes Accessories: IWC limited edition presentation box with outer packaging, open Guarantee card, operating instructions book, booklet, polishing cloth and facsimile purchase receipt dated December 8, 2010

View 1 of Lot 156: Reference 5004 Big Pilot Antoine De Saint Exupéry, A limited edition white gold automatic wristwatch with date and power reserve, Circa 2009

reference 5004 big pilot antoine de saint exupéry, a limited edition white gold automatic wristwatch with date and power reserve, circa 2009

Autour de la princesse de Salm | Arts et littérature

Saint-Exupéry, Antoine de Vol de nuit. Paris, Gallimard, 1931. In-8 (187 x 122 mm). Veau brun, dos à 3 faux-nerfs orné de pointillés et étoiles dorés, quatre petits losanges mosaïqués de maroquin bleu nuit soulignés d’un filet doré dans un encadrement à froid au premier plat, roulette intérieure estampée, gardes de papier à motifs bleus et or, tête mouchetée sur témoins, couverture et dos (Reliure de l'époque). Légers frottements et éraflures. EXEMPLAIRE D'ANDRÉ MALRAUX. Édition originale. Un des 17 exemplaires hors commerce sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (justifié "k"). Envoi autographe signé : "Pour André Malraux Un des seuls hommes dont l’attitude me plaise Avec ma profonde sympathie Antoine de St Exupéry" Passionnés d’aventure et d’aviation, ayant collaborés très jeunes à la NRF, protégés d’André Gide (qui signe la préface de Vol de nuit) tous deux amants de Louise de Vilmorin, Malraux et Saint-Exupéry vont connaître dans les années 1930 leurs grands succès littéraires, le premier avec La Voie royale ou La Condition humaine (prix Goncourt 1933), et le second avec Vol de nuit couronné du prix Femina et adapté peu après au cinéma, par Hollywood. Séduisant exemplaire réunissant deux écrivains de l’héroïsme. Provenance : André Malraux (envoi). – Docteur Jean-François Lemaire (ex-libris).

View 1 of Lot 159: Vol de Nuit. 1931. EO. Ex. sur Lafuma, avec envoi à André Malraux. Rel. veau brun orné.

vol de nuit. 1931. eo. ex. sur lafuma, avec envoi à andré malraux. rel. veau brun orné.

IWC REFERENCE IW3201-03 PILOT ANTOINE DE SAINT EXUPERY A LIMITED EDITION PINK GOLD WRISTWATCH WITH DATE AND POWER RESERVE INDICATION, CIRCA 2007 Dial: brown Caliber: cal. 30140 automatic, 21 jewels Case: 18k pink gold, screw down case back Case number: 3'266'286 and limited number 249/500 Closure: 18k pink gold IWC buckle Size: 44 mm diameter Signed: case, dial and movement Box: no Papers: no

reference iw3201-03 pilot antoine de saint exupery a limited edition pink gold wristwatch with date and power reserve indication, circa 2007

Saint-Exupéry, Antoine Le Petit Prince avec papillon et fleur. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche(1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : “Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : “Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?” Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 70: Le Petit Prince avec papillon et fleur. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince avec papillon et fleur. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

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BIG PILOT, REF IW500923 SINGLE PIECE 5N GOLD WRISTWATCH WITH DATE, POWER RESERVE AND SPECIAL ENGRAVING, Was worn by Bradley Cooper at the 91st Academy Awards® Dial: blue Calibre: cal. 51111, automatic Case: 18k 5N gold, screw-down back Case number: 6’177’770 Closure: 18k 5N gold IWC folding clasp Dimensions: diameter 46.2mm Signed: case, dial and movement Power reserve: 168 hours (7 days) Water-resistance: 6 bar (~60 metres) Accessories: IWC guarantee, booklets and presentation case as well as a personal letter from Bradley Cooper to the new owner will accompany the watch.

iwc schaffhausen | big pilot, ref iw500923 single piece 5n gold wristwatch with date, power reserve and special engraving, was worn by bradley cooper at the 91st academy awards®

