Feuillet, Raoul-Auger

Feuillet, Raoul-Auger

Chorégraphie ou l'Art de décrire la dance, par caractères, figures et signes démonstratifs, avec lesquels on apprend facilement de soy-même toutes sortes de dances. Ouvrage tres-utile aux maîtres à dancer & à toutes personnes qui s'appliquent à la dance. Seconde édition augmentée. Paris, Michel Brunet, 1701.

[Suivi de :] Recueil de dances composées par M. Feuillet. Paris, chez l’auteur, 1700.

[Et :] Recueil de Danses, composées par M. Pecour, pensionnaire des menus plaisirs du Roy, & compositeur des ballets de l'Academie Royale de Musique de Paris. Et mise sur le papier par M. Feuillet. Paris, chez l'Auteur et chez Michel Brunet, 1700.

3 parties en un volume in-folio (242 x 182 mm). Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement, armoiries poussées au centre des plats, dos à nerfs orné de fers dorés, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l’époque). Emboîtage moderne de maroquin rouge (Ateliers Laurenchet).

"Entrez dans la danse"…

Très bel exemplaire aux armes de Philippe II d’Orléans, futur Régent, de cet ouvrage phare dans l’histoire de la danse.

Seconde édition des manuels de danse de Feuillet, l’un des inventeurs de la notation du mouvement.

Le premier ouvrage est illustré de de 53 pages gravées à pleine page, de 2 gravures à demi-page et de nombreux bois dans le texte ; le second de 84 pages gravées et le troisième de 73 pages gravées dont plusieurs dépliantes.

Contrairement aux méthodes chorégraphiques précédentes, ne décrivant les pas de danse que verbalement, Feuillet utilise des diagrammes afin de faciliter la compréhension de la danse et de visualiser les tours, sauts et glissades du danseur et les mouvements dessinés sur la piste de danse. Parmi les danses décrites dans ce volume se trouvent la sarabande, la chaconne, la passacaille, la bourrée, et la canarie pour deux hommes.

Les danses décrites dans la deuxième partie comprennent le rigaudon, la gigue, la sarabande, la canarie à deux, la bourrée d'Achille, la folie d'Espagne pour femme et la Forlana, pour culminer avec le "Balet de neuf Danseurs", d'une extraordinaire complexité.

Le système établi par Feuillet permet de reconstituer facilement les danses de la fin du XVII^e siècle et du début du XVIII^e siècle. Il contribua en outre à confirmer la prééminence de la France dans le monde du ballet dont Louis XIV était très friand et qui fonda, en 1661, l’Académie royale de danse. Dès lors la danse, "comme l’équitation et le maniement des armes, dont elle reproduit parfois les déplacements et la gestuelle [...] contribue à la formation de la noblesse" (Laure Naudeix, La danse au XVII^e siècle : un divertissement sérieux).

En 1715, à la mort de Louis XIV, Philippe II d’Orléans (1674-1723) assure la régence. Mécène et collectionneur, il est aussi un grand amateur de musique et après le long règne de son prédécesseur et l’austérité des dernières années, la Régence devient une période de libération où les fêtes sont popularisées, bals et soupers se multipliant.