Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

View full screen - View 1 of Lot 84. La Légende des Siècles. 1859. Envoi autographe signé son ami le peintre à François Chifflart..

Hugo, Victor

La Légende des Siècles. 1859. Envoi autographe signé son ami le peintre à François Chifflart.

Lot Closed

November 17, 02:24 PM GMT

Estimate

1,200 - 1,800 EUR

Lot Details

Description

Hugo, Victor


La Légende des siècles. Première série : Histoire. Les Petites Épopées.

Paris, Michel Lévy Frères, Hetzel et Cie, 1859.


2 volumes in-8 (232 x 150 mm). Demi-maroquin fauve à coins, dos à nerfs, titre doré, tête dorée (Cuyls).

Quelques taches sur les premiers feuillets, coins légèrement émoussés.


Envoi au peintre Chifflart, qui illustra plusieurs œuvres de Victor Hugo.


Édition originale.


Envoi autographe signé, à l'encre, sur le faux-titre :

"A M. Chifflart

Victor Hugo".


Premier grand prix de Rome de peinture historique en 1851, le peintre François-Nicolas Chifflart (1825-1901) fut un brillant dessinateur, mais qui, en raison de son caractère difficile, n'eut pas la reconnaissance qu'il méritait. Au Salon de 1859, Baudelaire fut enchanté par les fusains qu'il présentait : "M. Chifflart est un grand prix de Rome, et miracle ! il a une originalité. Le séjour dans la ville éternelle n’a pas éteint les forces de son esprit". L'artiste se fit connaître de Victor Hugo en lui offrant un album florilège de ses travaux publié en 1859, que Victor Hugo complimente ainsi : "On sent là un artiste et un penseur. […] Continuez, Monsieur, il y a en vous le souffle du grand art du XIXe siècle. À la façon dont vous comprenez la poésie, on sent que vous aimez la liberté ". Aussi le poète est-il heureux que ce soit à Chifflart que soit confiée l'illustration des Travailleurs de la mer. En 1868, Chifflart lui rend visite à Guernesey pour lui montrer ses premiers croquis et réaliser un portrait du poète. Le journal de Victor Hugo garde trace de cette visite de deux semaines : "M. Chifflart m’a montré les croquis de ses illustrations pour les Travailleurs de la mer. Je lui ai montré mon manuscrit avec les dessins. [...] J’invite M. F. Chifflart à déjeuner et à dîner tous les jours tout le temps de son séjour. [...] Frontispice pour les Travailleurs de la mer. Dessin de Chifflart. [...] J’ai posé tout l’après-midi pour le portrait que fait de moi M. Chifflart. – il m’a donné quatre dessins. – je lui en ai donné un (la mouette sur la mer)" (cité par M.-L. Prévost & V. Sueur-Hermel).


Les lettres que Chifflart lui adresse, aujourd'hui conservées à la Maison de Victor Hugo, témoignent de son "admiration sans borne pour son 'cher Maître' qui ne faiblira pas au fil des ans. De son côté, Victor Hugo ne cache pas sa satisfaction d’avoir croisé le beau talent de son 'cher peintre' qui sut non seulement transposer plastiquement le roman, mais même en accroître la portée par l’image." (idem). Les Travailleurs de la mer paraîtront finalement en mars 1869, illustrés de 70 dessins gravés sur bois. Plus tard, Chifflart réalisera d'autres illustrations pour Notre-Dame de Paris (1877), La Légende des siècles (1877-1878), Hernani (1878), Histoire d’un crime (1879), Napoléon le Petit (1879) et Actes et Paroles, Depuis l’exil (1895).

François-Nicolas Chifflart (1825-1901, envoi).


Paul Baudoin (ex-libris).

M.-L. Prévost & V. Sueur-Hermel, "Autour des Travailleurs de la mer. Le dialogue de Victor Hugo et François-Nicolas Chifflart à propos de l'édition illustrée de 1869", Revue de la BNF, vol. 33, n° 3, 2009, p. 42-55, en ligne : https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2009-3-page-42.htm


P. Georgel, "Chifflart et Victor Hugo", St-Omer Musée de l'hôtel Sandelin.