Saint-Exupéry, Antoine Courrier Sud. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1929. In-8 (185 x 115 mm). Demi-maroquin lavallière à coins, dos à nerfs, titre doré, tête dorée (Reliure de l'époque). ﻿Édition originale, tirée à 806 exemplaires. Préface d’André Beucler. Un des 17 hors commerce sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (justifié J). Envoi autographe signé à l’encre noire sur le faux-titre : "A Monsieur Roger Allard En sincère hommage Antoine de Saint-Exupéry." Courrier Sud est le premier roman publié par Antoine de Saint-Exupéry. Au récit de ses expéditions aériennes pour la compagnie Latécoère en direction de l'Amérique du Sud, en passant par l'Afrique, se mêle une histoire d'amour. C’est grâce à André Gide, séduit par la "précision saisissante" des souvenirs de l’aviateur, que le roman parut à la Nouvelle Revue Française. Roger Allard (1885-1961), poète, critique et éditeur est notamment l'auteur des Élégies martiales, illustrées par Raoul Dufy. Il fut ensuite chargé de la critique des ouvrages de peinture à la N.R.F où il édita la série des Peintres français nouveaux et en signa plusieurs, dont ceux consacrés à Roger de La Fresnay et à Marie Laurencin. Après la guerre, lorsque Le Petit Prince fut publié en France, Roger Allard, alors directeur artistique des éditions Gallimard, en assura la supervision éditoriale.

View 1 of Lot 108: Courrier sud. Paris, NRF, 1929. In-12. Édition originale. Un des 17 exemplaires hors commerce. Avec un envoi autographe signé à Roger Allard.

courrier sud. paris, nrf, 1929. in-12. édition originale. un des 17 exemplaires hors commerce. avec un envoi autographe signé à roger allard.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince debout avec un escargot à ses pieds. [Alger, fin 1943-début 1944]. Esquisse. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. Le Petit Prince est ici accompagné d’un escargot, animal qui ne fait pas partie du bestiaire retenu pour l’illustration du livre. On connaît néanmoins deux dessins, conservés à la Pierpont Morgan Library, représentant le Petit Prince avec un gastéropode. Il se pourrait que Saint Exupéry ait envisagé de mettre en scène un escargot avant d’opter pour le célèbre renard. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 72: Le Petit Prince debout avec un escargot à ses pieds. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince debout avec un escargot à ses pieds. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

English Literature, History, Children’s Books and Illustrations

SAINT-EXUPÉRY, ANTOINE DE Original unpublished watercolour for the character of "the Drunkard" 117 by 170mm., watercolour drawing on "Esleeck Fidelity Onion Skin" paper (140 by 216mm.), laid-down to card, slight browning, some minor discolouration A PREPARATORY WATERCOLOUR FOR THE CHARACTER OF THE DRUNKARD Saint-Exupéry wrote The Little Prince while he was living in New York for two years in 1942-43. During this period, he had a relationship with a divorced woman, Silvia Hamilton (later Reinhardt). He would visit Silvia late at night, and she would make him gin and scrambled eggs. During those visits, he wrote and illustrated the bulk of The Little Prince. It is said that Silvia was the inspiration for aspects of Saint-Exupéry’s tale. She herself was the model for the character of the fox, who uttered the book’s oft-quoted line, “What is essential is invisible to the eye.” Her black poodle provided fodder for the sheep character, and her mop-topped doll, the Little Prince himself. Before leaving New York to join his Air Force squadron in April 1943, Saint-Exupéry visited Silvia and gave her the original manuscript and many (if not all) of the preparatory drawings for The Little Prince, which the Morgan Library acquired in 1968. In the 1960s, before Silvia Reinhardt sold her collection to the Morgan, she gave three of them to one of her friend Sherlee Lantz. This is one of those three drawings. Sherlee Lantz visited Silvia and Gottfried Reinhardt in Los Angeles where they were to cast a play for the Theater Guild. Sherlee explained: "After dinner, Silvia (wonderfully feline, attractive, difficult) began to whisper to me about Saint-Exupéry with whom she had lived at the time he wrote The Little Prince. I loved Saint-Exupéry's writing, so I was most excited to hear about him on such a personal level. She took me by the hand, commanding 'Come with me!' and led me to her bedroom. She removed a large box from the upper shelf of her closet and opened it. Within were all the drawings of The Little Prince. They were on ordinary onion skin copy paper. She gestured to the box, and said 'Take some'. I was stunned and refused... She insisted that I take whatever drawings I wished. 'But why? Why would you part with them?' I asked. She said that nobody in Hollywood (at that time) even knew who St.-Ex. was... She said that my response both to his books and to the romance, made it clear to her that I should have some of the drawings..." Please see shipping calculator link: click here.

