Montaigne, Michel de

Montaigne, Michel de

Essais de Messire Michel seigneur de Montaigne, Chevalier de l’Ordre du Roy, & Gentil-homme ordinaire de sa Chambre, Maire & Gouverneur de Bourdeaus. Reveus & augmentez.

A Paris, chez Iean Richer, ruë Sainct Iean de Latran, à l’Arbre Verdoyant, 1587.

In-12 (148 x 82 mm). Vélin souple à rabats, titre manuscrit au dos (Reliure de l’époque).

Rarissime première édition parisienne.

Précieux exemplaire en vélin de l’époque.

Collation : *⁴ A-Z¹² Aa-Xx12, Yy¹¹ (manque le dernier feuillet blanc) ; soit 4 ff. (titre, Avis au lecteur et Table des chapitres) et 1079 ff. (chiffrés 1-1075, et 1 f. blanc, quelques erreurs de pagination sans manque après la p. 393).

C’est la troisième édition originale du plus célèbre texte de la littérature française du XVI^e siècle. Revue par l'auteur, elle est une recomposition de la deuxième édition des Essais, publiée à Bordeaux en 1582.

Elle comprend quelques corrections et le numéro du chapitre contenant les sonnets d’Étienne de La Boétie a été corrigé de XXVIII à XXVIIII.

Cette édition, souligne Philippe Desan "corrige beaucoup de fautes présentes dans les deux premières impressions des Essais. C’est de loin l’édition la moins problématique puisqu’elle corrige la plupart des erreurs produites dans l’atelier de Simon Millanges" (Bibliotheca Desaniana). Le même Philippe Desan explique : "Après une errance de six mois [...] sur les routes de France, Montaigne, de retour chez lui […] fit de nombreuses additions aux deux premiers livres – environ 13 % du texte total. Après une première campagne d’écriture, d’août 1585 à juillet 1586, Montaigne mit en forme ses ajouts aux deux premiers livres entre février et décembre 1587. Cette année 1587 donnait une orientation inespérée aux Essais et Montaigne envisageait maintenant une impression parisienne pour son livre" (Ph. Desan, p. 476).

On rencontre très rarement cette édition en reliure strictement de l'époque. Philippe Desan ajoute en outre « tous les exemplaires connus dans une reliure de l'époque possèdent une page de titre soit remontée soit en fac-similé » (Bibliotheca Desaniana, p. 40).

Ce bel exemplaire, grand de marges, fit partie de la bibliothèque de Gabriel Martin de Ruzé d’Effiat (1693-1754), page du duc d'Orléans puis capitaine au Régiment de Chartres-Cavalerie.

La famille Ruzé d’Effiat s’illustra de nombreuses fois dans l’histoire de France. Antoine Coëffier, marquis de Ruzé (1581-1632), proche de Richelieu et maréchal de France, fut envoyé, en 1624, en Angleterre pour négocier le mariage d’Henriette de France avec Charles I^er. Quelques années plus tard, il joua un rôle important lors du siège de La Rochelle. L’un de ses fils, Henri, marquis de Saint-Mars et favori de Louis XIII, fut l’instigateur de la célèbre conspiration contre Richelieu. Il fut décapité le 12 septembre 1642.