Art Contemporain Evening Auction

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View full screen - View 1 of Lot 2. Untitled (T41).

Property from an Important Private Collection | Provenant d'une Importante Collection Particulière

Kazuo Shiraga

Untitled (T41)

Auction Closed

June 8, 05:57 PM GMT

Estimate

800,000 - 1,200,000 EUR

Lot Details

Description

Property from an Important Private Collection

Kazuo Shiraga

1924 - 2008

Untitled (T41)


signed

oil on canvas

116 x 91 cm; 45 ⅔ x 35 4/5 in.

Executed in 1962.

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Provenant d'une Importante Collection Particulière

Kazuo Shiraga

1924 - 2008

Untitled (T41)


signé

huile sur toile

116 x 91 cm; 45 ⅔ x 35 4/5 in.

Exécuté en 1962.

Please note that this work is guaranteed and has received an irrevocable bid. Veuillez noter que ce lot est garanti et a reçu un ordre d'achat irrévocable.

Galerie Rodolphe Stadler, Paris

Private collection, France (acquired from the above)

Private collection, Asia (acquired from the above)

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Galerie Rodolphe Stadler, Paris

Collection particulière, France (acquis auprès de cette dernière)

Collection particulière, Asie (acquis auprès de cette dernière)

Untitled (T41) was executed in 1962, a decisive year for the artist that set the stage for the international period of his career. Indeed, after being discovered by the French art critic Michel Tapié during a trip to Osaka, undertaken in 1957 alongside Georges Mathieu, Shiraga was invited to take part in a group exhibition organised by the Galerie Stadler in Paris. The invitation was renewed in 1962, constituting the first solo exhibition ever dedicated to the artist outside Japan. Rodolphe Stadler acquired Untitled (T41) from the artist immediately after its execution, underlining the exceptional character of this work. In the autumn, the artist opened a solo exhibition of his works at the Gutai Pinacotheca in Osaka, a landmark exhibition in the artist's career, bringing together works of great quality.


A graduate in traditional Japanese painting (Nihonga), Kazuo Shiraga sought to link this heritage with his interest in European and American art while transcending these influences in order to create an art that would resonate throughout the world. To this end, in 1952 the artist co-founded The Zero Society (Zero-kai), a conceptual avant-garde group, alongside artists Akira Kanayama and Saburo Murakami. Three years later, the group merged with Gutai at the request of its founder, Jiro Yoshihara.


It was during this period that Shiraga experimented for the first time with his famous "foot paintings", the result of a ritual during which the artist, suspended from a rope fixed to the ceiling of his studio, prints the imprint of the movements of his bare feet sliding on the material. In doing so, Shiraga is in line with the most revolutionary artists of his time. On the one hand, the support is no longer placed on an easel, but on the ground, which is reminiscent of Jackson Pollock's physical exercise immortalised in the early 1950s by the photographer Hans Namuth. This substitution of the traditional brush for the human body was regularly adopted by Yves Klein, too, in his "Anthropometries" from 1958 onwards.


Klein commented on the actions of Gutai in these terms: "I will speak of this group of Japanese painters who, with the greatest ardour, used my method in a very strange way. These painters turned themselves into living brushes. By immersing themselves in colour and rolling around on their canvases, they became representatives of ultra-action painting" (Yves Klein quoted in Alfred Pacquement, "Kazuo Shiraga: Painting as Ritual" in Cat Exp, Toyoshina, Azumino Municipal Museum of Modern Art; Amagasaki, Cultural Center; Hekinan City, Tatsukichi Fujii Museum of Contemporary Art, Kazuo Shiraga: Painting Born Out of Fighting, April 25 - December 27, 2009.)


The present work is exemplary of the struggle that took place between the artist and the canvas. The impasto and paint spatters that punctuate the surface are relics of the energy Shiraga expended during the performative act that constitutes the genesis of his work. A sense of violence emanates from it, translating a cathartic trance, heightened by the use of a powerful red pigment that dominates the composition. Despite the sense of immediacy that emanates from the painting, the act of painting is intimately linked to the ritual and spirituality inherent in the Buddhist philosophy with which he is imbued.


"The execution of a painting is preceded by a moment of meditation which introduces the physical action. Shiraga explains: "Before beginning the act of painting, I invoke Fudô. When I paint, I pray to become the god Fudô myself, and the divinity borrowing my body, the work is accomplished. This belief accompanies me throughout the creation". (Cat. Exp., Centre régional d'art contemporain Midi-Pyrénées, Labège; Musée d'art moderne, réfectoire des Jacobins, Toulouse, Kazuo Shiraga, 4 June - 26 September 1993, p. 5). 