saint-exupéry, original watercolour from the little prince, featuring the drunkard, c.1942-43.

Saint-Exupéry, Antoine L'envol du Petit Prince vers les étoiles. Dessin original. Sans date. Environ 200 x 150 mm sur une page in-4 (250 x 200 mm), crayon et encre brune sur papier pelure. Encadré, sous verre. Esquisse du Petit Prince, écharpe au vent, agrippé à un faisceau de fils s'achevant en torsade. Ébauche du dessin qui illustre le début du chapitre IX du Petit Prince : "Je crois qu'il profita, pour son évasion, d'une migration d'oiseaux sauvages".

View 1 of Lot 96: Le petit Prince prenant son envol. Dessin original, à l'encre et crayon.

le petit prince prenant son envol. dessin original, à l'encre et crayon.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince gravissant la planète une main sur la hanche, avec un soleil en haut à droite. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. Encadré. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. CC'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 77: Le Petit Prince gravissant la planète une main sur la hanche. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

le petit prince gravissant la planète une main sur la hanche. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

IWC Big Pilot Watch Perpetual Calendar Edition 'Antoine de Saint-Exupéry', Reference IW503801 A limited edition stainless steel perpetual calendar wristwatch with moon phases, year display and power reserve indication, Circa 2018 Dial: brown Calibre: cal. 52610 automatic, 54 jewels Movement number: 4'207'225 Case: stainless steel, screw down sapphire crystal display back Case number: 6'072'119 Closure: brown IWC leather strap and stainless steel folding clasp Size: 46.2 mm diameter Signed: case, dial and movement Accessories: IWC International Warranty, instruction manual and presentation box

View 1 of Lot 8909: Big Pilot Watch Perpetual Calendar Edition 'Antoine de Saint-Exupéry', Reference IW503801 | A limited edition stainless steel perpetual calendar wristwatch with moon phases, year display and power reserve indication, Circa 2018

big pilot watch perpetual calendar edition 'antoine de saint-exupéry', reference iw503801 | a limited edition stainless steel perpetual calendar wristwatch with moon phases, year display and power reserve indication, circa 2018

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince : "Est-ce que ça se voit que je suis saoul". [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur un paquet de cigarettes Scottish Gold Flake (76 x 98 mm). Encadré. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 67: Le Petit Prince. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche.

le petit prince. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince, de trois-quarts et écharpe au vent, dévalant la planète avec fleurs à ses pieds. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 75: Le Petit Prince, de trois-quarts et écharpe au vent. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche.

le petit prince, de trois-quarts et écharpe au vent. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince debout, seul. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. Encadré. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 73: Le Petit Prince debout, seul. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche.

le petit prince debout, seul. [alger, fin 1943-début 1944]. dessin réalisé à alger lors d'un déjeuner chez jean et suzanne amrouche.

