
III. De la bibliothèque Alain Schimel (lots 54-100)
Lettre du comte Pierre Daru à Stendhal. Paris, 8 janvier 1815. Daru annonce la mort de son épouse Alexandrine.
Lot Closed
July 4, 01:19 PM GMT
Estimate
800 - 1,200 EUR
Lot Details
Description
|Stendhal] ─ Pierre Daru
Lettre autographe signée à son cher Beyle.
Paris, le 8 janvier 1815.
3 pages in-4 (226 x 187 mm) sur un double feuillet, à l’adresse de M. Beyle à Milan, trace de cachet de cire noire.
Le comte Daru annonce le décès de son épouse, Alexandrine, l'une des femmes qui compta le plus pour Stendhal.
Il vient de recevoir deux lettres de Stendhal, dont l’une destinée à Alexandrine datée du 26 décembre, le jour même où son malheur a commencé : après avoir accouché sans accident d’une fille, sa femme lui a été enlevée en quelques heures par "une paralysie & une apoplexie foudroyante" quelques jours plus tard. Son cœur bouleversé voit s’échapper tout son bonheur, "tout ce qu’il y avait d’aimable au monde, la compagne de sa vie & cela pour toujours, à la fleur de l’âge, à l’époque où elle était la plus nécessaire à ses enfants. […] L’esprit le plus juste, le caractère le plus égal, les sentiments les plus doux, tout cela est perdu. Vous ne la retrouverez plus quand vous viendrez à Paris. Vous n’y verrés qu’une famille en larmes & un père qui se trouve isolé au milieu de 7 enfants. Je connais trop bien la bonté de votre cœur pour ne pas être sûr que vous serez bien sensible à cette perte & je vous tiens bon compte de tous les regrets que vous donnerez à ma chère Alexandrine. Elle se seroit employée avec plaisir, avec zèle pour l’affaire où vous la priez d’intervenir [...]".
La comtesse Alexandrine Daru (1783-1815), que Stendhal tenta un temps de séduire, fut l'une des femmes qui comptèrent dans la vie de l'écrivain. Le 14 janvier 1815, Stendhal, ayant appris la nouvelle de sa mort par les journaux, écrit à sa sœur Pauline : "C'était, après toi, la meilleure amie que j'eusse au monde".
Stendhal fut longtemps redevable aux membres de la famille Daru, ses cousins du côté maternel. Pierre Daru (1767-1829) lui servit de protecteur influent et Martial, le frère cadet (1774-1827), l’initia à la vie mondaine et galante, méritant le qualificatif de "bienfaiteur" dans Souvenirs d'égotisme pour "le peu que je sais dans l'art de me conduire avec les femmes".
[On joint :]
HORACE. Œuvres complètes. Traduites en vers par P. Daru. Paris, Janet et Cotelle, 1823. 6e édition, corrigée.
2 volumes in-8. Demi-basane brune, dos lisse orné, tranches marbrées (Reliure de l'époque).
DARU, Napoléon-Alexandre. Lettre autographe signée à M. Beyle, consul à Civita Vecchia, à Paris. [Paris, 20 août 1836] (1 p. in-8, adresse).
Napoléon-Alexandre Daru, (1807-1890), fils de Pierre et d’Alexandrine Daru, apprend la venue de Stendhal à Paris au moment où il part à la campagne, chez sa sœur, la marquise d’Oraison. Mais à son retour, il compte reprendre "d’anciennes relations dont je n’ai pas perdu le souvenir".
Romain Colomb (feuillet annoté et mention au crayon).
Comte Robert d'Illiers (par héritage).
Alain Schimel.
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