Kali Neckrest, Tonga Islands | Appuie-nuque kali, Îles Tonga

Possibly William Young- Kirk-Young

Tenants Auctioneers, Leyburn, North Yorkshire, July 2009, n° 314

Finch & Co., London

Edric van Vredenburgh Collection, acquired from the above 

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Réputé William Young- Kirk-Young

Tenants Auctioneers, Leyburn, North Yorkshire, juin 2009, n° 314

Finch & Co., Londres

Collection Edric van Vredenburgh, acquis au précédent 

La culture artistique et matérielle des Iles Tonga est ancrée dans une structure sociale qui figure parmi les plus hiérarchique de la Polynésie. Véritables instruments de distinction sociale, les œuvres produites par les Tongans confèrent ainsi à leurs possesseurs pouvoir et prestige. Cet appuie-nuque présente donc une fonction double : en plus de manifester l’éminence de son possesseur, il avait aussi pour but de préserver la coiffure élaborée des Tongans durant le sommeil. Surtout, sa forme allongée, particulièrement prisée par les Tongans, permettait une meilleure circulation de l’air durant les chaudes nuits tropicales. Ses formes sont donc marquées par le réel souci de pureté fonctionnelle qui caractérise les objets polynésiens, élaborés par les tufunga fo’u vaka - sculpteurs tongans. Ces derniers jouissaient d’une importante reconnaissance qui sanctionnait leur exceptionnelle maitrise du bois. De la réalisation de canoés, ils passèrent ensuite à celle d’objets sophistiqués, parmi lesquelles sceptres, massues et appuie-nuques. Ces derniers étaient généralement l’apanage des chefs ; sa tête étant entourée d’une aura par le mana, une sorte de pouvoir spirituel, elle devait être surélevée pour éviter tout contact avec le sol.[1]

Chef d’œuvre d’élégance, cet appuie-nuque adopte une forme conçue selon une ligne horizontale. Son plateau cylindrique est orné de remarquables décorations géométriques gravées, superbement mises en valeur par les nuances brunes de la patine. La dynamique de l’objet est ainsi créée par la présence de ces quatre supports sculptés en forme de jambes courtes et arquées. Faisant corps avec le plateau qu’il prolonge latéralement, ce dernier « étiré dans le sens de l’horizontalité délimite et accentue l’espace vide, effet renforcé par l’absence de base ».[2]

Des exemples comparables sont conservés au Auckland War Memorial Museum, Auckland (1923.53, 1950.128).

[1] Falgayrettes, C., Supports de rêves, 1989, p.55.

[2] Ibid.