Saint-Exupéry, Antoine de Le Petit Prince assis sur sa planète. [Alger, fin 1943-début 1944]. Encre sur papier (151 x 124 mm). Au verso d’un feuillet d’un carnet de notes. Encadré. C’est très vraisemblablement par l’intermédiaire d’André Gide que Jean Amrouche (1906-1962) et Suzanne Amrouche (1916-2008) firent la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry, à Alger, à l’automne 1943. Cette année-là, ils avaient quitté Tunis, où ils enseignaient la littérature, pour s’installer à Alger. Gide, qu’ils avaient accueilli dans la capitale tunisienne de mai 1942 à mai 1943, les invita à le rejoindre. Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, Alger était un vivier culturel florissant pour les écrivains en exil. Jean Amrouche, poète kabyle, professeur de littérature et journaliste littéraire fonde, en 1943, avec André Gide et Jacques Lassaigne, la revue L’Arche. Dans le premier numéro, en février 1944, y est publiée Lettre à un otage de Saint-Exupéry, qui paraîtra chez Gallimard en décembre de la même année. Antoine de Saint-Exupéry arrive à Alger le 4 mai 1943 afin de réintégrer le groupe de reconnaissance 2/33. Il habite alors chez son ami, le médecin Georges Pélissier. Dans une lettre du 22 octobre 1943, Jean Amrouche confie à André Gide avoir "passé de longues heures avec Saint-Ex. C’est décidément une très belle nature. J’apprécie davantage chaque jour la solidité, la droiture de son jugement, son sens des plus hautes valeurs". L’auteur de L’Immoraliste et Jean Amrouche entretiennent une abondante correspondance de 1928 à 1950 (voir lot 33) dans laquelle Saint-Exupéry est, à plusieurs reprises, évoqué. Le 7 novembre de la même année, Jean Amrouche, littéralement sous le charme du Petit Prince, écrit à Saint-Exupéry : "Votre histoire est une des plus belles histoires […] une histoire pour les hommes qui ont rencontré le Petit Prince, sans le reconnaître, et sans savoir que c’est au monde la chose la plus importante. J’espère que votre livre le leur fera savoir, pour toujours. Alors chacun portera dans son cœur, son Petit Prince, et il entendra rire cinq cents millions de grelots et chanter autant de fontaines ; et il n’aura pas peur de l’éclair jaune. C’est peut-être parce que je devinais cela depuis longtemps que dès que je vous ai vu je me suis senti porté vers vous. Et j’ai fini de lire votre livre en entrant dans le mystérieux pays où les larmes sont comme une pluie d’étoiles. À cause de cela, je serai triste quand vous partirez. Peut-être n’oubliez-vous pas que je suis une planète, avec une fleur d’amitié… dont vous serez, un petit peu, un tout petit peu responsable." Dans l’agenda de l’aviateur figurent le numéro de téléphone de Jean Amrouche ainsi que la mention d’un déjeuner chez Anne Heurgon, où Gide réside alors, le 19 novembre 1943. C'est au cours d'un déjeuner à Alger, chez Jean et Suzanne Amrouche, au début de l’année 1944, que Saint-Exupéry réalisa ces quinze dessins du Petit Prince, la plupart inédits. Leur fils, Pierre Amrouche, rapporte : "Ma mère, Suzanne Amrouche-Molbert, m’a raconté que Saint-Ex, comme tout le monde l’appelait, était un joyeux luron se tenant bien à table et buvant sec, faisant du charme à toutes les femmes de la soirée, ajoutant : ‘Il n’était pas beau, mais était séduisant et drôle ! Tout en plaisantant, il s’était mis à griffonner sur la nappe en papier des petits personnages et à faire passer aux convives des messages où d’autres personnages, ou le même, parlaient dans une bulle, l’un d’eux disant : ‘Est-ce que ça se voit que je suis saoul ?’ Pour lui rendre service, ma mère lui donna son carnet de notes, et c’est sur ce carnet qu’il réalisa quinze dessins du Petit Prince, encore inconnu à Alger, qu’il donna à ma mère à la fin du repas." Le célèbre petit garçon y apparaît tour à tour l’écharpe au vent, dévalant ou gravissant la montagne, allongé sur sa planète ou tirant un escargot en laisse, ou bien encore debout sur sa planète, nimbé d’étoiles, tel qu’il figure sur la couverture du livre. Aucun de ces dessins ne figurent dans le catalogue de Delphine Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons (Gallimard, 2006). Parmi les quinze dessins de cette collection, cinq furent présentés en 2022 au Musée des Arts décoratifs dans l’exposition À la rencontre du Petit Prince (17 février-22 juin 2022, p. 324).

View 1 of Lot 69: Le Petit Prince assis sur sa planète. [Alger, fin 1943-début 1944]. Dessin réalisé à Alger lors d'un déjeuner chez Jean et Suzanne Amrouche. 

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