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Untitled (T41) a été créée en 1962, une année déterminante pour l’artiste qui pose les jalons de l’internationalisation de sa carrière. En effet, après avoir été découvert par le critique d’art français Michel Tapié lors d’un voyage à Osaka entrepris en 1957 aux côtés de Georges Mathieu, Shiraga est invité à prendre part à une exposition collective organisée par la Galerie Stadler à Paris. L’invitation est renouvelée en 1962, constituant ainsi la première exposition personnelle jamais dédiée à l’artiste en dehors du Japon. Dans le même temps, Rodolphe Stadler acquiert Untitled (T41) auprès de l’artiste juste après son exécution, soulignant le caractère exceptionnel de cette œuvre. A l’automne, l’artiste inaugure une exposition personnelle de ses œuvres à la Gutai Pinacotheca d’Osaka, exposition de référence dans la trajectoire de l’artiste rassemblant des œuvres d’une grande qualité.


Diplômé en peinture japonaise traditionnelle (Nihonga), Kazuo Shiraga désire lier cet héritage à son intérêt pour l’art européen et américain tout en transcendant ces influences à dessein de créer un art qui résonnerait dans le monde entier. A cette fin, l’artiste cofonde en 1952 The Zero Society (Zero-kai), un groupe d’avant-garde conceptuel, aux côtés des artistes Akira Kanayama et Saburo Murakami. Trois années plus tard, le groupe fusionne avec Gutai à la demande de son fondateur, Jiro Yoshihara.


C’est à cette période que Shiraga expérimente pour la première fois ses fameuses « foot paintings », fruits d’un rituel lors duquel l’artiste, suspendu à une corde fixée au plafond de son atelier, imprime sur le support l’empreinte des mouvements de ses pieds nus glissant sur la matière. Ce faisant, Shiraga s’inscrit dans la pratique des artistes les plus révolutionnaires de son temps. D’une part, le support n’est plus posé sur un chevalet, mais à même le sol, ce qui n’est pas sans évoquer l’exercice physique de Jackson Pollock immortalisé au début des années 1950 par Hans Namuth. D’autre part, la substitution du pinceau traditionnel au profit du corps humain sera dès 1958 régulièrement adoptée par Yves Klein dans ses « Anthropométries ».


Ce dernier commenta les actions de Gutai en ces termes : « Je parlerai de ce groupe de peintres japonais qui, avec la plus extrême ardeur, utilisèrent ma méthode d’une bien étrange façon. Ces peintres se transformaient eux-mêmes en pinceaux vivants. En se plongeant dans la couleur et en se roulant sur leurs toiles, ils devinrent les représentants de l’ultra-action-painting ! » (Yves Klein cité dans Alfred Pacquement, « Kazuo Shiraga : la peinture comme rituel » in Cat Exp., Toyoshina, Azumino Municipal Museum of Modern Art; Amagasaki, Cultural Center ; Hekinan City, Tatsukichi Fujii Museum of Contemporary Art, Kazuo Shiraga: Painting Born Out of Fighting, 25 Avril – 27 Décembre 2009.)


La présente œuvre rend particulièrement compte de la lutte qui s’immisce entre l’artiste et la toile. Les empâtements et giclures de peintures qui en rythment la surface sont les reliques de l’énergie déployée par Shiraga lors de l’acte performatif que constitue la genèse de son œuvre. Un sentiment de violence s’en dégage, traduisant une transe cathartique, réhaussée par l’emploi d’un pigment rouge puissant qui domine la composition. Malgré le sentiment d’immédiateté qui se dégage de la peinture, l’acte de peindre est chez l’artiste intimement lié à l’aspect rituel et à la spiritualité inhérents à la philosophie bouddhiste dont il est empreint.


« L’exécution d’une peinture est chez lui précédée d’un moment de méditation qui introduit l’action physique. Shiraga s’en explique : “Avant d’entamer l’acte de peindre, j’invoque Fudô. Lorsque je peins je prie pour devenir moi-même le dieu Fudô, et la divinité venant emprunter mon corps, l’œuvre s’accomplit. Cette croyance m’accompagne durant toute la création.” » (Cat. Exp., Centre régional d’art contemporain Midi-Pyrénées, Labège ; Musée d’art moderne, réfectoire des Jacobins, Toulouse, Kazuo Shiraga, 4 Juin – 26 Septembre 1993, p. 5).