Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

View full screen - View 1 of Lot 6. Vies de huit personnages. Lyon, 1548. Rel. en vélin doré aux armes peintes de Gian Federico Madruzzo..

Plutarque

Vies de huit personnages. Lyon, 1548. Rel. en vélin doré aux armes peintes de Gian Federico Madruzzo.

Lot Closed

November 17, 01:06 PM GMT

Estimate

4,000 - 6,000 EUR

Lot Details

Description

Plutarque


Les Vies de huit excellens et renommez personnages grecz et romains, mises au parangon l'une de l'autre, escrites en grec par Plutarque de Cherronée […].

Lyon, Jean de Tournes, 1548.


In-16 (117 x 75 mm). Vélin ivoire à recouvrements à décor doré, plaques d'écoinçons et semé de fleurs de lys, réserve centrale aux armes peintes de Gian Federico Madruzzo, dos lisse orné de fers et palettes dorés, tranches dorées et ciselées (Reliure de l’époque). Emboîtage moderne, étiquette "Bibliophilia Bern".

Rousseurs, cahiers P et Q uniformément brunis. Manquent les attaches.


Ravissante reliure en vélin doré aux armes peintes du célèbre humaniste et bibliophile italien Gian Federico Madruzzo, marquis de Soriano, avec le collier de l’ordre de l’Annonciade.


Édition de Jean de Tournes, avec sa première marque, de la traduction de Georges de Selve.


Issu d'une célèbre famille patricienne, Gian Federico Madruzzo (1531-1586) embrassa une carrière militaire après ses études dans les universités de Louvain et de Paris. En 1557, il épousa Isabelle de Challant, issue d’une illustre famille du Val d’Aoste. Le 24 mars 1569, Emmanuel-Philibert de Savoie le fit dix-septième chevalier de l’ordre de l’Annonciade. Il devint ambassadeur du duc de Savoie puis de l’empereur d’Allemagne Rodolphe II auprès du Saint-Siège à Rome.


"Reconstituer l’histoire de la bibliothèque de Jean-Frédéric de Madruce n’est pas chose aisée. Principalement installée au château d’Issogne, après la mort de René de Challant, partiellement transférée à Rome pendant sa légation auprès du Saint-Siège, elle fut progressivement dispersée au gré des successions. Les études récemment menées ont permis de retrouver et d’identifier à ce jour 39 reliures ayant appartenu à Jean-Frédéric de Madruce. Quelques-unes sont conservées dans des collections publiques ; une dizaine sont passées en vente publique dans les dernières décennies à Londres, Paris (notamment en 1954, 1981 et 1988) ou Rome (1997) ; la plupart sont aujourd’hui en mains privées, en Angleterre, aux États-Unis, en France ou en Belgique (3 reliures à la Bibliotheca Wittockiana à Bruxelles). La collection, très majoritairement composée de reliures à décor (34 sur 40), le plus souvent luxueux, offre une grande variété de types selon les époques, les lieux et les ateliers de production.

L’origine des reliures n’est pas toujours évidente à établir, nos connaissances sur les différents artisans qui alimentaient le marché européen sont encore trop fragmentaires, et pour compliquer le tout, il est probable que Jean-Frédéric de Madruce a, plus d’une fois, fait frapper ses armoiries postérieurement à l’acquisition de livres déjà reliés et décorés. Une autre singularité de la collection de Madruce tient à la présence d’une forte proportion de reliures françaises […] Par ailleurs, on peut supposer qu’il disposait d’agents à Paris et à Lyon qui ont pu se charger de l’achat de livres reliés pour son compte. Malgré ces énigmes, un essai de classification a été entrepris, articulé autour de la date charnière de 1569, date à partir de laquelle le collier de l’ordre de l’Annonciade entoure ses armoiries. Parmi les reliures les plus sobres, on notera des ouvrages aux coins ornés, d’autres aux plats bordés de simples filets dorés, vraisemblablement originaires d’ateliers du Trentin ou du Val d’Aoste.

Un autre groupe, très certainement romain, présente des reliures à encadrement de bandes entrelacées ou de doubles volutes, fers azurés et fond pointillé. Une quatrième catégorie est constituée par des couvrures, le plus souvent en vélin avec un décor formé de paires d’écoinçons et d’un semis de fleurs de lys ou de quatre-feuilles, peut-être en provenance de Lyon. Un groupe important de reliures, probablement commandées à Paris, illustre le célèbre type à la fanfare […]" (André Markiewicz, p. 87-105).

Gian Federico Madruzzo (armoiries).


Ex-libris manuscrit, biffé, non identifié sur le titre.


Chandon de Briailles (ex-libris ; 1954, n° 292).


Geneviève Dubois et Georges Flore (ex-libris).


Drouot, Ader-Picard-Tajan, 11 décembre 1981, n° 59.

A. Markiewicz, "À propos d’une Reliure de la Bibliothèque Municipale de Nancy : Le bibliophile italien Gian Federico Madruzzo (1531-1586)", in Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1999, p. 87-105


Malaguzzi, Legature di pregio del secundo Cinquecento dalla raccolta di Gian Federigo Madruzzo, Trento, 1993, tav. 5.


Brunet, IV, 740.