Livres et Manuscrits
Livres et Manuscrits
Jazz. Paris, Tériade, 1947. The complete portfolio of 20 pochoirs printed in colors, signed in pencil on the justification page. Loose as issued.
Lot Closed
June 27, 01:40 PM GMT
Estimate
150,000 - 200,000 EUR
Lot Details
Description
Matisse, Henri
Jazz.
Paris, Tériade, 1947.
In-folio (422 x 326 mm). En feuilles, couverture rempliée.
Portfolio complet de 20 pochoirs en couleurs, signé au crayon à la justification par Matisse.
Édition originale. Texte lithographié du manuscrit de Matisse.
20 planches en couleurs hors texte (dont 15 à double page et 5 à pleine page) exécutées au pochoir par Matisse.
Tirage limité à 270 exemplaires (n° 97), tous sur vélin d'Arches.
Signé par Matisse.
Un des plus beaux livres illustrés modernes, véritable icône du XXe siècle.
Le succès de ces images tient notamment à l'intensité des couleurs et à leur contraste brillant entretenus par l'impression au pochoir.
Bon exemplaire, aux couleurs très fraiches.
-----
In-folio (422 x 326 mm). Loose as issued.
The complete portfolio, comprising 20 pochoirs printed in colors, signed in pencil on the justification page.
Loose as issued.
First edition. Lithographed text from Matisse's manuscript.
20 pochoirs in colors (including 15 double-page and 5 full-page) executed using the pochoir technique.
Limited edition of 270 copies (no. 97), all on Arches vellum paper.
Signed by Matisse, in pencil on the justification page.
One of the most beautiful modern illustrated books, a true icon of the 20th century.
The success of these images is largely due to the intensity of the colors and their brilliant contrast, maintained by the stencil printing technique.
Good copy, with fresh colours.
Collection privée, France.
Duthuit, Henri Matisse, les ouvrages illustrés, n° 22.
"Manuscrit à peintures moderne" imaginé par Matisse et Tériade dans lequel l'illustration a plus d'importance que le texte, que l'on peut choisir de lire ou de ne pas lire.
"Dessiner avec des ciseaux" (Matisse).
Devenu incapable de peindre ou de dessiner librement, Matisse est revenu à la technique du découpage qu'il avait déjà utilisée quand il préparait la fresque pour la Barnes Foundation. Utilisant de grands ciseaux et du papier gouaché, il produit cette série de vingt compositions de papiers découpés, que l'imprimeur reproduit au pochoir sous la supervision de l'artiste. À l'origine, le volume devait s'appeler Le Cirque : le sujet puisait son inspiration dans les contes populaires et le cirque, mais l'éditeur suggéra le titre Jazz, qui enchanta Matisse à cause du lien que cela impliquait entre l'art et l'improvisation musicale. La combinaison de couleurs vives et de sujets spontanés évoque une joie de vivre qui consacre Jazz comme l'un des plus beaux et innovants livres d'artiste du XXe siècle.
"Au lieu de dessiner le contour et d’y installer la couleur – l’un modifiant l’autre – je dessine directement dans la couleur qui est d’autant plus mesurée qu’elle n’est pas transposée. Cette simplification garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne font plus qu’un" expliquait-il en 1951.
"Jazz, livre qui marque une étape fondamentale dans la carrière de Matisse et dans l'art de notre siècle, fut publié en 1947. Tériade avait deviné les potentialités énormes de cette nouvelle technique du papier découpé, surtout après la réalisation par Matisse de la couverture du numéro 8 de Verve. C'est ainsi que l'éditeur lui demanda de créer un livre entier de papiers collés. Matisse refusa, mais deux ans plus tard il fit venir Tériade à Nice, dans son appartement de l'Hôtel Régina, pour lui montrer deux planches et le projet pour la couverture du numéro 13 [de la revue Verve]. Matisse écrivit : "Dessiner avec des ciseaux. Découper à vif dans la couleur me rappelle la taille directe des sculpteurs. Ce livre a été conçu dans cet esprit" [...] La création des vingt planches de Jazz s'échelonne de 1943 à 1944. Le texte fut écrit à la main en 1946. Pendant toutes ces années, Tériade essaya de trouver le moyen de reproduire fidèlement les couleurs de Matisse. L'entreprise se révéla très difficile ; plusieurs tentatives, entre autres celle qui mettait en œuvre la lithographie, se révélèrent vaines. Finalement, la décision fut prise d'utiliser la technique du pochoir, 'd'après les collages et sur les découpages d'Henri Matisse', en utilisant les mêmes couleurs (les gouaches de Linel) que l'artiste avait employées" (C. Di Crescenzo, in Tériade éditeur, centenaire).